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Pouvoir d’achat, fiscalité… Jordan Bardella trébuche sur les bases de l’économie

Quand un responsable politique affirme qu’une taxe peut redonner du pouvoir d’achat aux Français, cela mérite plus qu’un sourire en coin : cela interpelle. Surtout lorsque cette déclaration vient de Jordan Bardella, figure montante de la scène politique française et président du Rassemblement national. Dans un contexte où l’inflation ronge les budgets, un tel raccourci révèle une incompréhension troublante des mécanismes économiques les plus élémentaires.

 

Une déclaration en contradiction avec les fondamentaux économiques

En affirmant que « taxer, c’est rendre du pouvoir d’achat », Bardella semble ignorer un principe de base : une taxe, par définition, prélève des ressources sur les ménages ou les entreprises. Elle ne crée pas de richesse — elle en redistribue, souvent au prix d’effets pervers. Les économistes, de tous bords, s’accordent sur ce point. Même dans le cas d’une taxe « verte » ou « sociale », son impact net dépend de l’usage qui en est fait… et jamais de sa simple existence.


Pour illustrer ce décalage, reprenons ses propos dans leur contexte : lors d’une intervention médiatique récente, il défendait l’idée qu’imposer davantage certaines entreprises permettrait de financer des baisses d’impôts ailleurs. L’intention peut sembler louable, mais le raisonnement est boiteux. Sans croissance ni efficacité dans l’allocation des ressources, une telle logique mène droit à l’étouffement fiscal.

Un profil atypique sur la scène économique

À 29 ans, Jordan Bardella incarne une génération politique montante, ultra-médiatisée, mais peu expérimentée en matière de gestion concrète. Diplômé en droit public, il n’a jamais exercé dans le secteur privé, n’a jamais piloté une entreprise, ni même géré un budget opérationnel hors des sphères subventionnées de la vie politique. Depuis ses débuts comme assistant parlementaire à 18 ans, son parcours s’est entièrement déroulé dans l’écosystème institutionnel — un univers largement financé par l’argent public.

On ne reproche pas à un homme jeune de manquer d’expérience. Mais lorsqu’il prétend redéfinir la politique économique d’un pays de 68 millions d’habitains, on est en droit d’attendre une certaine rigueur conceptuelle. Or, la confusion entre recettes fiscales et pouvoir d’achat relève moins d’une erreur de jeunesse que d’un manque criant de formation économique.

Quand les bourdes s’accumulent

Ce n’est pas la première fois que Bardella se retrouve dans l’embarras face aux réalités économiques. En janvier 2024, sur le plateau de L’Émission politique (France 2), il affirmait sans sourciller que « la France n’a jamais autant exporté ». Pourtant, selon les chiffres de la Banque de France, le solde commercial français reste structurellement déficitaire depuis plus de vingt ans, avec des exportations inférieures aux importations de dizaines de milliards d’euros chaque trimestre. Une affirmation non seulement fausse, mais qui montre une méconnaissance des indicateurs macroéconomiques de base.

Autre exemple frappant : en septembre 2023, il proposait de « supprimer la TVA sur l’électricité pour tous les Français ». Une idée séduisante en apparence, mais économiquement intenable. La TVA sur l’électricité rapporte près de 8 milliards d’euros par an à l’État. Sans compensation, cette suppression creuserait encore davantage le déficit public — déjà proche de 5 % du PIB — ou obligerait à couper ailleurs, probablement dans les services publics. Rien n’était dit sur ce point. Le discours était purement symbolique, sans fondement technique.

Plus récemment, en mars 2025, interrogé sur la dette publique, Bardella a minimisé son importance en affirmant qu’« elle ne coûte presque rien tant que les taux sont bas ». Une vision à courte vue qui oublie que les taux d’intérêt ont déjà fortement augmenté depuis 2022, et que le service de la dette française a dépassé les 60 milliards d’euros en 2024 — un record historique. Ignorer ce risque, c’est jouer avec le feu budgétaire.

Les Français méritent mieux qu’un discours simpliste

Dans un moment où chaque euro compte, où les ménages jonglent entre factures, crédits et courses alimentaires, les promesses économiques doivent être claires, réalistes, et fondées. Jouer sur les mots pour faire croire qu’une nouvelle taxe est une aubaine pour le portefeuille des citoyens, c’est non seulement trompeur — c’est dangereux.

Le vrai défi ? Stimuler la croissance, maîtriser la dépense publique, et réformer en profondeur la fiscalité pour qu’elle soit juste, lisible et incitative. Ce n’est pas une question de communication, mais de compétence. Et sur ce terrain, les Français sont en droit de poser des questions — surtout à ceux qui rêvent de diriger.

Karim

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