Raymond Aabou sur TBT9 : quand le chroniqueur qui fait rire décide d’arrêter de mentir
Il a ri. Il a fait les blagues. Il a joué le personnage. Mais ce vendredi 7 novembre, Raymond Aabou n’était plus sur un plateau. Il était face à lui-même. Et il a choisi de dire la vérité — même si ça faisait mal.
Le rire qui cachait un silence de dix ans
Raymond Aabou n’est pas un comédien. Il est un homme qui a appris à rire pour ne pas crier. Depuis des années, il arpente les plateaux de Cyril Hanouna avec cette énergie brute, ce ton direct, ce regard qui ne détourne pas les yeux. Il a fait rire des millions de Français. Mais derrière les caméras, il se sentait de plus en plus seul.
Sur Tout beau tout n9uf, il n’a pas parlé de chiffres. Il n’a pas réclamé une meilleure rémunération. Il a parlé de dignité. De cette impression tenace d’être un “objet d’affichage” : utilisé quand on a besoin de vous, oublié quand vous ne servez plus à rien.
.@RaymondLeMatin pousse un énorme coup de gueule sur… sa place de parking ! 😂 #TBT9 pic.twitter.com/OL9Q8f6Afv
— TBT9 (@TBT9_W9) November 7, 2025
“Si je dérange, qu’ils viennent me le dire”
Ce n’était pas un cri. C’était une question. Une question posée à voix haute, dans un studio rempli de caméras et de sourires figés. “Si je dérange, qu’ils viennent me voir. Qu’ils me disent : ‘on n’aime pas ta gueule’.”
Il n’accuse pas Cyril Hanouna. Il ne le nomme même pas. Il pointe du doigt un système. Une machine. H2O Production. Et dans cette machine, il y a un nom : Amaury. Un collaborateur. Un visage derrière les décisions. Un silence qui parle.
Le parking : un symbole plus lourd qu’un salaire
Il y a dix ans, Raymond Aabou a demandé une place de parking. Une seule. Pour éviter de marcher sous la pluie. Pour ne pas être en retard. Pour ne pas se sentir comme un intrus.
Chaque année, la réponse était la même : “Non.”
Alors que de nouveaux chroniqueurs, arrivés après lui, ont eu leur emplacement. Que des invités occasionnels ont reçu des privilèges. Lui ? Rien. Juste un sourire. Un “on verra”. Un “tu comprends, c’est compliqué”.
Ce n’est pas un problème de stationnement. C’est un problème de reconnaissance. Un symptôme. Une preuve que, dans cette émission, certains sont des figures. D’autres, des outils.
Les coulisses : où les mains se serrent… et les cœurs se ferment
“En coulisses, ils te serrent la main… alors qu’ils te tuent derrière.”
Une phrase qui résume tout. Une phrase qui ne s’adresse pas à un individu. Elle s’adresse à une culture. À une industrie qui vend l’authenticité… mais qui ne la supporte pas quand elle devient trop réelle.
Raymond Aabou ne veut pas partir. Il veut qu’on lui dise la vérité. Pas de faux compliments. Pas de silences polis. Juste une parole claire : “Tu es utile.” Ou “Tu ne l’es plus.”
Qui est Raymond Aabou ? Et pourquoi ce témoignage change tout
Il n’a pas de millions d’abonnés. Il ne vend pas de marques. Il ne fait pas de vidéos virales. Il est juste là. Avec son regard, son accent, sa franchise. Il représente ce que la télévision française a perdu : la voix des gens ordinaires, qui parlent sans filtre.
Quand il parle, on ne rigole pas toujours. On se reconnaît. Parce que nous aussi, nous avons eu un “Amaury”. Un “non” répété. Un silence qui nous a fait douter de notre place.
Raymond Aabou ne détruit pas l’émission. Il la réveille. Et peut-être, c’est ce dont elle avait le plus besoin.
