Maladies et symptômes

Cancers de la peau

Vrai / faux : le savez-vous ?

Le mélanome est le cancer augmentant le plus rapidement dans les populations à peau blanche

VRAI/ En France, il double tous les dix à douze ans, s’alarment les dermatologues. Sur les 80 000 nouveaux cas de cancers cutanés apparaissant chaque année en France, 6 000 à 8 000 sont des mélanomes. Un peu plus de 1000 décès leur sont imputables chaque année. Les raisons de cette flambée ?

D’abord, l’engouement pour les expositions solaires. Ensuite, l’allongement de la durée de vie. « Les cancers de la peau sont des cancers à retardement émergeant généralement après la quarantaine suite à des années de bronzage intensif » , précise le Dr Isabelle Gorin, dermatologue à l’hôpital Tarnier Cochin et l’Institut Curie (Paris).

Les rayonnements des lampes à bronzer sont inoffensifs pour la peau

FAUX / Attention à l’usage abusif des lampes à bronzer. Même si elles ne sont sensées diffuser que des UVA, depuis cinq ans les preuves s’accumulent contre ces rayonnements jusqu’à présent considérés comme inoffensifs. Une vaste étude réalisée en 1990 par un épidémiologiste belge, le Dr Philippe Autier de l’Agence européenne pour le développement à la santé a clairement démontré qu’au delà de dix heures par an de bronzage artificiel sur une période variant de 5 à 8 ans, le risque de développer un mélanome est triplé par rapport aux personnes jamais passées sous ces rayons. « De plus, le risque augmente avec le nombre de séances. Il y a un effet dose indiscutable » , insiste le Dr Jean Pierre Césarini, chercheur à l’Inserm et attaché dans le service de dermatologie de la Fondation Rothschild (Paris).

Des résultats qui font froid dans le dos ! Mais ce n’est pas tout. Les centres de bronzage revendiquent souvent une action bénéfique en préparant la peau au soleil. Les UVA émis par ces bancs induisent bien la production de mélanine, ce qui pourrait constituer une protection naturelle. Mais il manque l’épaississement de la couche cornée induite par les UVB. Conclusion, ce type de bronzage artificiel est loin de protéger aussi bien qu’un bronzage naturel.

Le bêta-carotène protège des cancers de la peau

FAUX / Certains chercheurs ont suggéré qu’en piégeant les radicaux libres, le bêta-carotène, appelé provitamine A, protègerait contre les effets cancérigènes des ultraviolets. Mais selon une récente étude parue dans la revue spécialisée « Archives of Dermatology » (23 mars 2000) qui sur le plan méthologique est inattaquable, il n’en est rien. Les auteurs ont en effet démontré que l’administration de 50 mg tous les deux jours pendant 12 ans ne modifie absolument pas le risque de développer un cancer. Reste que le bêta-carotène est loin d’être inintéressant. « La prise orale permet une protection contre les intolérances au soleil comme la lucite estivale » , précise le Dr Isabelle Gorin (Dermatologue, Hôpital Cochin-Tarnier, Paris). Il retarderait aussi l’apparition des coups de soleil.

Seuls les ultraviolets B ont une action cancérigène

FAUX / Moins énergétiques que les UVB, ils induisent moins de mutations potentiellement cancérigènes que les UVA, néanmoins ils ne sont pas sans danger. Il est maintenant prouvé qu’ils modifient certains composants de la mélanine. Cette dernière est constituée de phaeomélanines et d’eumélanines. « Nous avons observé que sous l’action des UVA les phaeomélanines se transforment et produisent des radicaux libres, dont l’action carcinogène ne se discute plus. Ce qui n’est as le cas des eumélanines » . Ces dernières sont des pigments bruns-noirs présents chez les sujets mats, alors que les phaéomélanines, de couleur jaune à rouge sont elles observées chez les sujets roux ou à peau clair.

Les autobronzants sont photo-protecteurs

FAUX/ Car ils ne mettent pas en jeu une production de mélanines. La coloration brune à orangée induite par les autobronzants est due à une molécule chimique le DHA, appelée dihydroxyacétone qui agit en se combinant avec les acides aminés de la couche cornée. En cas d’exposition au soleil, il faut donc vous enduire d’une crème contenant des filtres solaires. Quelques auto-bronzants en contiennent mais leur indice de protection est souvent faible.

Les nuages protègent des effets nocifs du soleil

FAUX / Leur rôle est en fait souvent trompeur. Si les nuages bas et sombres (cumulo-nimbus) peuvent absorber la quasi totalité des UV, les nuages d’altitude (cirrus et altostratus) donnent une fausse impression de sécurité, car ils réduisent fortement l’intensité lumineuse sans réduire significativement l’intensité des UV.

Les vêtements protègent totalement des méfaits du soleil

FAUX/ Les vêtements constituent une barrière efficace, mais incomplète contre les radiations ultraviolettes en général, et les UVA en particulier. De plus, leur efficacité dépend de leur texture et de leur couleur. Le nylon isole peu par rapport au coton.

