Maladies et symptômes

Vaginites mode d’emploi

Au Canada et aux États-Unis, les infections vaginales font l’objet de 12 millions de consultations médicales chaque année. Chez les femmes adultes, c’est le motif le plus fréquent de consultation médicale: la plupart d’entre elles contracteront au moins une vaginite dans leur vie. Comment y échapper?

Les vaginites se manifestent par des symptômes divers: pertes vaginales abondantes, démangeaisons, sensations de brûlure, odeurs désagréables, douleurs ou irritations durant les relations sexuelles ou lorsque l’on urine. Toutefois, nombreuses sont les femmes qui ne présentent aucun symptôme. Les trois infections vaginales les plus courantes sont l’infection à candida, appelée aussi «infection à champignons» ou «infection à levures», la vaginose bactérienne et l’infection à trichomonas.

La vaginose bactérienne est l’infection vaginale la plus fréquente; elle peut représenter jusqu’à 50 % des cas de vaginites. Ce type d’infection résulte généralement d’un déséquilibre de la flore vaginale. «Normalement, le vagin abrite une multitude de bactéries, explique le Dr Gilles Desaulniers, du département d’obstétrique et de gynécologie à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. L’un de ces germes appelé « lactobacille » joue un rôle prépondérant, car il maintient le niveau d’acidité du vagin et empêche la prolifération d’organismes indésirables. Les femmes atteintes de vaginose bactérienne présentent un déséquilibre qui se traduit par une croissance exagérée du nombre de bactéries nuisibles et une diminution importante des lactobacilles qui protègent normalement le vagin.»

Un mal bénin à prendre au sérieux

Le médecin peut établir le diagnostic de la vaginite à l’aide de quelques tests simples. Mais de nombreuses femmes se laissent tenter par l’automédication. Parfois à leurs risques et périls… En effet, les différentes formes d’infections ne se traitent pas de la même façon. Par exemple, les médicaments offerts en vente libre pour traiter les vaginites (Monistat, Canesten) n’agissent en fait que sur les champignons, et non sur les bactéries indésirables. En cas de vaginose bactérienne, ce type de traitement risque donc de faire plus de mal que de bien.

«Jusqu’à 25 % des patientes attribuent, à tort, leurs symptômes à une vaginite à champignons, alors qu’il s’agit d’une tout autre affection», souligne le Dr Desaulniers. Selon le spécialiste, l’emploi de médicaments en vente libre dans ce cas précis s’avère inutile, voire nuisible: en «tuant» des champignons normalement présents dans la flore vaginale, ce genre de médication favorise la sélection et le développement de variétés de bactéries résistantes plus difficiles à éliminer. «Seules les patientes chez qui on a déjà diagnostiqué une infection à champignons et qui connaissent bien les signes et les symptômes de cette affection devraient utiliser les médicaments en vente libre», insiste-t-il. Aussi, il faut impérativement consulter son médecin si les symptômes persistent ou réapparaissent après un tel traitement.

Les complications d’une vaginose bactérienne peuvent être sérieuses car elles conduisent parfois à une salpingite aiguë (infection des trompes), laquelle peut, à son tour, entraîner diverses complications telles que l’infertilité, des douleurs au bas-ventre et des grossesses ectopiques. À noter: le fluconazole (Diflucan) pour traiter la vaginite à candida et les médicaments pour traiter la vaginose bactérienne ou la vaginite à trichomonas ne sont offerts que sous ordonnance médicale. Il est primordial de prendre le médicament selon la prescription et jusqu’à la fin du traitement, même après que les symptômes ont disparu. Par ailleurs, sauf dans le cas de la vaginite à trichomonas, la plupart des médecins ne traitent le partenaire que s’il s’agit d’une récidive.

Soulager et prévenir en douceur

  • Pour votre hygiène intime, utilisez du savon non parfumé et évitez les douches vaginales.
  • En cas de vaginite à candida, essayez les capsules de yogourt concentré Vagilac en vente dans les magasins d’aliments naturels: une capsule dans le vagin au coucher pendant sept jours.
  • Changez de régime: consommez moins de sucre et mangez du yogourt.
  • N’abusez pas des antibiotiques.
  • Choisissez des vêtements amples et portez des culottes avec gousset en coton; les tissus synthétiques et les pantalons serrés favorisent les infections.
  • S’il y a infection, évitez la pénétration vaginale durant les relations sexuelles ou alors faites porter un condom à votre partenaire.

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