Quand le pionnier se demande si l’hiver sera rude… et que le chef indien lui répond avec une vérité qui fait mouche
Un pionnier s’active à couper du bois avant l’hiver. Il transpire, il grogne, il pile ses bûches en tas. Mais au fond, il se demande : « Et si j’en avais pas assez ? »
Il lève les yeux. Sur la colline, un chef indien le fixe, silencieux. L’idée lui traverse l’esprit : « Ces gens-là, ils sentent les saisons dans l’air. Je vais leur demander. »
Il court jusqu’à lui, les poumons en feu.
— Grand chef, l’hiver sera-t-il rude ?
— Oui. Rude.

Il revient. Double le tas. Puis repart. Encore.
— Et maintenant ? Vraiment rude ?
— Oui. Vraiment rude.
Il revient une troisième fois. Le tas est énorme. Il est à bout. Il le regarde, les yeux brillants d’effort et de doute :
— Dis-moi… il sera très rude ?
— Oui. Très, très rude.
Alors, pantelant, il ose la question qui tue :
— Mais… comment vous le savez ?
Le chef pointe le tas de bois, puis le regarde, l’œil malicieux.
— Homme blanc intelligent. Quand homme blanc coupe beaucoup beaucoup de bois, c’est qu’il sait déjà que l’hiver sera très rude.
