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Don d’argent en 2026 : le piège qui fait peur à des millions de Français (à tort)

Depuis quelques semaines, une rumeur enflamme les réseaux sociaux : au 1er janvier 2026, il deviendrait obligatoire de déclarer chaque euro donné à un proche — même l’argent de poche de Noël ou les étrennes d’anniversaire. Des vidéos TikTok, des posts Instagram et des newsletters alarmistes présentent cette mesure comme une intrusion fiscale sans précédent. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée. Rien ne change sur le fond. Seul le mode de déclaration évolue — et cela, depuis des années.

Une réforme administrative, pas une révolution fiscale

Un décret publié le 17 novembre 2025 rend effectivement obligatoire la télédéclaration des dons d’argent à partir du 1er janvier 2026. Mais cette obligation ne concerne que les dons manuels significatifs, déjà soumis à déclaration depuis toujours. Elle ne s’applique pas aux présents d’usage, ces cadeaux occasionnels liés à un événement (mariage, naissance, Noël, anniversaire) dont le montant reste raisonnable au regard des revenus du donateur.

Autrement dit, offrir 100 € à votre nièce pour son bac ? Aucune déclaration requise. Lui transférer 20 000 € sans lien avec un événement particulier ? Là, oui — comme c’était déjà le cas en 2020, 2023 ou 2025.

Pourquoi cette confusion médiatique ?

La source du malentendu réside dans la formulation du décret : « souscription par voie électronique ». Sur les réseaux, cette précision technique a été transformée en « tout don devient imposable ». Des influenceurs ont relayé l’information sans vérifier la doctrine fiscale en vigueur, alimentant une peur irrationnelle.

Pourtant, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) est claire : « Un cadeau n’est pas un don. » Et la jurisprudence fiscale n’a pas changé d’un iota. Ce qui était exonéré hier le sera demain.

Qu’est-ce qui change vraiment au 1er janvier 2026 ?

Finis les formulaires papier 2735 pour la majorité des contribuables. Désormais, toute déclaration de don manuel ou de dons de sommes d’argent devra passer par le téléservice dédié sur impots.gouv.fr, dans la rubrique « Déclarer » puis « Déclarer un don ».

Des exceptions subsistent : les personnes âgées, celles sans accès à internet ou en situation de handicap peuvent continuer à utiliser le formulaire papier. Une souplesse déjà appliquée pour la déclaration annuelle de revenus.

Les règles fiscales inchangées — mais utiles à rappeler

Pour éviter tout risque, mieux vaut connaître les seuils en vigueur :

  • Jusqu’à 31 865 € tous les 15 ans, un parent peut donner à un enfant (majeur ou émancipé) sans droits de donation, sous réserve que le donateur ait moins de 80 ans.
  • Entre frères et sœurs, l’abattement est de 15 932 €.
  • Pour les neveux ou nièces, il est de 7 967 €.

Ces montants sont cumulables avec l’exonération spécifique de 31 865 € pour les dons d’argent entre générations. Mais attention : ces donations doivent être déclarées — pas pour être taxées immédiatement, mais pour être comptabilisées dans le cadre des droits de succession futurs.

Et si vous avez déjà fait des dons ?

L’administration conserve un historique des déclarations. Vous pouvez consulter vos dons passés via votre espace personnel sur impots.gouv.fr. Un outil précieux pour planifier vos transmissions familiales sans dépasser les abattements légaux.

En résumé : non, l’État ne va pas traquer vos enveloppes de Noël. Oui, il vous demande simplement de déclarer en ligne ce que vous étiez déjà censé déclarer — mais sur papier.

Karim

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