GRIPPE EN FRANCE : Le variant K déclenche une vague épidémique sans précédent
Qu’est-ce que le variant K de la grippe ?
Le variant K n’est pas un virus entièrement nouveau. Il s’agit d’un sous-clade du virus grippal de type A H3N2, déjà connu pour sa sévérité. Mais cette version mutée présente des caractéristiques inédites : une capacité accrue à se propager et une aptitude à contourner partiellement l’immunité acquise lors des saisons précédentes.
« Cette souche circule très tôt, bien avant le pic habituel en janvier », souligne le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo. « Elle génère une transmission rapide et touche même des populations habituellement moins symptomatiques. »
Pourquoi l’épidémie frappe-t-elle si tôt en 2025 ?
Les premiers cas confirmés remontent à septembre 2025 — une anomalie épidémiologique majeure. D’ordinaire, la circulation du virus ne s’intensifie qu’en décembre. Cette anticipation traduit un double phénomène : un relâchement généralisé des gestes barrières depuis la fin de la pandémie de Covid-19, et une immunité collective affaiblie par plusieurs années de faible exposition aux virus saisonniers.
Résultat : le territoire national est désormais en phase épidémique, selon les données de Santé publique France. Toutes les régions sont touchées, sans exception géographique.
Qui court le plus grand danger avec ce nouveau variant ?
Les personnes âgées, les nourrissons, les femmes enceintes et les patients atteints de maladies chroniques restent les plus exposés aux formes graves. Le H3N2, historiquement, provoque davantage d’hospitalisations que le H1N1. Avec le variant K, ce risque est amplifié par la faible reconnaissance immunitaire du virus.
Mais cette année, les médecins observent aussi une augmentation des formes prolongées chez les adultes en bonne santé. Fatigue intense, fièvre persistante, douleurs musculaires durables : les symptômes du variant K sont particulièrement invalidants.
Quelles mesures adopter dès maintenant ?
La première arme reste la vaccination antigrippale 2025. Le vaccin a été formulé pour inclure une souche antigéniquement proche du variant K, offrant une protection significative, notamment contre les complications.
En complément, les gestes simples sauvent des vies : se laver les mains fréquemment, aérer les pièces plusieurs fois par jour, éviter les rassemblements en cas de symptômes, et porter un masque en milieu clos si l’on est vulnérable. « Ce ne sont pas des contraintes, ce sont des protections », rappelle le Dr Kierzek.
Face à une épidémie qui pourrait durer plus longtemps que d’habitude, la prévention collective devient une responsabilité partagée.
Pourquoi cette situation est-elle un signal d’alerte pour les prochaines saisons ?
L’arrivée précoce et virulente du variant K illustre un phénomène en cours de transformation : les saisons grippales deviennent moins prévisibles. Le climat, les déplacements internationaux, l’évolution virale et le comportement humain interagissent pour créer de nouveaux scénarios épidémiques.
Mieux surveiller, mieux vacciner, mieux informer : tel est l’enjeu pour les années à venir. En attendant, l’hiver 2025 exige vigilance, réactivité et solidarité.
