Grossesse et soins du bébé

Contraception : Tout savoir

Quelle méthode contraceptive choisir ?

Vous utilisez peut-être une méthode contraceptive, mais est-ce que vous la trouvez parfois trop compliquée ou trop facile à oublier ? Les contraceptifs ne préviendront pas une grossesse non désirée s’ils ne sont pas utilisés correctement et de façon consistante. Si vous oubliez d’utiliser la méthode que vous avez choisie, ou si elle a des effets secondaires, ou si elle est difficile à utiliser, il est probable que vous cesserez de l’utiliser ou vous ne l’utiliserez pas tout le temps. Voilà pourquoi il est important de choisir une méthode contraceptive qui vous convienne et soit en harmonie avec votre mode de vie.

Lorsque vous réfléchissez au mode de contraception à employer, assurez-vous de prendre en compte tous les détails. Posez-vous les questions suivantes, par exemple :

  • lequel sera le meilleur pour moi, compte tenu de mes horaires et de mes habitudes ? (Lequel je risquerai le moins d’oublier ?)
  • y a-t-il en plus des avantages pour ma santé ?
  • lequel a des effets secondaires possibles ou des caractéristiques indésirables ?
  • est-ce que je suis protégée contre des maladies transmises sexuellement ?
  • quel contraceptif est le plus approprié pour mon état de santé actuel ?
  • quel est son niveau d’efficacité ?

Les méthodes chirurgicales


Pour les personnes n’ayant pas l’intention d’avoir des enfants plus tard, une intervention chirurgicale peut être une option à considérer. Pour les hommes, l’opération courante est la vasectomie. Il s’agit de couper ou de bloquer le tube qui transporte le sperme des testicules au pénis. Cette opération peut se faire en très peu de temps sous anesthésie locale. Elle n’exige qu’une petite incision de la peau et aucun point de suture. Chez les femmes, l’intervention chirurgicale habituelle est la ligature des trompes : les trompes de Fallope sont coupées, scellées ou bloquées, afin de créer une barrière permanente entre le sperme et l’œuf. On pratique cette opération par laparoscopie, au moyen d’une petite incision; la femme peut habituellement retourner chez elle le même jour, bien que ce soit une intervention plus compliquée que la vasectomie. Ces deux méthodes sont conçues pour être permanentes, toutefois une opération appelée réanastomose, qui débouche ou reconnecte le tube ou les tubes, peut restaurer la fécondité dans environ la moitié des cas.

Les options à durée prolongée

Certaines méthodes contraceptives ont un effet durable et ne doivent être renouvelées que très rarement. Si vous êtes toujours en pleine activité, si vous ne voulez pas avoir à vous souvenir de prendre une pilule contraceptive chaque jour, et si vous n’avez pas l’intention de fonder une famille dans un avenir prochain, ces méthodes pourraient vous convenir :

  • le timbre transdermique anticonceptionnel (à changer 1 fois par semaine),
  • une injection hormonale (avec rappel tous les 3 mois),
  • un anneau vaginal (à changer 1 fois par mois),
  • un dispositif intra-utérin libérant de la progestine (à changer 1 fois tous les 5 ans),
  • un dispositif intra-utérin en cuivre (à changer 1 fois tous les 10 ans).

Les pilules

La méthode contraceptive la plus connue est sans nul doute « la pilule ». En fait, ce n’est plus seulement « la » pilule, car il existe aujourd’hui bien des sortes de pilules anticonceptionnelles. Il y en a qui utilisent une seule hormone, d’autres utilisent une combinaison d’hormones; certaines en ont de faibles doses, d’autres en ont de fortes doses; quelques-unes ont un cycle de 28 jours avec pilules, d’autres ont un cycle de 21 jours avec et 7 jours sans pilule. Consultez votre médecin pour savoir quelle méthode serait la meilleure pour vous. Vous devrez peut-être en essayer plusieurs avant de trouver celle qui sera parfaitement adaptée à vos besoins.

Qu’en est-il de la pilule pour hommes ? La recherche dans ce domaine continue toujours. En Grande-Bretagne les scientifiques ont trouvé un moyen de bloquer la production quotidienne de sperme tout en maintenant un taux de testostérone normal. D’autres études importantes, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, ont montré que des doses élevées de testostérone pouvaient avoir des effets semblables à ceux de la pilule contraceptive féminine; toutefois une étude plus approfondie s’impose en raison des effets secondaires. Les hommes devront encore attendre avant que la pilule leur procure la protection désirée.

