2,6 milliards à perte ? Le financement public de France Télévisions sous le feu des critiques
Chaque année, l’État verse 2,6 milliards d’euros à France Télévisions. Pourtant, en prime time, ses chaînes ne captent que 3 % de l’audience nationale. Pendant que des millions de Français subissent l’inflation, la stagnation des salaires ou la suppression d’aides sociales, cette somme colossale alimente des émissions que presque personne ne regarde. Est-ce encore justifiable dans un contexte budgétaire tendu ?
Un financement massif pour une audience en chute libre
🔴 Scandaleux ! Pendant que vous serrez la ceinture, l’État donne 2,6 milliards € par an à France Télévisions… qui fait 3 % d’audience le soir.
Avec 2,6 milliards je peux financer 52 000 salaires à 50 000 € par an.
Mais non, on préfère payer des émissions que personne ne… pic.twitter.com/rgzWsBV2tl— 🇮🇹 RADIOROMA (@RadioRomaX) December 6, 2025
France Télévisions, service public audiovisuel regroupant France 2, France 3, France 5, Franceinfo et d’autres antennes, bénéficie d’un financement principalement issu de la contribution à l’audiovisuel public — communément appelée « redevance télé » — ainsi que de dotations directes de l’État. En 2025, son budget global s’élève à 2,63 milliards d’euros, selon les documents budgétaires du ministère de la Culture.
Pourtant, les chiffres d’audience racontent une autre histoire. En 2024, selon Médiamétrie, la part de marché cumulée de France Télévisions en soirée (entre 20 h et minuit) stagne autour de 3,2 %, loin derrière TF1 (23 %), M6 (13 %) ou même C8 (7 %). Sur France 2, les magazines d’investigation ou les débats politiques peinent à dépasser les 500 000 téléspectateurs, quand les émissions de divertissement sont largement ignorées.
2,6 milliards, c’est quoi en termes concrets ?
Pour mieux saisir l’ampleur de cette enveloppe, quelques comparaisons s’imposent :
- 2,6 milliards d’euros, c’est l’équivalent de 52 000 emplois rémunérés 50 000 € par an.
- C’est aussi le double du budget annuel du Centre national du cinéma (CNC).
- Ou encore la somme nécessaire pour financer intégralement pendant un an plus de 100 hôpitaux de taille moyenne.
Alors que le gouvernement multiplie les annonces d’économies — gel du point d’indice pour les fonctionnaires, réduction des APL, suppression de la prime d’activité pour certains seuils — ce financement inconditionnel interroge de plus en plus de citoyens.
Pourquoi l’État continue-t-il à financer un service si peu regardé ?
Les défenseurs du service public rappellent que sa mission ne se résume pas à l’audience. France Télévisions est censée garantir l’information pluraliste, promouvoir la culture française, soutenir la création et assurer une couverture territoriale équitable — notamment via France 3, présente dans toutes les régions.
Pourtant, la critique persiste : si la mission est noble, l’efficacité est discutable. Des émissions à très faible audience, des coûts de production élevés, et un manque de transparence sur l’allocation des fonds alimentent un sentiment d’injustice fiscale. Sur les réseaux sociaux, des hashtags comme #HoldUpFiscal ou #FranceTele circulent largement, relayés par des comptes citoyens, des économistes indépendants et même des élus locaux.
Une redevance en sursis, mais un financement qui perdure
Officiellement, la redevance télé a été supprimée au 1er janvier 2023. Mais l’État a compensé cette perte en intégrant le financement de France Télévisions directement dans le budget général. Résultat : le contribuable continue à payer, mais sans ligne visible sur son avis d’imposition. Une opacité qui renforce le ressentiment.
Pendant ce temps, d’autres pays européens réforment en profondeur leur audiovisuel public. En Suède, la licence TV a été recentrée sur l’usage effectif. En Allemagne, la Cour constitutionnelle a imposé plus de transparence sur les dépenses de la ARD/ZDF. En France, aucune réforme structurelle n’a été engagée depuis la loi de 2019.
Le service public à l’ère du numérique : un modèle à repenser ?
Avec l’explosion des plateformes de streaming, des chaînes YouTube indépendantes et des podcasts d’investigation, la télévision linéaire perd du terrain, surtout chez les moins de 35 ans. France Télévisions tente de s’adapter avec sa plateforme France.tv, mais celle-ci reste marginale face à Netflix, Amazon Prime ou même Molotov.
La question n’est plus seulement de savoir si le service public est utile, mais comment il doit être financé, contrôlé et évalué. Doit-on maintenir un financement fixe indépendant de l’usage ? Faut-il conditionner une partie des crédits à des indicateurs de performance (audience, impact, innovation) ? Ces débats, pour l’instant absents du débat public, deviennent urgents.
Extrait optimisé pour image d’accroche (texte à superposer sur visuel)
Chaque année, l’État verse 2,6 milliards d’euros à France Télévisions.
Pendant ce temps, ses émissions ne rassemblent que 3 % des Français en soirée.
Des milliers d’emplois, des hôpitaux, des écoles… ou des chaînes que personne ne regarde.
Quel choix a fait la République ?
