Carla Bruni et Nicolas Sarkozy accusés d’abus de pouvoir après un projet de raccordement au tout-à-l’égout
Au Cap Nègre, un conflit de voisinage vieux de plus de quinze ans ressurgit avec force. Cette fois, il concerne Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, dont le nom revient dans une affaire de pressions supposées exercées pour raccorder leur propriété au réseau d’assainissement collectif. Une controverse ancienne, mais qui résonne fortement en 2025 — année marquée par la condamnation de l’ancien président à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen.
Un domaine prestigieux au cœur d’une querelle d’urbanisme
Le couple réside régulièrement dans une demeure historique du Cap Nègre, dotée de deux tourelles et construite dans les années 1930. À l’époque de leur installation, la législation imposait un raccordement au tout-à-l’égout, l’installation de fosses septiques étant jugée impossible sur ce littoral rocheux.
Pourtant, en 2008, ce projet technique suscite une vive opposition parmi les copropriétaires du secteur. Certains habitants y voient une mesure coûteuse, complexe, voire inutile. D’autres, comme Marisa Bruni Tedeschi, mère de Carla Bruni, approuvent l’initiative et souhaitent sa réalisation rapide, quel qu’en soit le prix.
Quand l’ancien président mobilise les autorités locales
Nicolas Sarkozy, alors président de la République, assiste personnellement à une assemblée générale des copropriétaires en août 2008. Il n’y vient pas en simple résident, mais en figure politique influente. Il défend vigoureusement le raccordement au réseau d’assainissement, vantant ses avantages environnementaux et sanitaires.
Selon les témoignages rapportés par le journaliste Patrick Geais, l’ex-chef de l’État aurait même convoqué en urgence le maire du Lavandou, le préfet du Var et la directrice de l’équipement. Il aurait également évoqué l’Union pour la Méditerranée, organisation qu’il venait de créer, pour légitimer sa position.
Un abus de pouvoir perçu par les voisins
Malgré cette mobilisation, aucune pioche ne fut jamais levée. Le projet, finalement abandonné, laisse derrière lui un goût amer. Plusieurs résidents y voient la preuve d’un abus de pouvoir : un usage démesuré de l’influence politique pour imposer une décision locale.
“Il se comportait comme s’il avait le droit de tout décider”, confiait à l’époque un habitant anonyme. Cette perception d’une ingérence présidentielle dans les affaires de voisinage alimente encore aujourd’hui les critiques — d’autant plus dans un contexte judiciaire tendu pour l’ancien chef de l’État.
Pourquoi ce passé revient-il en 2025 ?
La réouverture médiatique de ce dossier coïncide avec la sortie du livre Le Journal d’un prisonnier, dans lequel Nicolas Sarkozy raconte ses vingt jours en détention à la prison de la Santé. Bien que l’ouvrage se veuille “littéraire” et non politique, il ravive les tensions autour de sa personne — y compris les épisodes les plus anciens de sa vie privée.
À l’heure où l’opinion publique scrute chaque acte des personnalités politiques, ce vieux différend d’assainissement illustre une question toujours d’actualité : jusqu’où un élu peut-il user de son influence dans sa vie quotidienne ?