L’Index UV traduit l’efficacité du produit solaire pour protéger des érythèmes

FAUX / Attention à la confusion entre indice UV et index UV. Alors que les indices UV traduisent l’efficacité des produits solaires, l’index UV est une échelle créée par les organisations mondiales de la santé et de la météorologie qui informe sur l’intensité du rayonnement UV et le risque qu’il présente pour la santé. Cet index varie en fonction de l’heure de la journée, mais également de la saison, de la latitude et de l’altitude. En France il varie le plus souvent de 1 à 9. Un index UV 1 à 2 correspond à un rayonnement faible, 3 à 4 à un risque modéré, un index UV 5 à 6 fait déconseiller la plage aux touts petits, un index 7 à 8 correspond à des rayons très forts, un index 9 ou plus à un risque extrême. Les index UV sont diffusés par Météo France à l’initiative de l’association Sécurité solaire créée par le Dr Jean-Pierre Césarini, spécialiste des tumeurs cutanées à la Fondation Rothschild (Paris).

Mieux comprendre les processus biologiques à l’origine des cancers de la peau

Qu’appelle t-on mélanome et carcinome ? Quelles sont les cellules endommagées dans ces deux types de cancers ?

La peau est un des organes les plus importants du corps humain. Un brûlé à 80% ne peut survivre alors que ces autres organes fonctionnent parfaitement. Cela est dû à la fonction de protection de la peau.

Bouclier souple vivant et résistant assez bien aux chocs et à l’usure, la peau est constituée de trois couches, chacune ayant sa structure et son rôle propre : l’hypoderme, le derme et l’épiderme.

C’est dans l’épiderme que prennent naissance les carcinomes et les mélanomes.

Les carcinomes que les spécialistes nomment baso ou spino cellulaires, également appelés cancers épithéliaux résultent d’un endommagement des cellules épithéliales de l’épiderme.

- Dans le cas des cancers baso-celullaires (90% des cas), l’altération touche une cellule épithéliale dite « souche », c’est à dire une cellule prématurée ou immature qui n’a pas encore acquis la capacité de fabriquer de la kératine.

- Dans le cas des cancers spino-cellulaires (10% des cas), l’altération touche cette fois-ci une cellule capable de produire de la kératine, autrement dit une cellule déjà différenciée en kératinocyte.

Les mélanomes se développent suite à une modification génétique d’un mélanocyte, cellule productrice de mélanine située dans l’épiderme.

Les effets physiopathologiques des UV sur la peau

Ultraviolets B et les cancers cutanés

Peu pénétrants, ces rayonnements ont une longueur d’onde comprise entre 295 à 320 nm. Ils atteignent essentiellement la couche basale de l’épiderme, où ils frappent les kératinocytes et les mélanocytes.
Leur propriété physique font qu’ils sont absorbés par le matériel nucléaire de ces cellules, autrement dit la molécule d’ADN. L’absorption des UVB induit des modifications chimiques au sein de l’ADN (formation de dimères de thymine) dont l’apparition peut être corrélée à la naissance d’une tumeur. Lorsqu’il a trop de modifications chimiques, la cellule reçoit un signal qui l’oblige à s’auto-détruire par un mécanisme aujourd’hui bien connu des biologistes : l’apoptose. Ce phénomène « de mort programmée » est un formidable « garde fou » contre l’émergence d’un cancer. Reste qu’au delà d’une certaine dose de rayonnement, le système peut devenir déficient. Se forme alors une cellule tumorale qui se divise anarchiquement.

Les Ultraviolets B, les érythèmes et l’épaississement de la couche cornée Les UVB induisent aussi la libération de molécules appelées « cytokines » dont l’une des propriété est de dilater les vaisseaux sanguins. Une rougeur apparaît : c’est le coup de soleil.
Les cytokines stimulent également la multiplication des kératinocytes de l’épiderme qui s’épaissit et passe alors de 24 couches cellulaires à 35. La peau s’épaissit.

Ultraviolets A et les cancers cutanés

Leur longueur d’onde étant comprise entre 320 et 400 nm, ils sont mille fois moins énergétiques que les UVB et donc peu absorbés par l’ADN. « Nous savons maintenant que les UVA sont absorbés par des protéines couplées à des substances chimiques particulières les flavones, ce qui induit la formation d’oxygène activé. Une scientifique de l’Institut Curie le Dr Evelyne Sage a mis en évidence que ces molécules diffusent et touchent le matériel génétique, provoquant la formation de 8 oxo-guanine, molécule chimique qui induit des changements de conformation dans l’ADN et donc des mutations potentiellement cancérigènes dans les cellules » , rapporte le Dr J.P Césarini. Les UVA induisent mille fois moins de dommages dans l’ADN que les UVB, précise le spécialiste. « Mais paradoxalement ils sont tout autant nocifs car d’une façon générale, la composante UV des rayonnements solaires au niveau terrestre se compose de 95% d’UVA et 5% d’UVB. Résultat, les UVA ont une action cancérigène équivalente aux UVB » .

