Chauffage : ce que coûte réellement un seul degré de plus sur votre facture d’électricité
Alors que le froid s’installe sur la France, la tentation est grande de tourner le thermostat d’un cran vers le haut. Un geste presque imperceptible, mais dont l’impact sur la facture d’électricité est bien réel. Derrière ce petit degré supplémentaire se cache une surconsommation énergétique qui, cumulée sur des mois, peut alourdir significativement les dépenses des ménages. Et dans un contexte où le prix de l’électricité a augmenté de près de 78 % en dix ans, chaque geste compte.
Pourquoi un degré de chauffage en plus pèse si lourd ?
L’Agence de la transition écologique (ADEME) est claire : augmenter la température ambiante d’un seul degré entraîne une hausse de la consommation d’électricité de 7 à 9 %. Cette fourchette dépend du type de logement, de son isolation et du système de chauffage utilisé. Pour un foyer moyen consommant 10 000 kWh par an en chauffage électrique, cela représente une surcharge de près de 80 à 100 euros par an — et potentiellement plus si les tarifs continuent d’augmenter.
Pourtant, la différence de confort entre 20 °C et 21 °C est souvent minime. Le corps s’adapte rapidement, et un pull supplémentaire suffit à compenser cette légère baisse. L’enjeu n’est donc pas de grelotter, mais de trouver un équilibre entre bien-être et maîtrise budgétaire.
Quelle température idéale pièce par pièce ?
L’ADEME recommande une température de 19 °C dans les pièces à vivre — salon, salle à manger, cuisine. C’est le seuil optimal pour allier confort thermique et efficacité énergétique. Mais toutes les pièces ne nécessitent pas le même niveau de chauffage :
- Chambres à coucher : 16 à 17 °C suffisent pour un sommeil réparateur,
- Salle de bain : 20 à 21 °C au moment de la douche ou du bain,
- Couloirs, toilettes, buanderie : 15 à 16 °C, voire moins si peu fréquentés.
Adapter la température selon l’usage permet de réaliser des économies sans sacrifier le confort. Les thermostats intelligents ou les robinets thermostatiques, désormais accessibles, facilitent grandement cette régulation fine.
Des gestes simples pour réduire sa facture de chauffage
Au-delà du réglage du thermostat, plusieurs leviers permettent de limiter la consommation d’électricité liée au chauffage :
- Profiter de la chaleur gratuite du soleil : ouvrez les volets en journée, surtout côté sud,
- Aérer quotidiennement, mais brièvement (5 à 10 minutes), pour évacuer l’humidité sans refroidir tout le logement,
- Éviter les courants d’air en colmatant les fuites autour des fenêtres et portes,
- Ne jamais éteindre complètement le chauffage : une remise en route à froid consomme davantage qu’un maintien à basse température.
Une bonne isolation thermique reste le facteur le plus déterminant. Dans un logement mal isolé, jusqu’à 30 % de la chaleur produite s’échappe par les murs, le toit ou les fenêtres. Investir dans des doubles vitrages ou des rideaux thermiques peut donc générer des économies durables.
Chauffage électrique : un choix coûteux, mais optimisable
En France, près de 30 % des ménages utilisent le chauffage électrique comme principale source de chaleur. Simple à installer, il est pourtant l’un des plus onéreux à l’usage. Heureusement, les radiateurs modernes équipés de thermostats électroniques permettent un pilotage précis, pièce par pièce.
En combinant ces équipements avec des comportements sobres — comme maintenir 19 °C dans le salon ou programmer des plages de chauffage — il est possible de réduire sa facture de 10 à 15 % sans changer de système.
Un degré, ce n’est pas grand-chose. Mais multiplié par des millions de foyers et des mois d’hiver, cela devient un enjeu national — et surtout, un poste budgétaire que chaque ménage peut maîtriser.