Nicolas Sarkozy organise un « pot de départ » avant la prison — un proche de Macron présent
Alors que la justice s’apprête à fixer la date de son incarcération, Nicolas Sarkozy a réuni ses plus fidèles alliés pour un dîner d’adieu discret, mais chargé de symboles. Dans les allées feutrées du Pavillon des Étangs, au cœur du bois de Boulogne, l’ancien président de la République a levé son verre une dernière fois… en présence d’une figure inattendue : Emmanuel Moulin, secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron. Une présence qui intrigue autant qu’elle interroge sur les coulisses du pouvoir français.
Un adieu en grande pompe avant la détention
Le mercredi 8 octobre 2025, environ 150 invités se sont rassemblés dans ce lieu huppé de la capitale pour ce que certains décrivent comme un « pot de départ » officieux. Parmi eux, des poids lourds de la droite : Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice et désormais démissionnaire de la Culture, Franck Louvrier, maire LR de La Baule, ou encore Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet de Sarkozy à l’Élysée.
Mes chers amis.
Depuis le 25 septembre, le jour où j’ai été condamné à 5 années de prison, j’ai reçu des milliers et des milliers de témoignages. Ils m’ont touché au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Ma famille en a été bouleversée. Et moi-même, toute cette affection,… pic.twitter.com/pTKcyvHQNy— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) October 2, 2025
Mais c’est la présence d’Emmanuel Moulin — haut fonctionnaire de premier plan, proche conseiller du président en exercice — qui a retenu l’attention. Officiellement, aucune déclaration n’a été faite sur les raisons de sa participation. Officieusement, certains y voient un geste de courtoisie républicaine. D’autres, une marque de respect entre anciens et nouveaux tenants du pouvoir.
Condamnation, appel et dignité affichée
Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre 2025 à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs, dans le cadre d’une affaire mêlant financement illégal de campagne et corruption passive. Le tribunal correctionnel de Paris a assorti sa peine d’une exécution provisoire et d’une amende de 100 000 euros.
Depuis, l’ancien chef de l’État multiplie les déclarations publiques pour affirmer son innocence. « Je suis innocent. Cette injustice est un scandale », a-t-il lancé à la sortie du tribunal. « Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour prouver ma complète innocence. »
Un soutien massif, même dans l’adversité
Dans une vidéo publiée sur X le 2 octobre 2025, Sarkozy a remercié les milliers de messages de soutien reçus depuis sa condamnation. « Toute cette affection me donne une force indomptable », a-t-il confié, évoquant l’impact émotionnel sur sa famille — notamment ses enfants, Louis et Giulia Sarkozy.
« Bien sûr, c’est une épreuve », a-t-il ajouté. « Mais jamais je ne laisserai tomber la France et les Français. » Un discours qui, au-delà de la posture, vise à maintenir une image de résilience face à ce qui pourrait être le dénouement le plus sombre de sa carrière politique.
Lundi 13 octobre : le jour de vérité
Le Parquet national financier doit officiellement notifier à Nicolas Sarkozy la date précise de son incarcération ce lundi 13 octobre 2025. Conformément à la procédure, il devra alors se présenter à la prison désignée dans les 48 heures suivant la notification.
Qu’il soit incarcéré à la maison d’arrêt de la Santé, à Fresnes, ou dans un établissement moins médiatisé, une chose est sûre : ce moment marquera une rupture historique. Pour la première fois sous la Ve République, un ancien président entrera en détention pénale — non pas pour des faits de guerre ou de trahison, mais pour des infractions liées à la finance politique et à l’éthique publique.