Les ultraviolets A et le vieillissement cutané

Contrairement aux UVB, les UVA pénètrent profondément dans la peau. Aussi frappent ils la couche basale de l’épiderme, mais aussi le derme qui contient des protéines de soutien essentielles comme le collagène et l’élastine. « Or les dommages oxydatifs exercés par les UVA détruisent ces molécules » , souligne le Dr J.P. Césarini. Rien de surprenant donc à ce que les rayonnements soient les acteurs majeurs du vieillissement.

Les ultraviolets et l’immunité

On sait maintenant que les UVA et les UVB entraînent une réduction drastique des cellules de Langerhans, dont le rôle est déterminant dans l’immunité cutanée. Ces cellules immunitaires dénommées par les biologistes « cellules gendarmes » avertissent normalement l’organisme de la naissance d’une tumeur. Quand l’irradiation est trop fréquente et trop intensive, l’activité « éboueuse » de ces cellules de Langerhans est réduite, voir supprimée. Situées en position haute de l’épiderme, elles sont nettement plus exposées que les lymphocytes, autres cellules du système immunitaire, qui eux sont surtout présents dans le derme. Or l’altération des cellules de Langerhans est lourde de conséquence. « Du fait de cette baisse de cette immunité locale, les kératinocytes anormaux dont l’ADN a été détérioré par les UVB ne sont pas détruits sur le champ par les cellules de Langerhans, ce qui peut alors conduire à l’émergence d’un cancer », explique Jean-Pierre Césarini.

Les ultraviolets et leur action sur la mélanine

Les mélanocytes produisent de la mélanine, pigment constitué d’eumélanines et de phaeomélanines. Les premières sont présentes chez les sujets roux, les autres chez les sujets bruns. « Les phaeomélanines sous l’action des rayonnements solaires se transforment et produisent des molécules d’oxygène activées qui elles mêmes vont induire des mutations dans l’ADN » , explique le Dr Césarini. Ainsi chez une personne au teint mat, le bronzage la protège. A l’inverse, lorsque les phaeomélanines sont dominantes, comme c’est le cas chez les sujets roux, plus la personne s’expose, plus le danger augmente.

Les carcinomes, les plus fréquents et les mieux traités des cancers de la peau

cancers de la peau

Les carcinomes baso-cellulaires et spinocellulaires : intérêt du dépistage

Les carcinomes qu’ils soient baso ou spinocellulaires, sont de loin les tumeurs cutanées les plus fréquentes. Avec 60 000 nouveaux cas par an en France, ils sont au quatrième rang des cancers chez l’homme et au troisième rang chez la femme. Extrêmement rares chez les personnes à peau mate, le risque augmente d’un facteur deux à trois chez les sujets à peau claire, bronzant peu, et ayant été exposés aux UV dès l’enfance. Ces cancers sont par exemple très fréquents chez les anglais qui ont émigré en Australie, où ils représentent un véritable problème de santé publique.
Arête du nez, cuir chevelu, pourtour de l’oreille, c’est sur ces zones du visage fortement exposées au soleil que les carcinomes apparaissent le plus souvent.

Exceptionnels chez les sujets très jeunes, les cancers baso-cellulaires se développent généralement à partir de 40 ans. Ils sont caractérisés par une ulcération de la peau qui se manifeste par un creux ou une lésion en relief avec une croûte qui persiste. Même si les deux types de lésions sont sans risque métastatique, il n’empêche que toute lésion qui ne cicatrise pas doit être montrée au médecin et biopsée pour être analysée. Le dépistage est capital.

« Une lésion en coin de l’oeil peut prendre une forme vicieuse et entraîner la perte de l’organe » , commente le Pr Claudine Blanchet-Bardon, Vice Présidente du syndicat national des dermatologues. « De même, une lésion sur le pourtour de l’oreille qui n’est pas dépistée à temps peut nécessiter dans les cas les plus graves à son ablation. Négliger un carcinone baso-cellulaire peut ainsi avoir des conséquences catastrophiques, que l’on ne devrait plus voir avec un dépistage précoce » , alerte la spécialiste.

Si les cancers baso-cellulaires ne présentent pas de risque métastatique, il n’en est rien pour les cancers spino-celllaires qui eux présentent un risque plus élevé, dû à leur pouvoir invasif important entraînant dans 20% des cas des métastases.
Affectant surtout les personnes de plus de 50 ans, de préférence les sujets blonds à la peau claire, la durée d’exposition joue un rôle très important pour ce type de cancer.

Traitements à la clé

Pour les carcinomes, c’est le degré d’envahissement de la tumeur qui dicte le choix du traitement. Si la chirurgie permet dans la plupart des cas une guérison complète de ces cancers, lorsque la taille de la tumeur ne permet plus une ablation, une radiothérapie, voire une chimiothérapie locale peut alors être envisagée. Traités précocement, les cancers épithéliaux ont un taux de guérison de l’ordre de 90%. Gare cependant aux risques de récidives. D’où l’importance d’une surveillance régulière !