Les méthodes barrières

Plusieurs méthodes de contrôle des naissances sont conçues pour empêcher le sperme d’atteindre l’œuf. Ces dispositifs doivent être appliqués ou insérés juste avant le rapport sexuel et retirés peu après. Ce sont :

  • les diaphragmes
  • les capes cervicales
  • les éponges vaginales
  • les préservatifs (condoms) masculins
  • les préservatifs (condoms) féminins

La plupart d’entre eux se présentent sous divers formats, et vous devrez peut-être en essayer plusieurs d’une espèce donnée pour trouver celui qui vous donnera le plus de satisfaction. Chacun a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, les éponges peuvent être insérées plusieurs heures avant la relation sexuelle et retirées plusieurs heures après, mais le préservatif est la seule méthode contraceptive offrant en plus une protection fiable contre les infections transmises sexuellement (ITS).

Contraception d’urgence, ou pilule du lendemain

La contraception d’urgence fonctionne parce que la fertilisation d’un œuf par le sperme ne se fait pas immédiatement après le rapport sexuel. En fait elle peut se produire jusqu’à deux ou trois jours plus tard. Les contraceptifs d’urgence agissent en empêchant la fertilisation et l’implantation, exactement comme les autres contraceptifs. Mais ils n’arrêtnt pas une grossesse déjà en cours. C’est pourquoi il est important d’utiliser le contraceptif d’urgence aussi tôt que possible apès un rapport non protégé.

La contraception d’urgence est conçue comme une mesure de la dernière chance, et elle n’est efficace que dans 90 % des cas. Elle ne protège pas non plus contre les maladies transmises sexuellement. Elle ne doit pas être considérée comme votre méthode contraceptive de première ligne, mais elle peut être d’un grand secours dans les cas suivants :

  • vous avez eu une relation sexuelle sans aucune forme de contraceptif
  • votre méthode contraceptive habituelle n’a pas marché : le préservatif s’est déchiré ou a glissé, votre diaphragme s’est déplacé ou a été retiré trop tôt après la relation, ou vous avez oublié vos pilules pendant deux jours ou plus
  • vous prenez des médicaments qui interfèrent avec votre contraceptif oral
  • vous avez été victime d’une agression sexuelle

Dépendant du temps qui s’est écoulé depuis que vous avez eu une relation non protégée, plusieurs options de contraception d’urgence s’offrent à vous. La plus connue est la méthode hormonale, qui doit être prise dans les 72 heures suivant la relation non protégée. Elle consiste en deux doses de pilules contenant les mêmes ingrédients que les pilules contraceptives normales, mais de plus grande force.

La contraception d’urgence est disponible sous trois formes:

  • Un médicament pour la contraception d’urgence, délivré sur ordonnance médicale, se compose de 4 comprimés d’une pilule contraceptive appelée OvralMD. Si vous avez une assurance médicaments et si vous désirez vous fairre rembourser, une prescription sera nécessaire.
  • Il existe aussi un produit appelé Plan BMD disponible sans ordonnance au comptoir de votre pharmacie.
  • Si plus de 72 heures se sont écoulées depuis votre rapport non protégé, vous avez encore la possibilité d’insérer un DIU (Dispositif intra-utérin) qui empêchera l’œuf fertilisé de s’implanter dans l’utérus, à condition d’être mis en place dans la semaine qui suit votre relation non protégée.

La contraception : et si on parlait de votre santé?

Bienfaits pour la santé
Certaines méthodes contraceptives ont des bienfaits pour la santé.

Une peau plus saine : des études ont montré un lien entre l’usage de la pilule contraceptive et une diminution de l’acné. En effet la pilule peut ramener les hormones androgènes à des taux plus modérés, régulant ainsi la production d’huile de la peau.

Protection contre certaines maladies : la pilule anticonceptionnelle est associée à la protection contre certaines maladies affectant les femmes, notamment les kystes ovariens bénins, le cancer de l’endomètre, le cancer des ovaires, la carence en fer (anémie) et la maladie inflammatoire pelvienne.

Réduction des douleurs et du flot menstruel : les contraceptifs contenant des hormones sont liés à une réduction du volume des règles et des douleurs qui les accompagnent souvent.

Protection contre les ITS : les préservatifs offrent une protection contre les infections transmises sexuellement (ITS). Dépendant de la nature de votre relation sexuelle, cette protection peut être vitale, même si vous utilisez déjà une autre forme de contraception, parce que les autres formes de contraception ne protègent pas contre des maladies comme le VIH/SIDA, la chlamydia, la gonorrhée, l’herpès génital,le papillomavirus humain (associé aux verrues génitales et au cancer du cervix) et la syphilis.

