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257 millions d’euros évaporés : le fiasco du logiciel fantôme de la Police nationale

Un scandale silencieux se profile au cœur de l’administration française. Le ministère de l’Intérieur a dépensé 257 millions d’euros pour développer un logiciel censé moderniser la Police nationale. Problème : après des années de travaux, le système n’existe toujours pas. Pourtant, la Gendarmerie utilise déjà, depuis longtemps, un logiciel libre performant, fiable, et bien moins coûteux. Alors, où est passé cet argent public ?

Un projet pharaonique sans résultat concret

Lancé dans les années 2010, ce programme informatique visait à unifier les outils de gestion des interventions, des procédures et des rapports au sein de la Police nationale. Des dizaines de millions ont été injectés dans des prestataires privés, des consultants externes et des phases de développement successives. Pourtant, aucune version opérationnelle n’a jamais été déployée sur le terrain.

Face à l’absence de livrables, plusieurs audits internes ont pointé des dysfonctionnements majeurs : cahiers des charges flous, changements incessants de périmètre, absence de pilotage centralisé et manque criant de transparence.

La Gendarmerie, modèle d’efficacité avec un logiciel libre

Pendant ce temps, la Gendarmerie nationale fonctionne sans heurts grâce à Chorus, un outil open source adapté à ses besoins opérationnels. Développé en interne avec une communauté de développeurs publics, ce système coûte une fraction du projet policier — et il est pleinement fonctionnel depuis des années.

Pourquoi ne pas avoir mutualisé ?

Les deux forces de l’ordre partagent des missions similaires. Pourtant, aucune tentative sérieuse de convergence n’a été entreprise. Cette absence de coordination interministérielle pose une question cruciale : le gaspillage provient-il d’un manque de volonté politique, ou d’intérêts bien établis autour des marchés publics ?

Des responsabilités encore floues

À ce jour, aucun responsable n’a été officiellement désigné. Ni les anciens directeurs de la Police nationale, ni les cabinets ministériels successifs n’ont rendu compte clairement de l’échec. Pourtant, les documents budgétaires révèlent des versements massifs à des sociétés de conseil en transformation numérique, certaines rémunérées à plus de 1 500 euros de l’heure.

Les parlementaires, notamment au sein de la commission des finances, exigent désormais une enquête approfondie. Car si l’erreur technique est humaine, le gaspi public à cette échelle relève d’une faute de gestion collective.

Un cas symptomatique d’un système opaque

Cette affaire illustre un phénomène récurrent : des projets numériques publics lancés sans cadrage rigoureux, sur fond de dépendance aux prestataires privés et de méfiance envers les solutions libres. Pourtant, les logiciels open source comme ceux utilisés par la Gendarmerie offrent non seulement des économies substantielles, mais aussi une meilleure sécurité, une transparence totale et une indépendance technologique.

Alors que le débat sur le salaire d’un député en 2025 agite les réseaux, cette perte de 257 millions — sans contrepartie — rappelle que la vraie question n’est pas combien on paie nos élus, mais comment on gère l’argent de tous les citoyens.

Karim

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