Brigitte Macron sous le feu des critiques après des propos jugés inappropriés envers des militantes féministes
Une vidéo publiée le 8 décembre 2025 a mis Brigitte Macron au centre d’une vive polémique. Dans ces images, l’épouse du président de la République qualifie de « sales connes » des militantes féministes ayant interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan. Des propos immédiatement dénoncés comme incompatibles avec le rôle symbolique qu’elle incarne, surtout en période de tensions sociales croissantes.
Des mots lourds de conséquences dans un climat tendu
L’incident s’est produit lors d’une représentation théâtrale perturbée par des activistes dénonçant les violences sexistes. Si la protestation a pu surprendre les spectateurs, les propos tenus en réaction par Brigitte Macron ont suscité une onde de choc bien au-delà des murs de la salle. Le vocabulaire employé, considéré comme dégradant, a été perçu comme une attaque personnelle contre des femmes engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
François Hollande appelle au calme et à la retenue verbale
Invité sur RTL le 9 décembre, l’ancien président François Hollande a réagi avec prudence mais fermeté. Il a souligné qu’« on ne prononce pas des mots de cette façon, même si on peut critiquer la forme », en référence aux actions des militantes.
Pour lui, l’enjeu dépasse le simple dérapage. Dans un contexte politique marqué par la défiance et la polarisation, il est crucial de préserver un langage respectueux. « Il faut chercher l’apaisement et ne pas poursuivre sur une escalade verbale », a-t-il insisté, ajoutant qu’il incombe à Brigitte Macron de « donner les explications ou les corrections » nécessaires.
Un débat qui dépasse la sphère politique
Cette affaire a rapidement déclenché des réactions dans tout le paysage médiatique et associatif. Des personnalités comme Judith Godrèche ont exprimé leur solidarité avec les manifestantes, affirmant publiquement : « Moi aussi je suis une sale conne. » De son côté, Ary Abittan s’est dit « innocent » après l’obtention d’un non-lieu dans une procédure judiciaire liée à des accusations antérieures.
Pourquoi cette polémique résonne-t-elle si fort ?
- Elle touche à la place des femmes dans l’espace public, sujet sensible et récurrent.
- Elle met en lumière les attentes du public vis-à-vis du rôle de la Première dame, souvent perçu comme apolitique.
- Elle intervient dans un climat national marqué par des tensions sociales et une défiance accrue envers les élites.
Un enjeu de langage, mais aussi de légitimité
Les mots utilisés par Brigitte Macron ne sont pas seulement perçus comme grossiers. Ils sont interprétés comme un mépris envers un mouvement féministe en pleine expansion, notamment autour de la question des violences sexuelles et sexistes.
Dans un pays où le féminisme contemporain gagne en visibilité et en légitimité, un tel vocabulaire est vu comme anachronique — voire comme un signal d’indifférence aux combats actuels des femmes. C’est précisément ce décalage qui alimente la controverse.
Quelles conséquences pour l’Élysée ?
À ce stade, l’Élysée n’a pas émis de communiqué officiel. La porte-parole du gouvernement a toutefois appelé à « laisser Brigitte Macron tranquille ». Une position qui, loin d’apaiser, entretient le débat public sur la responsabilité morale associée à la fonction présidentielle.
Alors que la France se penche sur les enjeux du budget 2026 et sur les réformes à venir, cette polémique illustre combien le langage des dirigeants — et de leur entourage immédiat — peut devenir une affaire d’État à part entière.
