Alerte maximale : 80 000 forces de l’ordre mobilisées contre « Bloquons tout » — Retailleau promet « zéro tolérance »
Bruno Retailleau ne partira pas sans frapper un dernier coup. À quelques jours de sa démission, le ministre de l’Intérieur déploie un dispositif de guerre : 80 000 policiers et gendarmes seront sur le pied de guerre ce mercredi 10 septembre pour contrer le mouvement « Bloquons tout ». Objectif affiché : aucune violence, aucun blocage, aucune provocation. Et il accuse ouvertement La France insoumise de « souffler sur les braises ». Tensions garanties.
« Zéro tolérance » : le mot d’ordre de Retailleau avant sa sortie
Encore en poste, mais déjà en mode sortie de scène, Bruno Retailleau a lancé lundi 8 septembre un avertissement sans équivoque. Sur France 2, il a annoncé le déploiement massif de forces de l’ordre — près de 80 000 policiers et gendarmes — pour encadrer les actions prévues dans le cadre du mouvement social du 10 septembre.
🔴🗣 INFO #JT20h
Bruno Retailleau dénonce la « radicalisation » et la « préemption » du mouvement « Bloquons tout » par Jean-Luc Mélenchon et annonce la mobilisation de 80 000 gendarmes et policiers. pic.twitter.com/5EGjiYfXm0— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) September 8, 2025
« On ne tolérera aucun blocage, aucune violence, aucune action de boycott », a-t-il martelé. Une fermeté assumée, qu’il justifie par la crainte d’une « radicalisation » orchestrée, selon lui, par « la mouvance d’extrême gauche ».
La France insoumise dans le viseur : « climat insurrectionnel »
Le ministre ne mâche pas ses mots. Il accuse directement La France insoumise et son leader, Jean-Luc Mélenchon, de vouloir « créer un climat insurrectionnel » en exploitant « l’exaspération et la colère des Français ».
« Au départ, il y a eu une mobilisation citoyenne, a-t-il concédé. Mais elle a été confisquée, détournée, puis radicalisée. » Selon lui, des « groupuscules ultraviolents » et « ultra-organisés » préparent des actions ciblées — blocages de gares, sabotages de radars, perturbations de raffineries.
Un mouvement « horizontal » — et imprévisible
Le vrai défi pour les autorités ? La nature même du mouvement. « Chacun fait ce qu’il veut », résume une source sécuritaire citée par l’AFP. Sans leader, sans structure centrale, « Bloquons tout » échappe aux logiques traditionnelles de contrôle. C’est précisément ce qui inquiète le plus les services de renseignement : l’imprévisibilité.
Les forces de l’ordre auront pour consigne de « faire preuve de fermeté » et d’« interpeller au maximum » en cas de soupçon de délit. Les manifestations pacifiques seront encadrées — droit constitutionnel oblige — mais toute dérive sera immédiatement sanctionnée.
Mélenchon riposte : « Retailleau est en guerre contre le peuple »
Interpellé sur les mêmes plateaux, Jean-Luc Mélenchon a répliqué du tac au tac. « Le ministre de l’Intérieur est en guerre contre le peuple français », a-t-il lancé, les yeux dans les caméras. Puis, appelant au calme : « Ne faites rien d’autre que des choses maîtrisées et calmes. » Un message clair — et stratégique — pour tenter de désamorcer la charge de Retailleau.
Mercredi 10 septembre : une journée sous haute tension
Entre un ministre sur le départ qui veut marquer les esprits, un mouvement social sans chef mais aux ambitions fortes, et une opposition qui joue la carte de la retenue publique, la journée du 10 septembre s’annonce explosive. Blocages ? Affrontements ? Appels à la désobéissance ? Tout est possible — et rien n’est encore écrit.
Une chose est sûre : la France retiendra son souffle. Et les caméras seront partout.