Dette publique française en 2025 : un seuil critique franchi, l’Europe observe
La France vient de battre un nouveau record d’endettement. À 3.482,2 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre 2025, sa dette publique représente désormais 117,4 % du produit intérieur brut. Une proportion qui la hisse au troisième rang des pays les plus endettés de l’Union européenne, derrière seulement la Grèce et l’Italie.
Une dette qui s’alourdit trimestre après trimestre
L’Insee révèle que la dette a gonflé de 65,9 milliards d’euros entre juillet et septembre. L’État concentre la majeure partie de cette augmentation, avec une contribution de 58,1 milliards. Son encours total se chiffre à 2.845,7 milliards d’euros.
Cette dérive budgétaire survient dans un climat de tension politique accrue, où l’adoption d’un budget stable reste hors de portée. Le calendrier s’épuise, et les marges de manœuvre se réduisent.
Impasse parlementaire et recours à une loi spéciale
Face à l’échec de la commission mixte paritaire, le gouvernement s’oriente vers une loi spéciale de finances publiques pour 2026. Cette procédure d’urgence, annoncée par Sébastien Lecornu, vise à éviter le vide juridique budgétaire.
Mais les experts tirent la sonnette d’alarme. Selon l’OFCE, ce régime exceptionnel ferait perdre 6,5 milliards de recettes fiscales à l’État, tout en ne réduisant les dépenses que de 3 milliards.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avertit : un tel choix conduirait à un déficit structurellement insoutenable.
Pression européenne et besoin urgent de redressement
Bruxelles attend des engagements concrets, notamment en compensation de la suspension de la réforme des retraites. Sans mesures crédibles, la France risque de voir ses marges de financement se resserrer davantage.
Pour stabiliser la dette à long terme, des économies de l’ordre de 112 milliards d’euros seraient nécessaires chaque année. Un défi colossal, alors que le pays prévoit d’emprunter 310 milliards d’euros en 2026 — un montant historique.