Mélanome, le plus redoutable des cancers de la peau

Sept personnes sur 100 000 sont touchées, ce qui correspond à 10% des cancers de la peau et 1% de l’ensemble des cancers.
En France en 1995, le nombre de cas recensés a été estimé entre 1 750 et 2250 chez les hommes, et entre 2500 et 3300 chez les femmes. La population féminine présente donc un risque légèrement supérieur. Les taux, les plus élevés sont observés dans les pays proches de l’équateur, sauf en Europe où les pays nordiques sont les plus touchés. Bien que la moitié des mélanomes apparaissent chez les personnes de plus de 50 ans, il n’en demeure pas moins l’un des cancer les plus fréquents chez les jeunes, a tel point qu’il est devenu depuis peu la première cause de mortalité par cancer chez les jeunes adultes.
Au total, un peu plus de 1000 personnes en meurent chaque année dans notre pays.

Le mélanome résulte d’une altération génétique d’un mélanocyte, qui entraîne aussitôt une multiplication anarchique de la cellule. Il démarre souvent d’un grain de beauté qui s’étend en noircissant. La tumeur peut émerger à n’importe quel endroit du corps dans le dos sur les jambes, les fesses, ou sur le cuir chevelu, et à tout âge à partir de 20 ans, contrairement aux carcinomes apparaissant surtout après 40 ans avec pour zone sensible le visage.Dans un premier temps, la lésion s’étend à la surface de la peau. Elle se propage ensuite en profondeur jusqu’au derme. Et si l’invasion se poursuit, elle peut dans certains cas aboutir à la formation de métastases. Le processus de cancérisation peut s’étendre sur une période variant de quelques semaines à quelques années. Si l’évolution capricieuse de la tumeur est une des grandes originalités des mélanomes, on ignore encore l’origine de ces différences pour lesquelles on ne dispose d’aucun marqueur prédictif.

« L’élément clé du pronostic est l’épaisseur du mélanome au moment du diagnostic , précise le Dr I. Gorin, dermatologue à l’hôpital Tarnier Cochin. Les chiffres sont sans appel. Lorsqu’il est inférieur à 0,75 mm, 100 % des patients sont guéris définitivement par ablation chirurgicale ».
Si surviennent des métastases, une chimiothérapie peut s’avèrer nécessaire. « Reste que seulement 20% des patients répondent au traitement avec une chance de survie allant de 3 mois à un an » , précise le Dr Thierry Dorval, spécialiste des tumeurs cutanées à l’Institut Curie (Paris). Preuve que le dépistage précoce demeure la meilleure arme contre ce cancer très invasif.

Mélanome : les facteurs de risque

A chacun son soleil

Le lien entre une exposition solaire répétée et aiguë et le mélanome est aujourd’hui clairement démontré. Pour preuve, plusieurs études épidémiologiques ont mis en évidence que la fréquence de ces tumeurs augmente dans les populations à peau blanche, lorsqu’on se rapproche de l’équateur. C’est en Australie, que l’on constate le plus haut taux de cancers de la peau.
Une nuance toutefois. Ce n’est pas le soleil qui est précisément néfaste. Plus qu’une exposition permanente et progressive, c’est l’abus de soleil qui est dangereux et fatal. Une personne dont la peau brûle plutôt qu’elle ne bronze, qui s’expose sur de courtes périodes au moment où le soleil est au zénith, cumule les fautes !

Les plus vulnérables restent plus que jamais les personnes à peau claire qui s’exposent de façon irrégulière au cours des vacances et sujettes à des érythèmes solaires.

Une certitude : la surexposition dans l’enfance, avant la puberté, augmente les risques de développer un mélanome à l’âge adulte. L’aptitude ou non à bronzer et les variations d’intensité d’exposition permettront ensuite à certains d’être plus ou moins protégés. Et attention aux crèmes solaires. Leur utilisation par des sujets sans capacité de bronzage augmente leur risque, car elle leur permet de prolonger leur exposition en supprimant le coup de soleil, véritable sonnette d’alarme. Enfin, chez les sujets ayant acquis un bronzage, le risque peut augmenter avec la durée d’exposition.

Les grains de beauté

Apparaissant au cours de l’enfance ou de l’adolescence, les grains de beauté ou nævus, bénins à l’origine, peuvent devenir des mélanomes. Il faut notamment se méfier de ceux à l’aspect asymétrique dits dysplasiques. Particularité de ces naevus : avec l’âge ils augmentent de taille et sont légèrement inflammatoires.
Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, ces naevus ne correspondent pas une étape de cancérisation. Il s’agit seulement de naevus en croissance présents également chez les sujets normaux. Méfiance, toutefois. S’il n’existe aucun lien directe entre naevus et mélanome, en revanche leur développement est favorisé par l’exposition solaire. Rien d’étonnant, donc, si les sujets présentant de nombreux naevus sont aussi ceux à plus fort risque de mélanome. C’est pourquoi, la surveillance des naevus dysplasiques conserve tout son intérêt. Parfois, certains nourrissons portent des grains de beauté dès leur naissance. « Ces naevus congénitaux devraient au mieux être retirés avant l’age de 18 mois parce qu’ils ont un risque de dégénerescence à l’age adulte. Leur ablation chez le nourisson permettra une cicatrice plus esthétique, s’exclame le Dr Isabelle Gorin, dermatologue à l’Institut Curie et l’hôpital Tarnier Cochin. Malheureusement trop peu de pédiatres prennent soin de les repérer » , constate la dermatologue.

