Macron tient bon : pas de dissolution, mais un nouveau Premier ministre dans les 48 heures
Alors que la pression monte de toutes parts, l’Élysée choisit la continuité plutôt que le chaos. Ce soir, Sébastien Lecornu a confirmé qu’il n’y aurait **pas de dissolution de l’Assemblée nationale** — et que le président Emmanuel Macron nommera un **nouveau Premier ministre** d’ici les prochaines 48 heures. Une décision qui calme les ardeurs électorales… mais ouvre un nouveau chapitre d’incertitude politique.
Pas de retour aux urnes, mais une transition accélérée
🔴🗣 "Ce soir, je considère que ma mission est terminée. Une majorité absolue à l'Assemblée nationale refuse une nouvelle dissolution. Je pense que la situation permet de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures" déclare Sébastien Lecornu. #JT20h pic.twitter.com/dFK5nuZSot
— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) October 8, 2025
Face aux appels répétés à la dissolution — notamment de la part de Marine Le Pen et d’une partie de la droite —, l’exécutif opte pour une solution institutionnelle classique : le remplacement du chef du gouvernement. Sébastien Lecornu, en poste depuis à peine quelques mois, tire sa révérence sans fracas, laissant la place à un successeur dont l’identité reste encore secrète.
« La stabilité du pays prime sur les calculs électoraux », a-t-il déclaré lors d’une brève allocution depuis Matignon. Une phrase qui résume bien la ligne de conduite de l’Élysée : éviter un scrutin anticipé qui pourrait consacrer l’effritement de la majorité présidentielle.
Pourquoi pas de dissolution ?
Techniquement, Emmanuel Macron en a le pouvoir. Mais politiquement, ce serait un pari risqué. Avec une Assemblée nationale éclatée depuis les législatives de 2022, un nouveau vote risquerait de renforcer les extrêmes ou de plonger le pays dans une paralysie encore plus profonde.
Les derniers sondages — notamment ceux d’Elabe et d’Ifop — montrent une percée continue du Rassemblement national, désormais crédité de plus de 35 % des intentions de vote. Dans ce contexte, maintenir le cap, même en changeant de pilote, apparaît comme la stratégie la moins périlleuse.
Qui pour succéder à Lecornu ?
Les spéculations vont bon train. Parmi les noms cités : Laurent Saint-Martin, proche du président et expérimenté en matière budgétaire ; Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la Transformation écologique ; ou encore Christophe Béchu, actuel ministre de la Transition écologique, dont le profil « rassembleur » pourrait séduire au-delà de la majorité.
Quel que soit le choix, le nouveau Premier ministre devra composer avec une majorité relative, négocier chaque loi article par article, et surtout faire adopter le budget 2026 — un défi colossal à moins de deux mois de la fin de l’année.
Et après ?
Le calendrier s’accélère. D’ici la fin octobre, le gouvernement devra présenter un projet de loi de finances crédible, tout en apaisant les tensions sociales exacerbées par la crise du pouvoir d’achat. Sans dissolution, le bras de fer se jouera désormais à l’Assemblée — où chaque vote devient un test de survie.
Emmanuel Macron mise sur la **gouvernance technique** plutôt que sur la confrontation électorale. Reste à savoir si cette stratégie de temporisation suffira à tenir jusqu’à la fin du quinquennat… ou si elle ne fera que repousser l’inévitable.