Accro au portefeuille ou au pantalon ? La méprise du métro
Il est dix-huit heures. Le métro parigot déborde. Coincée entre un sac à dos et une poussette, une jeune femme lance, furieuse :
— C’est bientôt fini, espèce de dégoûtant ! Vous n’avez pas honte ?
L’homme en bleu de travail, pressé contre elle, réplique calmement :

— Oh, oh ! Pas si vite, madame… Y a maldonne ! Je suis ouvrier chez Renault, je viens de toucher ma paye. Les billets sont dans mon portefeuille, et l’appoint, on me l’a rendu en pièces — serrées dans un rouleau, au fond de la poche de mon pantalon.
La femme rougit, bredouille une excuse… et se tait.
Mais cinq minutes plus tard, elle lui glisse, l’œil narquois :
— Dites-moi, monsieur… Vous n’allez tout de même pas prétendre que Renault vous a augmenté entre deux stations ?