Les facteurs génétiques

Les personnes ayant des membres de leur famille atteints présentent un risque accru. « On estime qu’en France environ 4 à 5% des mélanomes sont familiaux et liés à une prédisposition génétique » , rapporte le Dr Brigitte Bressac, généticien moléculaire à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). D’autres composantes génétiques interviennent, tels que les grains de beauté ou l’incapacité à bronzer ». Au final, les facteurs génétiques comptent pour beaucoup dans les mélanomes. « Alors que pour les cancers baso ou spino-cellulaires, ils n’interviennent que dans un cas sur dix milles » , note le Dr Alain Sarasin, biologiste moléculaire et spécialiste des tumeurs cutanées à l’hôpital Paul Brousse (Villejuif).

Quels sont les gènes impliqués dans le mélanome ?

« Pour l’heure, deux gènes de susceptibilité, CDKN2A (alias p16) et CDK 4, ont été mis en évidence ces dernières années » , répond le Dr B. Bressac. « Le premier est nettement plus fréquemment rencontré, le gène CDK4 ayant été mis en cause dans trois familles dans le monde, dont une en France. « Nous avons montré, signale le Dr Bressac, que 50% des familles avec trois cas de mélanomes portent une mutation du gène CDKN2A . Les individus sans antécédent familial mais qui ont développé au moins deux mélanomes portent dans 10% des cas une mutation » .

Des résultats qui montrent combien la composante génétique est importante dans ce type de cancer. « Il est désormais possible d’effectuer des tests génétiques pour déceler la présence de ces gènes dans les familles , souligne le Dr Bressac qui dirige le laboratoire de dépistage génétique à l’Institut Gustave Roussy. Le bénéfice du dépistage est essentiel car la surveillance accrue des lésions suspectes et leur ablation précoce permet d’éviter la survenue de mélanomes graves », ajoute la spécialiste. Mais si les dermatologues sont conscients de l’intérêt du dépistage génétique, trop de médecins en ville n’en ont malheureusement pas la notion » , déplore B. Bressac. Par manque d’information sans doute.

Les signes d’alerte du mélanome

Les zones d’apparition des mélanomes ne correspondent pas aux régions du corps les plus exposées au soleil, comme cela est observé pour les carcinomes. Elles sont par ailleurs différentes selon le sexe. « Chez les femmes, la maladie se forme principalement sur les jambes, alors qu’elle apparaît plus souvent sur le tronc, en particulier le dos chez les hommes » , note le Dr I. Gorin (Hôpital Tarnier, Paris).
Le mélanome qui apparaît dans 15 à 20% des cas au niveau d’un grain de beauté, se présente habituellement sous la forme d’une tache pigmentée brune ou noire et plate.

Toute modification de forme, de couleur ou de taille d’un naevus constitue donc un signe d’alerte. Certains critères, doivent conduire à consulter un médecin, et peuvent être mémorisés à l’aide de la règle appelée par les spécialistes A B C D E.

L’ABCD aire du mélanomes se décline de la façon suivante : – A se réfère à Asymétrie. En fait, seule une partie du grain de beauté change d’aspect et se distingue singulièrement du reste. – B signifie bords irréguliers. Les bords du grain de beauté deviennent irréguliers, la pigmentation pouvant même parfois envahir la peau. – C se rapporte à la coloration. La couleur du grain de beauté perd son homogénéité, des zones dépigmentées apparaissent, voire des taches grises, rouges ou bleues. – D se réfère au Diamètre. La taille du grain de beauté atteint généralement une taille supérieure à 6 mm. – Enfin E pour Elévation ou Evolution progressive. Il s’agit là d’un critère dynamique de l’évolution d’un grain de beauté, autre que les critères précités.

La présence d’une ou plusieurs de ces caractéristiques est essentielle pour le dépistage précoce, meilleur garant de la curabilité des mélanomes.

Prévention : la meilleure arme

Le bronzage, une réaction de défense naturelle

Les UV provoquent la formation accrue de mélanine, ce qui aboutit au bronzage, réaction se décomposant en deux temps. _Dans un premier temps, immédiat et transitoire, il y a oxydation de la mélanine par les UV. Si l’exposition est trop prolongée les cellules de la peau sont altérées, souffrent et réagissent. Se manifeste alors un érythème. _Dans un deuxième temps, celui-ci plus long ou persistant, opère la synthèse des mélanines, sous l’effet des UVB. C’est le bronzage. Ce n’est ni plus ni moins une réaction de protection de la peau, qui peut être assimilée à une cicatrice, conséquence de l’agression solaire. Des travaux récents ont en effet montré un mécanisme jusqu’alors inconnu : après apparition de lésions dues au soleil au sein de la molécule de l’hérédité (l’ADN), une protéine appelée p53 vient réparer les dégâts, ce qui déclenche la synthèse de mélanine. Le bronzage serait donc le témoin de cette cicatrisation cellulaire.

