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Le Medef veut réformer les arrêts maladie : Les salariés vont-ils trinquer ?

Le Medef vient de lancer une proposition qui va faire débat. À l’approche du plan budgétaire de François Bayrou, l’organisation patronale demande une réforme radicale des arrêts maladie. Résultat : des indemnités journalières réduites, des jours de carence étendus et une interdiction de compensation par les employeurs. En clair, des millions de Français pourraient perdre de l’argent en cas de maladie. Et ce, au moment où les inégalités sociales de santé ne cessent de croître.

Un forfait unique pour les indemnités journalières

Le Medef veut simplifier, mais surtout économiser. Selon une note interne révélée le 9 juillet 2025, l’organisation patronale propose de remplacer les indemnités journalières variables (entre 0,5 et 0,7 SMIC) par un forfait unique fixé à 0,58 SMIC .

Cela signifie une baisse effective pour les salariés touchant jusqu’à présent le montant maximal. Et ce, alors que le plafond des IJ vient à peine d’être abaissé, passant de 1,8 à 1,4 SMIC depuis le 1er avril 2025.

Yves Laqueille, vice-président du Medef, défend cette idée au nom de la simplification administrative : “La gestion des IJ est complexe. Un forfait permettrait d’harmoniser les pratiques.” Mais derrière cette logique se cache une économie estimée à plusieurs milliards d’euros — au détriment du pouvoir d’achat des salariés.

Exemple détaillé : Un salarié gagnant 2 300 € brut par mois tombe malade pendant 10 jours. Actuellement, après deux jours de carence, il touche environ 100 € par jour, soit un total de 800 €. Avec la réforme, il percevrait environ 70 € par jour, soit un total de 560 €. Une perte de 240 € sur un seul arrêt maladie, soit près de 10 % de son salaire mensuel. Et si l’arrêt se prolonge ou se répète dans l’année, le manque à gagner s’accumule.

Jours de carence multipliés et interdiction de compensation

Le Medef veut aller plus loin : rendre les premiers jours d’arrêt non indemnisables. L’idée est d’instaurer un ou plusieurs jours de carence obligatoires, sans prise en charge de la Sécurité sociale. Selon les calculs du patronat, cela permettrait d’économiser jusqu’à 600 millions d’euros par an .

Ces mesures visent à limiter les arrêts courts et répétés, souvent dénoncés dans certains secteurs. La CPME a d’ailleurs exprimé ses craintes face à une “augmentation notable des arrêts maladie chez les moins de 30 ans”.

Mais la proposition va encore plus loin : elle interdirait aux employeurs de compenser ces jours non indemnisés, dès le troisième arrêt dans l’année. Cela pourrait toucher particulièrement les travailleurs en CDD, intérimaires ou en situation de précarité.

Une réforme politiquement explosive

Le gouvernement est désormais coincé entre deux feux. D’un côté, l’Assurance maladie anticipe un dépassement de 1,3 milliard d’euros de l’Ondam en 2025. De l’autre, la réforme du Medef risque de provoquer une levée de boucliers des syndicats et de la population.

Le Premier ministre François Bayrou présentera son plan budgétaire le 15 juillet 2025. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 sera l’un des textes les plus attendus — et les plus contestés — de l’année. Car si les 6,5 milliards d’économies prévus par le Medef intéressent l’exécutif, les conséquences sociales inquiètent déjà.

Karim

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