Mises en garde
Il est important de prendre en considération votre état de santé lorsque vous décidez du choix d’une méthode anticonceptionnelle, ou même alors que vous l’utilisez déjà. Certaines méthodes peuvent affecter une condition médicale donnée, et la médication que vous utilisez pour certaines affections pourrait changer l’efficacité de votre méthode contraceptive.

Antibiotiques : le rifampin est un antibiotique qui réduit l’efficacité des pilules contraceptives. De même que pour les autres antibiotiques, il n’y a pas de preuve indiscutable qu’il diminue l’effet des contraceptifs oraux. Il se peut que cela n’arrive que chez un petit nombre de femmes. Mais il est préférable d’appliquer ici le principe de précaution, car des recherches plus approfondies dans ce domaine doivent être menées pour déterminer l’effet des antibiotiques sur les contraceptifs oraux à faible dose utilisés aujourd’hui. Il serait donc prudent d’utiliser une méthode de barrière (p. ex. les préservatifs masculins ou féminins) si vous prenez des antibiotiques.

État de santé : les femmes souffrant d’épilepsie doivent voir avec leur médecin et leur neurologue quel type de contraceptif sera le meilleur pour elles. Plusieurs anticonvulsifs pourraient réduire l’efficacité des méthodes contraceptives à base d’hormones en accélérant leur dégradation dans le foie. Par mesure de précaution il serait bon d’ajouter une méthode de barrière pour éviter une grossesse.

Les femmes vivant avec les conditions de santé suivantes devraient avoir un entretien avec leur médecin avant de faire le choix d’une méthode contraceptive :

  • pression sanguine élevée
  • maladie du foie
  • antécédents de caillots dans une veine (thrombose veineuse profonde) ou un poumon (embolie pulmonaire)
  • migraines
  • antécédents familiaux d’accidents cérébrovasculaires

Allergie au latex : la plupart des préservatifs (condoms) masculins sont en latex. Les personnes allergiques au latex peuvent choisir des préservatifs au polyuréthane ou opter pour le préservatif féminin. Des préservatifs en peau d’agneau sont également disponibles, mais ils assurent une moins bonne protection contre les infections transmises sexuellement. Si ces dernières ne représentent pas un risque, il existe alors bien d’autres choix, allant des éponges aux DIU et aux pilules.

Quoi de neuf en contraception?

En matière de contraception comme dans les autres domaines de la santé et de la médecine, la recherche pour trouver des produits toujours meilleurs ne cesse jamais. Voici quelques-unes des dernières avancées :

Le timbre (patch) anticonceptionnel : le timbre anticonceptionnel est une solution de rechange pratique. Il s’applique directement sur la peau et est changé une ou deux fois par semaine. Les mêmes deux hormones contenues dans les pilules contraceptives normales sont fournies par le timbre à travers la peau.

Les anneaux contraceptifs : les anneaux contraceptifs sont en plastique flexible. Ils sont insérés dans la partie supérieure du vagin et tenus en place par les muscles de cet endroit. L’anneau libère une faible dose d’hormones sur une période de trois semaines et assure un niveau élevé de protection contraceptive.

La contraception d’urgence en accès libre : la contraception d’urgence est maintenant disponible chez votre pharmacien sans presription médicale. Le produit est appelé Plan BMD. Il s’agit de deux comprimés d’une hormone féminine appelée levonorgesterol (une progestérone). Le Plan BMD doit être pris dans les 72 heures qui suivent une relation non protégée, et il prévient une grossesse dans 61 à 95 % des cas, selon le moment où il est pris. La contraception d’urgence ne protège pas contre les maladies transmises sexuellement, et elle ne constitue pas une méthode de contrôle des naissances à utiliser régulièrement.

Pilules anticonceptionnelles en continu : durant des années, les femmes ont pris la pilule contraceptive en continu afin d’ajuster les dates de leurs règles en fonction de certains événements, par exemple leur mariage, leur lune de miel ou un voyage important. Les recherches menées quant à l’innocuité de ces pratiques ont abouti à la mise en marché d’un produit aux Etats-Unis. Ce produit est pris pendant 84 jours sans interruption, puis abandonné pendant 7 jours, ce qui cause l’apparition de règles. Ce processus est répété trois autres fois, ce qui se traduit par 4 périodes de menstruations par an. Ce produit n’est pas disponible au Canada, mais il existe sur le marché des contraceptifs qui contiennent exactement les mêmes ingrédients actifs, qui pourraient donc être utilisés de la même façon, bien qu’ils ne soient pas officiellement autorisés pour cet usage.

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