Inégaux face aux radiations solaires

Les personnes d’origine africaine, asiatique ou méditerranéenne sont nettement avantagées. Elles produisent naturellement de la mélanine noire, qui absorbe l’énergie du rayonnement UV, protégeant ainsi le matériel cellulaire sensible. _Il n’en va pas de même pour les individus porteurs de mélanine rouge – les caucasiens d’origine celtique – car l’absorption du rayonnement induit des phénomènes toxiques dans leurs cellules. C’est chez ces sujets que les conséquences à long terme des expositions brutales doivent être redoutées. Elles se traduisent par la survenue de cancers cutanées, dix vingt, voire trente années plus tard.

Controverse sur les crèmes solaires

Elles contiennent des molécules filtres qui absorbent une partie des radiations ultraviolettes. Selon les normes internationales des fabricants, un indice de protection 10 retarderait de 10 fois l’apparition d’un érythème.

Si vous voulez vous exposez, enduisez vous de crème. Mais prudence, ne vous laissez pas piéger !

Certes plusieurs études menées aux Etats Unis et en Australie ont montré que l’usage régulier de crèmes solaires est capable de réduire le développement des kératoses actiniques qui sont des petites lésions de la peau, précurseurs de carcinomes spinocellulaires, et des carcinomes spino-cellulaires eux-mêmes, mais cet effet protecteur n’a pas été retrouvé pour les cancers baso-cellulaires. Pire, un risque accru de ce type de cancer a été suggéré chez les utilisateurs de crèmes solaires dans une des études.

Plus inquiétant encore, le mélanome. Plusieurs études ont établi un lien significatif entre l’usage de crèmes solaires et le risque de développer ce cancer. Ainsi, l’Organisation européenne de recherche et de traitement du cancer a réalisé en Allemagne, en Belgique et en France une vaste étude entre 1991 et 1992 signalant un risque de 1,8 chez les individus à peau mate grands utilisateurs de crèmes par rapport au risque nul de 1 pour ceux n’en utilisant jamais. Autrement dit, il y a deux fois plus de risque.

Ainsi, les chiffres accusent. Il n’y a aucune preuve réelle que l’utilisation des crèmes solaires prévienne les cancers cellulaires et les mélanomes. Deux explications. D’abord, il faudrait s’enduire de 2 mg de crème par centimètre carré de peau, soit un quart de tube à renouveler toutes les heures, pour obtenir la protection vantée sur les tubes. Mais en pratique, les français utilisent seulement 0,5 mg par application. La protection réelle est donc à diviser par quatre ! _Autre raison : les temps d’exposition. Les crèmes donnent l’impression d’être protégées ce qui permet aux estivants de rester plus longtemps au soleil. D’autant plus facilement que les crèmes contiennent également des produits absorbant les infrarouges, rayons responsables des érythèmes et donc des sensations de brûlures. Pendant ce temps, les UVA peuvent exercer leur effet cancérigène.

Il convient toutefois de nuancer ces résultats. Les crèmes solaires sont loin d’être inutiles. Même divisée par quatre, une protection contre les UV est possible dès lors que des filtres de haute protection entre 10 et 30 sont employés. Et ceci, toutes les heures.

Recherche fondamentale

Quels sont les processus moléculaires aboutissant aux cancers de la peau ? Quelles sont les conséquences sur une cellule d’une exposition aux UV ? Plusieurs équipes de chercheurs en France et à l’étranger tentent de mieux comprendre l’origine de ces cancers afin de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques. Panorama des principaux thèmes de recherche.

Effets des UV sur le matériel génétique

A l’origine d’un cancer se trouve généralement une cellule dont le matériel génétique a été endommagé. Les lésions ainsi formées peuvent soit être éliminées par des protéines de réparation, qui ont pour mission de maintenir l’intégrité du génome, soit de donner lieu à des mutations transmissibles aux cellules filles.

Les UV sont susceptibles d’induire des lésions dans l’ADN des cellules. Longtemps, les effets néfastes (mutagènes) du soleil ont été attribués aux seuls UVB, radiations plus énergétiques que les UVA, mais pénétrant moins dans la peau et présentes en proportion moindre dans le spectre solaire. Mais les derniers travaux de recherche ont maintenant clairement établi que les UVA jouent aussi un rôle non négligeable lors d’une exposition au soleil.

L’énergie des UVB est directement absorbée par l’ADN alors que les UVA agissent indirectement au niveau du matériel génétique via des intermédiaires comme les radicaux libres. Le mode d’action distinct, suivant la longueur d’onde, se traduit en termes d’endommagement par une quantité mais aussi par une qualité de lésions propres à chacune des radiations.

