Agonie silencieuse : Quand la grève condamne un homme à mourir sans soulagement
Il devait partir paisiblement, entouré, apaisé. Mais ce jeudi-là, les portes closes des pharmacies ont transformé ses derniers instants en calvaire. Une histoire qui interroge, bouleverse, et révèle les failles d’un système mis à l’épreuve par la grève — au pire moment.
Un drame évitable en pleine mobilisation nationale
Jeudi 19 septembre 2025, jour de grève massive des pharmaciens, un patient de 81 ans en fin de vie à Saint-Omer n’a pu recevoir la sédation terminale prescrite par son médecin. L’objectif : lui épargner la souffrance dans ses dernières heures, conformément à sa volonté de mourir à domicile.
L’infirmière chargée de son suivi s’est retrouvée les mains vides.
Le scénario tragique d’une absence de médicament
Alors que l’état du patient se dégradait, elle a tenté d’obtenir le traitement prescrit — un protocole légal, encadré, courant en soins palliatifs. Mais aucune pharmacie n’était ouverte dans le secteur. Aucune réquisition n’avait été ordonnée. Même l’hôpital, pourtant détenteur du médicament, a refusé de le délivrer malgré l’ordonnance en main.
- Qui : un patient âgé de 81 ans, en phase terminale, entouré par une infirmière dévouée.
- Quoi : impossibilité d’administrer une sédation légale et prescrite.
- Quand : jeudi 19 septembre 2025, jour de grève nationale des pharmaciens.
- Où : à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais.
- Pourquoi : absence totale de pharmacies ouvertes, sans dispositif d’exception pour les urgences de fin de vie.
Les conséquences d’un système sans filet
Le patient est décédé en début d’après-midi, après plusieurs heures de souffrance évitable. Son infirmière, dévastée, a confié son impuissance à la presse locale. Un ami pharmacien, témoin de la scène, a pointé du doigt l’absence de préparation des autorités : “La grève était annoncée. Pourquoi aucun plan d’urgence n’a-t-il été activé pour les cas de fin de vie ?”
Ce drame soulève une question brûlante : peut-on laisser la grève sociale empiéter sur le droit fondamental à mourir dans la dignité ?
Grève des pharmaciens : un bras de fer aux conséquences humaines
Le mouvement, qui a vu entre 500 000 et un million de manifestants dans les rues, protestait contre la baisse des prix des médicaments et les pressions budgétaires sur la profession. Une cause légitime. Mais ce cas tragique révèle une faille critique : l’absence de garde minimale pour les situations d’urgence vitale, y compris en soins palliatifs à domicile.
Les syndicats n’ont pas été les seuls à manquer de prévoyance. Les autorités sanitaires, elles aussi, n’ont pas anticipé les conséquences opérationnelles d’une grève totale dans une région entière.
Et maintenant ?
Ce cas ne restera pas isolé si rien ne change. D’autres patients, d’autres familles, d’autres soignants pourraient revivre ce cauchemar. La question n’est plus seulement budgétaire ou syndicale. Elle est éthique. Humaine.
Doit-on sacrifier la dignité en fin de vie sur l’autel de la contestation sociale ? La réponse, désormais, appartient aux décideurs — et à nous tous.
Un homme de 81 ans est mort sans soulagement à cause d’une pharmacie fermée. Ce drame aurait-il pu être évité ? Partagez votre avis.