Il sort de prison après avoir tué un enfant… et est abattu quelques heures plus tard
Joao Ferreira da Silva venait à peine de retrouver la liberté. Condamné à 42 ans de prison pour le viol et le meurtre d’un garçon de 9 ans, il bénéficiait d’un régime semi-ouvert au Brésil. Le 14 décembre 2025, à Sinop, dans le Mato Grosso, il quitte un hôtel — et quelques instants plus tard, il est exécuté de sang-froid par des hommes cagoulés. La scène, captée par des caméras de vidéosurveillance, a rapidement fait le tour du monde. Une vengeance meurtrière qui relance un débat douloureux : celui de la sécurité publique, de la réinsertion des criminels… et du droit à la justice.
Qui était Joao Ferreira da Silva ?
En 2005, cet ancien maçon de 46 ans a commis un crime qui a marqué à jamais la petite ville de Sinop. Il a attiré Bruno Aparecido dos Santos, un enfant de 9 ans, sur un chantier. Là, il l’a agressé, puis assassiné, avant d’enterrer son corps à proximité. L’horreur de l’acte a déclenché une vague de colère populaire : près de 500 personnes ont tenté d’envahir le commissariat pour le lyncher.
Condamné à 42 ans, Ferreira da Silva purgeait sa peine au pénitencier Osvaldo Florentino Leite. Grâce au régime semi-ouvert, il pouvait circuler en journée, à condition de regagner sa cellule la nuit. Une liberté conditionnelle qui a tourné au drame.
Une embuscade filmée en plein jour
Les images sont glaçantes. Deux hommes armés, le visage couvert, approchent Ferreira da Silva alors qu’il sort d’un hôtel. Ils l’obligent à lever les mains, l’entraînent à l’écart, tandis qu’un complice empêche les témoins d’intervenir. Quelques secondes plus tard, un coup de feu retentit. L’ancien condamné s’effondre sur le trottoir. Les assassins s’enfuient.
La police brésilienne a lancé une enquête pour identifier et interpeller les auteurs de ce qui ressemble fort à une exécution extrajudiciaire.
La réaction de la mère de Bruno
« Justice a été rendue, mais pour moi, cela a pris trop de temps », a déclaré Josiana da Silva, la mère du petit Bruno, lors d’un entretien télévisé. Elle ne cache pas son soulagement : « Je ne suis pas heureuse pour mon fils — mon fils est mort, et il n’y a pas de retour possible. Mais je suis heureuse qu’aucun autre enfant ne soit tué par lui. »
Pourtant, elle exprime aussi un profond regret : « J’ai eu le courage d’aller voir l’homme qui a tué mon fils lors du procès. Je l’ai regretté. J’étais remplie de haine… Je voulais le tuer. »
Un drame qui relance des débats sensibles
Cette affaire soulève plusieurs questions cruciales. Faut-il accorder une liberté conditionnelle à des auteurs de crimes aussi atroces ? Le système carcéral brésilien est-il suffisamment strict pour les criminels récidivistes ? Et surtout : que dit cette exécution sur la confiance — ou la défiance — du public envers la justice ?
Au Brésil comme ailleurs, les crimes contre les enfants déclenchent une émotion collective si intense qu’ils menacent parfois l’État de droit lui-même. La tentation de la vengeance populaire reste vive — surtout quand les victimes semblent oubliées.
