74 % des Français désapprouvent l’action économique de Macron : un bilan contesté en 2025
Un sondage OpinionWay pour Hexagone publié en avril 2025 dévoile une réalité inquiétante pour le pouvoir en place : 74 % des Français jugent négativement la politique économique menée par Emmanuel Macron depuis 2017. Un chiffre qui traduit une profonde défiance, dans un contexte marqué par une inflation soutenue, des inégalités persistantes et une croissance molle.
Cette désapprobation massive ne s’explique pas seulement par des indicateurs économiques froids. Elle reflète aussi un sentiment d’éloignement entre les politiques publiques et les réalités du quotidien des ménages. Décryptage d’un bilan qui divise, alors que la France se prépare à une année électorale décisive.
Un rejet massif : les raisons profondes de la défiance
Le constat est clair : seuls 23 % des sondés jugent positivement l’action économique du président, selon cette enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française.
Plusieurs motifs alimentent ce rejet :
- Pouvoir d’achat en berne : Malgré les mesures ponctuelles comme le bouclier tarifaire ou la prime Macron, la majorité des ménages continuent de ressentir une pression financière accrue.
- Inégalités sociales accentuées : Les réformes fiscales et sociales ont été perçues comme favorisant davantage les classes aisées que les plus modestes.
- Réformes mal vues : La réforme des retraites a cristallisé une partie du mécontentement, avec des mois de contestations et une image sociale entachée.
Les grandes réformes : succès économiques ou déceptions sociales ?
Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a lancé plusieurs chantiers ambitieux visant à moderniser l’économie :
- Baisse des impôts sur les entreprises,
- Suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des foyers,
- Réforme du Code du travail,
- Transformation de Pôle Emploi,
- Restructuration des aides sociales.
Ces réformes ont eu un impact certain sur la compétitivité des entreprises et le redressement des comptes publics. Cependant, la redistribution des fruits de la croissance reste largement discutée , notamment par les milieux les plus fragiles.
Inégalités et justice sociale : une fracture criante
Selon une étude de l’Insee publiée en début d’année, la part des 10 % les plus riches dans la richesse nationale a augmenté de 3 points entre 2017 et 2024, tandis que celle des 50 % les plus modestes restait stable ou baissait légèrement.
Ce constat nourrit un sentiment d’injustice chez une large frange de la population. L’image d’une République « à deux vitesses » s’ancre de plus en plus dans les esprits, renforçant la demande de rupture avec les politiques actuelles.
Impact électoral : un risque pour la majorité
Alors que les élections européennes de juin 2024 ont vu une poussée du Rassemblement National et de la gauche radicale, cette désapprobation économique pourrait peser lourd dans les urnes lors des prochaines échéances municipales et législatives.
Les électeurs recherchent aujourd’hui une alternative claire : justice sociale, redistribution plus équitable, et stabilisation du pouvoir d’achat. Pour beaucoup, le bilan économique d’Emmanuel Macron ne répondrait pas à ces attentes, ouvertement relayées par les forces politiques de l’opposition.
Vers une reconversion possible de la politique économique ?
Face à cette situation, le gouvernement semble amorcer un léger virage. Les annonces budgétaires de 2025 ont mis l’accent sur une protection accrue des ménages modestes , ainsi que sur des aides ciblées pour les classes moyennes.
Cependant, dans un contexte de dette publique élevée et de contraintes européennes, les marges de manœuvre restent limitées. Le défi pour Emmanuel Macron sera donc de convaincre que sa politique peut à la fois moderniser l’économie tout en protégeant les plus vulnérables.
Sources :
- OpinionWay – Sondage sur la popularité d’Emmanuel Macron (avril 2025)
- Hexagone – Analyse politique et économique du second quinquennat (2025)