Récemment, l’équipe d’Evelyne Sage, chercheur au CNRS (Institut Curie, Paris) s’est attachée à dénombrer l’ensemble des lésions induites par une lampe simulant la lumière solaire reçue à la surface de la terre. Une première car jusqu’à présent personne n’avait encore recensé l’ensemble des dommages induits par un rayonnement mimant celui du soleil.

Les chercheurs de l’Institut Curie ont observé que l’exposition à la lumière solaire artificielle produit, bien qu’en faible quantité, un type de lésion inédit qui serait peu représenté lors de l’exposition aux UVA ou aux UVB seules. La formation de cette lésion résulterait d’une synergie entre ces deux radiations.

Par ailleurs, les travaux d’Evelyne Sage ont montré que les lésions induites de concert par les UVA et UVB sont éliminées de façon lente et peu efficace dans l’ADN des cellules et seraient ainsi responsables de l’apparition de mutations génétiques.
Etant donné que les UVA potentialisent la toxicité des UVB, il est indispensable de se protéger de ces deux radiations lors d’une exposition au soleil. Un conseil, lisez les formules de vos crèmes à bronzer pour vérifier qu’ils contiennent bien des filtres UVA et UVB.

Le pouvoir extrêmement invasif du mélanome

La transformation des mélanocytes en mélanome suit plusieurs étapes. Bien que ce processus débute par l’apparition d’une lésion sur l’ADN, d’autres événements, aujourd’hui encore peu connus, interviennent dans la transformation d’un mélanocyte en cellule tumorale. La connaissance de ces mécanismes devrait permettre de mieux comprendre le caractère très invasif des mélanomes.

L’équipe de Lionel Larue chercheur au CNRS à l’Institut Curie s’intéresse principalement aux processus conduisant à la transformation du mélanocyte en mélanome, et plus particulièrement à deux protéines impliquées dans ce mécanisme : les cadhérines et les caténines.

Celles-ci appartiennent à la grande famille des protéines d’adhérence qui assurent la cohésion des tissus. Pour former un tissu, les cellules doivent en effet pouvoir se reconnaître et rester collées les unes aux autres. Seules les cellules embryonnaires et les cellules cancéreuses échappent à cette loi : lors du développement de l’embryon, les cellules migrent pour former les futurs organes ; dans les cancers, les cellules qui se détachent de la tumeur créent généralement des métastases. Sous forme de complexe, les cadhérines et les caténines participent à l’interaction entre les mélanocytes et les kératinocytes, et donc à la naissance de l’épiderme et à son maintien.

Lionel Larue et ses collègues ont montré qu’au cours des étapes successives conduisant à la transformation des mélanocytes en mélanome, l’expression et la localisation de ces deux protéines étaient modifiées. D’où l’idée que ces altérations pourraient être associées au pouvoir invasif des cellules du mélanome.

En étudiant les modifications du complexe cadhérine/caténine dans la transformation des mélanocytes, les chercheurs espèrent désormais trouver des solutions pour lutter contre la création d’autres foyers tumoraux ou de métastases.

Dans cette optique, les scientifiques analysent l’expression et les altérations de ces deux protéines dans des mélanomes humains. Parallèlement, l’équipe de Lionel Larue étudie chez des souris dites transgéniques, c’est à dire dont le gène codant pour la caténine aura été muté, les transformations liées à la présence d’une protéine déficiente.

L’objectif est double : mieux comprendre les mécanismes cellulaires associés à la transformation des mélanocytes, mais aussi élucider les processus conduisant à la formation de métastases.

Recherche clinique : vers de nouveaux traitements

Pour les mélanomes dont l’épaisseur excède 4 mm, seuls 15 à 20% des patients répondent aux traitements traditionnels (chimiothérapies, chirurgie). Face à cet échec, les recherches s’orientent désormais vers de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Aujourd’hui, un espoir se profile du côté de l’immunothérapie. Contrairement aux autres thérapies, elle permet de traiter l’organisme dans sa globalité et pourrait ainsi éliminer les cellules tumorales disséminées dans l’ensemble du corps.

L’immunothérapie ou comment utiliser le système de défense de l’organisme

Lors d’une infection par un agent extérieur, l’organisme se défend en activant les cellules du système immunitaire, notamment les lymphocytes T. Ces derniers reconnaissent des molécules cibles appelées antigènes, présentes à la surface des agents infectieux. Après avoir détecté l’agent pathogène, les lymphocytes T le détruisent.
« L’immunothérapie consiste à activer ces cellules pour qu’elles attaquent les cellules tumorales » , explique le Dr Thierry Dorval, responsable avec le Dr Sophie Piperno, des essais cliniques d’immunothérapie menés à l’Institut Curie (Paris), au sein du Département d’Oncologie médicale dirigé par le Pr Pierre Pouillart. « En réalité il existe deux techniques. La plus ancienne, l’immunothérapie non spécifique consiste à activer le système immunitaire de manière non ciblée par administration d’interféron ou d’interleukine ; la plus récente, est l’immunothérapie  » ciblée « , plus connue du grand public sous le nom de vaccination anti-cancer » . Pour faire simple, la stratégie consiste à identifier des molécules dites antigènes tumoraux, absentes des tissus normaux, mais présentes dans les tissus cancéreux, afin de les intégrer dans un vaccin qui sera ensuite introduit dans l’organisme des malades.

