La nuit où un pneu crevé a changé une vie
Les pépins mécaniques et les rencontres nocturnes inoubliables
Il est tard. Très tard. La route est noire, la campagne silencieuse, et la pluie tombe dru, comme si elle voulait nettoyer toutes les erreurs du monde. Un homme conduit seul, éclairé seulement par ses phares fatigués. Soudain, la voiture commence à tirer légèrement sur la gauche. Rien de dramatique, mais suffisamment pour alerter un conducteur expérimenté.
Il se gare sur le bas-côté, attrape sa veste imperméable et sort affronter les éléments. C’est bien ce qu’il craignait : un pneu crevé. Il ouvre le coffre, prêt à monter au front de la dépanneuse solitaire. Il sort la roue de secours, la clé à molette, le triangle de sécurité… Mais le cric ? Disparu.
Introuvable. Comme s’il avait décidé de prendre des vacances sans prévenir.

L’homme consulte le manuel, espérant un miracle. Selon le guide, le cric devrait être là, fidèle au poste. Mais rien. Juste un espace vide, ironiquement propre. Pas de mot d’excuse. Aucune note explicative. Rien que le néant technologique.
Il soupire, regarde autour de lui. Une lumière au loin brille faiblement. Quelques maisons, à environ un kilomètre. L’espoir renaît. Ou pas.
Et il marche.
« Quelle nuit pour tomber en panne ! Pourquoi ça arrive toujours à moi ? »
Marche.
« Sûrement que ma bagnole aura disparu quand je reviendrai. »
Marche.
« Ils sont peut-être partis en week-end. Ou morts. Non, trop optimiste. »
Marche.
« Ou alors ils sont chez eux, bien au chaud, en train de regarder Netflix. Et ils vont m’ouvrir juste pour me dire ‘non merci’. »
Marche.
« Après tout, qui serait assez fou pour traîner dehors par ce temps-là ? Moi, visiblement. Et un tueur en série, peut-être. »
Enfin, il atteint les premières maisons. De la lumière brille au premier étage. Il sonne à la première porte venue. Aussitôt, un chien se met à aboyer comme s’il défendait une banque. Chaque latte du plancher grince sous l’effet de l’agitation canine.
L’homme reste planté là, trempé, fatigué, anxieux. Il imagine déjà la scène :
« Écoutez, j’ai besoin d’un cric. Mon pneu est crevé, je suis à deux doigts de mourir de froid, et votre chien me fixe comme si j’étais son prochain repas. Alors non, je ne suis pas un cambrioleur, ni un vampire, ni même un commercial mal intentionné. Juste un pauvre type coincé entre la pluie et la fatalité. »
Derrière la porte, des voix s’élèvent. Des bruits de pas. Puis le silence. Enfin, la poignée tourne.
Un homme apparaît, fronçant les sourcils, visiblement contrarié d’avoir été arraché à sa soirée tranquille. Il ouvre à peine la porte et demande, suspicieux :
— Bonsoir. Que puis-je faire pour…
Et là, l’automobiliste, après une marche interminable, des pensées catastrophistes, et une attente insoutenable, explose :
— …Vous savez quoi ? Faites-en ce que vous voulez, de votre fichu cric ! Emportez-le avec vous en enfer !
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