Les 5 mesures choc de Sébastien Lecornu pour relancer le pouvoir d’achat
À peine installé à Matignon, Sébastien Lecornu dévoile les premiers contours d’un plan destiné à soulager les ménages. Dans un contexte de tension budgétaire et d’inflation persistante, le Premier ministre mise sur des mesures ciblées – mais limitées – pour redonner un peu d’air aux Français. Entre heures supplémentaires, impôt sur le revenu, prime d’activité et dons familiaux, voici ce que contient ce premier paquet « pouvoir d’achat ».
Un budget serré pour des attentes immenses
Le 2 octobre 2025, l’entourage de Sébastien Lecornu a laissé filtrer les grandes lignes d’un plan chiffré à 1,5 milliard d’euros. Une somme modeste comparée aux 6 milliards réclamés par l’opposition, mais suffisante – espère Matignon – pour marquer le terrain avant les échéances politiques à venir. Rien n’est encore officiellement arbitré, mais les pistes sont claires : alléger la pression fiscale sur les travailleurs modestes, stimuler les revenus complémentaires et faciliter la transmission intergénérationnelle.
Heures supplémentaires : plus de net pour plus de travail
La première mesure vise à renforcer l’attractivité des heures supplémentaires. Déjà exonérées d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales dans certaines limites, elles pourraient bientôt bénéficier d’une baisse du taux de CSG. L’objectif ? Que chaque heure supplémentaire se traduise par un gain réel sur la fiche de paie. Toutefois, cette piste reste soumise à une analyse juridique approfondie avant toute mise en œuvre.
Impôt sur le revenu : un coup de pouce pour les couples modestes
Le gouvernement souhaite élargir le bénéfice de la décote fiscale aux couples dont les revenus s’élèvent à 2.000–2.500 euros nets par mois. Aujourd’hui, seuls les foyers proches du SMIC en profitent pleinement. Avec cette extension, chaque ménage concerné pourrait économiser entre 200 et 300 euros par an. Une somme modeste, certes, mais symboliquement importante dans un contexte de hausse des prix.
Prime Macron : retour en grâce pour les salariés modestes
Créées en 2019 en pleine crise des Gilets Jaunes, les primes exceptionnelles (dites « primes Macron ») avaient perdu de leur attrait après leur soumission à l’impôt et aux cotisations sociales en 2024. Sébastien Lecornu propose de rétablir leur exonération totale à partir de 2026, mais uniquement pour les salariés gagnant moins de trois fois le SMIC. Une manière de relancer un outil de redistribution directe, sans alourdir la charge salariale des entreprises.
Dons familiaux : simplifier pour aider les jeunes
Pour répondre à la crise du logement et au blocage de l’ascenseur social, Matignon envisage de faciliter les dons familiaux en faveur des jeunes générations. Actuellement, les petits-enfants ne peuvent recevoir que 31.865 euros tous les quinze ans sans imposition, contre 100.000 euros pour les enfants. L’idée est d’harmoniser ces seuils, en s’inspirant d’une mesure déjà annoncée par Emmanuel Macron en 2022 mais peu utilisée en raison de sa complexité administrative. Cette fois, l’accent serait mis sur la simplification des démarches.
Prime d’activité : une bonification élargie en coulisses
Enfin, une cinquième piste circule discrètement : élargir la bonification automatique de la prime d’activité à tous ses bénéficiaires, et non plus uniquement à ceux dépassant un demi-SMIC. Cette mesure, si elle est retenue, permettrait de verser un complément immédiat sur le compte bancaire de millions de Français aux revenus modestes – un geste concret, rapide et visible.
Des critiques dès les premières annonces
Malgré ces intentions, les réactions ne se font pas attendre. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, juge le plan « très en deçà des besoins », appelant à un effort budgétaire bien plus ambitieux. D’autres observateurs soulignent le risque de dispersion : trop de petites mesures, pas assez de cohérence globale. Reste à voir si ces annonces suffiront à redonner confiance aux ménages… ou simplement à occuper l’agenda médiatique.
