Le curé, le chanoine et la louche en argent
Le repas se déroule à merveille. Mais une fois le chanoine parti, le curé constate avec effarement que la louche en argent a disparu.
« Un homme d’Église de son rang ! Il ne m’a tout de même pas volé ma louche… », s’indigne-t-il intérieurement.
Au fil des jours, le doute s’installe. Trop imposante pour être emportée par mégarde, la pièce manquante ne réapparaît pas. Le curé finit par rédiger une missive des plus diplomatiques :
« Monsieur le chanoine,
Je ne dis pas que vous avez emporté ma louche en argent,
je ne dis pas que vous ne l’avez pas emportée.
Mais si jamais vous l’aviez emportée,
soyez assez aimable pour me la rendre. »
Trois jours plus tard, la réponse tombe :
« Monsieur le curé,
Je ne dis pas que vous couchez avec votre bonne,
je ne dis pas que vous ne couchez pas avec votre bonne.
Mais si vous dormiez dans votre lit,
vous y auriez déjà retrouvé la louche
que j’ai glissée entre les draps… »