Le gouvernement Lecornu sous le feu des critiques : Le Pen et Bardella dénoncent une « continuité pathétique »
Alors que Sébastien Lecornu vient tout juste de dévoiler les contours de son nouveau gouvernement, les réactions politiques ne se font pas attendre. Et elles sont cinglantes. Marine Le Pen et Jordan Bardella, figures de proue du Rassemblement national, ont immédiatement fustigé un exécutif qu’ils jugent déconnecté des attentes populaires — et surtout, trop fidèle à l’héritage macroniste.
Un gouvernement « à l’identique », selon le RN
Dès l’annonce des 17 premiers noms du gouvernement, dimanche 5 octobre 2025, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale n’a pas mâché ses mots. « Le choix de ce gouvernement à l’identique, assaisonné de l’homme qui a mis la France en faillite, est pathétique », a-t-elle écrit sur X, visant explicitement le retour de Bruno Le Maire</strong — désormais ministre des Armées après avoir dirigé Bercy pendant près de huit ans.
Pour le Rassemblement national, cette nomination symbolise bien plus qu’un simple choix technique : elle incarne, selon eux, le refus d’une véritable rupture politique.
Le « radeau de la Méduse » macroniste
Jordan Bardella, président du parti, a quant à lui utilisé une métaphore historique pour illustrer son rejet. « Le gouvernement annoncé ce soir, composé des derniers macronistes agrippés au radeau de la Méduse, a décidément tout de la continuité, absolument rien de la rupture que les Français attendent », a-t-il déclaré.
Cette image, forte et évocatrice, renvoie à un naufrage inéluctable — et place le nouveau gouvernement dans une posture de survie désespérée, aux yeux de l’opposition d’extrême droite.
La menace d’une motion de censure plane
Avec 123 députés à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national détient une influence décisive. Et il ne compte pas la laisser dormir. « Nous l’avions dit clairement au Premier ministre : c’est la rupture, ou la censure », a rappelé Bardella.
Le sort du gouvernement Lecornu pourrait donc se jouer dans les prochains jours, selon la position adoptée par les parlementaires RN. Une motion de censure n’est pas exclue, surtout si les annonces économiques ou sociales ne marquent pas de changement tangible.
Pourquoi cette réaction si virulente ?
Le contexte est crucial. Après des élections législatives marquées par une forte poussée du RN, beaucoup attendaient un virage net dans la composition du gouvernement. Or, le maintien de figures emblématiques de la majorité sortante — notamment Bruno Le Maire — est perçu comme un camouflet.
Les mots-clés autour de cette crise politique sont clairs : gouvernement Lecornu, continuité macroniste, rupture politique, motion de censure RN, et Bruno Le Maire ministre des Armées. Tous reflètent une tension entre promesses électorales et réalités institutionnelles.
Un test de crédibilité pour Lecornu
Pour Sébastien Lecornu, il ne s’agit pas seulement de former un cabinet. Il s’agit de prouver qu’il incarne une nouvelle ère — ou du moins, qu’il sait s’émanciper de l’ombre d’Emmanuel Macron. Jusqu’ici, ses premiers choix suscitent plus de scepticisme que d’enthousiasme.
Et dans un climat politique tendu, chaque nomination devient un signal. Celui-ci, visiblement, n’a pas convaincu.