Ségolène Royal dénonce la minute de silence après le meurtre de Nogent : « C’est n’importe quoi »
Ségolène Royal s’en prend à une décision prise au plus haut niveau de l’Éducation nationale. La minute de silence imposée dans tous les établissements scolaires en hommage à Mélanie G., la surveillante tuée à Nogent-sur-Marne, fait débat. L’ancienne ministre et ex-candidate à la présidentielle juge cette initiative inappropriée pour les élèves, qu’elle pourrait plonger dans un stress inutile.
Royal contre la minute de silence : « Protégez les enfants d’un monde violent »
Alors que la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne , avait demandé une minute de silence dans toutes les écoles et lycées de France en mémoire de Mélanie G. , Ségolène Royal a réagi avec fermeté sur Facebook.
« Ne faites pas de minute de silence imposée dans tous les établissements scolaires sur l’affreux drame de Nogent. C’est n’importe quoi », écrit-elle. Selon elle, ce type d’initiative risque de « plonger les élèves dans un stress » et de les confronter trop brutalement à la violence du monde adulte.
Pour l’ex-ministre, il est de la responsabilité des adultes de « protéger les enfants d’une projection dans un monde de violence », plutôt que de les y immerger par des gestes symboliques mal pensés.
« Un effet catastrophique » sur les jeunes fragiles
Ségolène Royal souligne également les risques psychologiques liés à cette initiative. Elle craint notamment un impact lourd sur les élèves déjà fragilisés ou en proie à des difficultés mentales.
« Beaucoup d’enfants sont déjà en souffrance. Leur imposer de revivre ce drame peut avoir un effet catastrophique », affirme-t-elle, appelant à davantage de pédagogie et de sensibilité dans la gestion de ces événements tragiques.
Une position qui divise
Si certains partagent son avis — notamment des enseignants et parents inquiets pour leurs enfants —, d’autres, comme la ministre Élisabeth Borne , défendent l’idée que cette pause solennelle permet de marquer la gravité du drame et de rappeler les valeurs de la communauté scolaire .
Cette divergence illustre un débat plus large sur la manière dont l’institution scolaire doit gérer les traumatismes collectifs : en parler ouvrirait-il une porte nécessaire à l’expression ? Ou accentuerait-il un climat anxiogène chez les jeunes ?
Le contexte post-drame à Nogent
Le meurtre de Mélanie G. , surveillante de 31 ans , perpétré par un élève de 14 ans dans l’enceinte d’un collège de Nogent-sur-Marne , a profondément choqué l’opinion publique. L’événement a entraîné un élan de solidarité, mais aussi une vive inquiétude quant à la montée de la violence dans les établissements scolaires.
La minute de silence, voulue comme un moment de recueillement national, est venue rappeler à tous l’horreur de ce geste. Pour autant, devrait-elle être imposée à tous les élèves, sans distinction d’âge ni cadre pédagogique ?