Choc politique : Sébastien Lecornu devient le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République
En moins de 24 heures à peine après la formation de son gouvernement, Sébastien Lecornu a remis sa démission ce lundi 6 octobre 2025, plongeant la France dans une crise politique inédite. Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a immédiatement accepté ce départ précipité, marquant ainsi la fin du mandat le plus court jamais enregistré sous la Ve République. Une décision brutale, dictée par une levée de boucliers sans précédent au sein même de la majorité présidentielle.
Un gouvernement voué à l’échec dès sa naissance
Le gouvernement Lecornu, annoncé dimanche soir avec une composition jugée déséquilibrée et technocratique, n’a pas résisté aux critiques internes. Dès l’aube du lundi, plusieurs poids lourds de la majorité — notamment au sein de Renaissance et du Modem — ont publiquement exprimé leur désaccord avec les choix opérés, notamment l’absence de figures de consensus et la surreprésentation de profils issus de la haute administration.
Le malaise s’est rapidement transformé en fronde ouverte. Des députés ont menacé de ne pas voter la confiance, tandis que des ministres pressentis ont refusé leurs portefeuilles in extremis. Face à ce scénario cauchemardesque, Lecornu, jusqu’alors ministre des Armées, n’a eu d’autre choix que de reconnaître l’impasse politique.
Pourquoi un tel effondrement ?
Plusieurs facteurs expliquent cette chute fulgurante. D’abord, le contexte post-électoral tendu : les législatives de juin 2025 ont laissé une Assemblée nationale fragmentée, sans majorité claire. Ensuite, le choix de Lecornu comme Premier ministre, perçu comme une nomination « présidentielle » plutôt que le fruit d’un compromis, a irrité les alliés traditionnels de l’Élysée.
Enfin, la composition du gouvernement a été perçue comme une provocation : trop éloignée des attentes sociales, trop centrée sur la défense et la technocratie, elle a ignoré les demandes fortes en matière de pouvoir d’achat, de santé ou d’éducation. Résultat : un rejet quasi unanime, y compris au sein de la majorité.
Quelles conséquences pour la stabilité du pays ?
Avec ce départ, la France se retrouve sans gouvernement opérationnel à un moment critique : inflation persistante, tensions sociales croissantes, et calendrier européen chargé. Emmanuel Macron doit désormais nommer un nouveau Premier ministre capable de rassembler, sans quoi le risque d’une dissolution anticipée ou d’un blocage institutionnel devient tangible.
Cette crise révèle aussi les limites du style de gouvernance macronien, souvent accusé de verticalité et de mépris des corps intermédiaires. Le président devra désormais composer avec une réalité politique qu’il ne peut plus ignorer : la France n’est plus gouvernable seul.
Un record historique, mais à quel prix ?
Avec moins de 18 heures à Matignon, Sébastien Lecornu entre malgré lui dans les livres d’histoire — non pas comme un bâtisseur, mais comme le symbole d’un système politique en crise. Il devance largement Alain Juppé (1995), qui avait tenu 22 jours, et devient ainsi le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.
Ce record n’est pas une victoire, mais un avertissement. Il illustre l’urgence d’un retour au dialogue, à la transparence et à la représentativité dans la conduite des affaires publiques.