Le caddie qui saigne : les Français sacrifient leur alimentation face à l’envolée des prix
Entre les rayons vides de produits de base et les tickets de caisse qui frôlent l’indécence, faire ses courses est devenu un véritable parcours du combattant. Et si ce n’était qu’une question de gêne passagère… Mais non : de plus en plus de ménages se privent de nourriture essentielle, non par choix, mais par nécessité. Ce n’est plus une tendance — c’est une urgence sociale.
🔴🇫🇷 ALERTE INFO | Les Français se privent de plus en plus à cause du prix du caddie qui explose.
Revenant des courses tout à l'heure je me demande comment c'est possible que rien n'ait encore été fait.
C'est devenu du VOL.pic.twitter.com/gzjX7ooXJ0— Jon De Lorraine (@jon_delorraine) November 3, 2025
Pourquoi votre caddie coûte désormais un bras (et parfois le moral)
Depuis 2022, l’inflation alimentaire frappe sans relâche. Selon l’Insee, les prix des produits de grande consommation ont bondi de plus de 12 % en deux ans, avec des pics bien plus violents sur certains postes : le beurre (+25 %), les pâtes (+18 %), l’huile (+22 %) ou encore les œufs (+35 %). Résultat ? Une famille moyenne paie maintenant près de 70 € de plus par mois pour remplir son frigo.
Et ce n’est pas fini. Les promotions, autrefois garantes d’un peu de répit, se raréfient. Les marques nationales disparaissent progressivement des linéaires au profit de marques de distributeurs de plus en plus chères elles aussi. Bref : on économise moins, même en cherchant à économiser.
Des ménages qui choisissent entre manger… ou autre chose
Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, doivent faire des choix impossibles. Passer outre le poisson ? Réduire la viande à une fois par semaine ? Supprimer le goûter des enfants ? Ces situations ne relèvent plus de l’anecdote. Une étude de la Banque alimentaire publiée en septembre 2024 révèle que 4 Français sur 10 déclarent avoir réduit leur consommation alimentaire en raison de la hausse des prix.
Certains sautent carrément des repas. D’autres se tournent vers les restos du cœur ou les associations locales, parfois pour la première fois de leur vie. Et derrière ces chiffres, il y a des visages : des retraités, des jeunes actifs précaires, des familles monoparentales… Tous coincés entre un salaire qui stagne et un caddie qui flambe.
Et pourtant, rien ne bouge vraiment
Malgré les annonces gouvernementales ponctuelles — bouclier tarifaire sur l’énergie, chèques alimentaires ciblés —, aucune mesure structurelle n’a encore réussi à freiner l’emballement des prix dans les supermarchés. Les négociations entre industriels et distributeurs restent opaques, et les marges, souvent invisibles pour le consommateur, continuent de peser lourdement sur le ticket final.
Alors oui, on se demande : comment est-il possible qu’aucune solution durable n’ait été mise en place ? Quand le pain, le lait ou les pâtes deviennent des articles de luxe, ce n’est plus seulement de l’inflation — c’est du vol social.
