Matthieu Delormeau provoque un tollé en comparant film catholique et voile à Marseille
Un film religieux censuré à Marseille
Le documentaire Sacré-Cœur, qui retrace les apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial entre 1673 et 1675, devait être projeté le 22 octobre 2025 au château de La Buzine à Marseille. Mais à la dernière minute, l’événement a été annulé.
« Il y a encore des chrétiens en France. Il va falloir faire avec, les mecs ! »
La Mairie de Marseille a déprogrammé le film « Sacré Coeur » une heure avant sa projection !
Le réalisateur Steven Gunnell réagit à l’interdiction de diffusion de son film dans #TBT9 pic.twitter.com/QY19YmXE6V
— TBT9 (@TBT9_W9) October 23, 2025
Résultat : des spectateurs frustrés, des billets inutilisables, et une colère montante chez les producteurs, Steven et Sabrina J. Gunnell. Invités sur TBT9 (W9), ils n’ont pas caché leur déception.
« Les gens se sont retrouvés à la rue… Ils arrivaient pour leur séance qu’ils avaient payée sur internet, et on leur a dit : “Désolé, la séance n’aura pas lieu.” »
Pour eux, cette annulation reflète une hostilité croissante envers les contenus chrétiens dans l’espace public. « Il y a encore des Chrétiens en France. Il va falloir faire avec », lance Steven Gunnell, avec une sincérité qui tranche dans le décor télévisuel habituel.
Le dérapage de Matthieu Delormeau
🇫🇷 FLASH – « À Marseille, toutes les femmes sur la plage sont voilées »
Matthieu Delormeau dénonce la présence de femmes voilées à Marseille « au nom de la laïcité » et admet avoir « pris des photos », oubliant de préciser que ces clichés ont été réalisés sans leur consentement. pic.twitter.com/NpWAihetr8
— Tajmaât (@Tajmaat_Service) October 23, 2025
C’est alors que Matthieu Delormeau, chroniqueur habitué des plateaux de Cyril Hanouna, enchaîne sur un tout autre sujet. S’emparant du thème de la laïcité, il affirme :
« Si un film catholique est interdit au nom de la laïcité, j’aimerais que la laïcité soit imposée à tout le monde. Et j’aimerais savoir pourquoi, quand je vais à Marseille, sur la plage, toutes les femmes sont voilées. J’ai pris des photos ! »
Une remarque aussitôt recadrée par Cyril Hanouna : « Mais c’est pas le débat ! » Le présentateur recentre rapidement la conversation sur le film, mais le mal est fait. Les réseaux sociaux s’embrasent, et la séquence devient virale en quelques heures.
Pourquoi cette réaction fait débat
La comparaison implicite entre la censure d’un film religieux et la visibilité du voile islamique dans l’espace public relance un vieux clivage français : celui de la laïcité à géométrie variable.
Les critiques soulignent que le voile, porté par des femmes libres de leur choix, n’a rien à voir avec l’annulation d’une projection. D’autres y voient une instrumentalisation du débat religieux à des fins médiatiques.
Pourtant, ce type de confusion n’est pas nouveau dans les émissions de divertissement. Elle illustre surtout à quel point les sujets liés à la liberté religieuse et à la neutralité de l’espace public restent inflammables — surtout en période électorale ou de tensions sociales.
Un sujet qui dépasse l’écran
Derrière cette polémique, c’est toute la question du financement culturel local, de la censure indirecte et de la place des minorités religieuses en France qui ressurgit. Et ce, alors que des villes comme Marseille font face à des défis complexes en matière de cohésion sociale.
Le film Sacré-Cœur sera-t-il reprogrammé ? Matthieu Delormeau présentera-t-il des excuses ? Une chose est sûre : ce dérapage révèle une fracture bien réelle — et bien mal comprise — dans le débat public français.