L’immunothérapie non spécifique, ou comment  » booster  » le système immunitaire

Tout a commencé à la fin des années 1970, lorsque des chercheurs ont découvert que les interférons, appellation barbare désignant des molécules antivirales, jouent aussi un rôle clé dans la stimulation des lymphocytes T. D’où l’idée de les utiliser dans le traitement des mélanomes métastatiques.« Une guérison durable fut observée pour certains patients pour lesquels la chimiothérapie n’avait donner aucune amélioration », se souvient le Dr T. Dorval. Ainsi pour la première fois, une brèche thérapeutique se dessinait …

Quelques années plus tard, les progrès sont venus d’une autre molécule antivirale découverte en 1985 : l’interleukine 2. Bien que plus toxique, elle permit une réponse plus efficace. « Entre 15 à 20% de réponse positive et près de 5% de guérison durable », précise le Dr Dorval Questions : pourquoi le traitement à l’interleukine est t-il efficace dans certains cas et inefficace dans d’autres ? Comment l’interleukine 2 agit-elle exactement ? Pour l’instant, personne n’est en mesure de l’expliquer « Il s’agit là d’une thérapeutique purement empirique », commente le Dr Dorval.

L’immunothérapie spécifique : stimuler les défenses immunitaires contre la tumeur

Dans les années 1980, les scientifiques ont identifié dans plusieurs cancers la présence d’antigènes tumoraux spécifiques. Ces molécules sont présentes à la surface des cellules cancéreuses, alors qu’elles sont masquées dans les cellules saines. Découverte capitale qui a ouvert la voie à de nouveaux axes de recherche basés sur une  » vaccination thérapeutique « .

« Ce sont ces molécules que l’on introduit dans le vaccin anti-tumoral », précise le Dr Dorval. L’activation du système immunitaire est alors dirigée spécifiquement contre les cellules tumorales porteuses de l’antigène.
L’identification des premiers antigènes tumoraux spécifiques des mélanomes remonte au début des années 1990. Présents uniquement sur les cellules mélanocytes tumoraux, ces antigènes ont été dénommés MAGE : « M » pour mélanome, « AGE » pour antigène.
Depuis quelques années, plusieurs essais cliniques de vaccination thérapeutique ont été lancés à l’Institut Curie et à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). Si les effets en termes d’efficacité ne peuvent être évalués en raison d’un recul insuffisant, les premiers essais semblent toutefois assez prometteurs. « Sur 18 patients traités, deux régressions de tumeurs ont déjà été constatées » , signale le Dr Dorval. « Soit un taux de guérison de 10%, ce qui n’a jamais été atteint » . Enfin, contrairement aux traitements classiques, les réponses semblent apparaître assez tardivement et perdurent dans le temps.

Un bémol, toutefois. Les antigènes MAGE sont variables d’un individu à l’autre. Ceux qui à ce jour ont été identifiés par les chercheurs – à savoir MAGE 1 et MAGE 3 -, ne peuvent être utilisés que sur les patients porteurs d’une tumeur exprimant ces mêmes antigènes et ne présentant pas de métastase viscérales, ce qui limite fortement ce traitement.

Un peu de biologie

– Antigènes : Molécules qui couvrent la surface de toutes les cellules qui sont reconnues par des anticorps spécifiques et provoquent une réaction immunitaire destinée à les éliminer. Les antigènes tumoraux sont des protéines présentes à la surface des cellules tumorales et peu fréquentes sur les cellules normales.
– Lymphocytes T : Présents dans le sang et dans certains organes comme la rate ou le thymus, ces cellules sont plus connues sous le nom de  » globules blancs « . Ils sont produits dans la moelle osseuse et jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire lorsqu’ils sont activés par une molécule étrangère (antigène).
– Mélanocytes : Cellules situées dans la couche basale de l’épiderme contenant les mélanosomes qui sont responsables de la production de la mélanine. Dans le mélanome, ce sont ces cellules qui sont génétiquement modifiées et qui se divisent anarchiquement pour former la lésion cutanée.
– Kératinocytes : Cellules productrices de la kératine, molécule impliquée dans la formation de l’épiderme. La kératine constitue une couche protectrice d’épaisseur variable, elle est très fine au niveau du nez, des paupières et des oreilles. Les kératinocytes constituent 80 % des cellules de l’épiderme.
– Mélanine : Pigment synthétisé dans les mélanosomes. La coloration de la peau visible après une exposition au soleil est en partie due à la synthèse de la mélanine. En absorbant une partie des radiations ultraviolettes (40 % à 50 %), cette molécule chimique empêche leur interaction avec le matériel génétique.

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