Choc tarifaire : la nouvelle amende à 500 € pour usage de drogue qui change la donne
Une simple consommation de drogue pourra bientôt coûter très cher. En déplacement à Marseille, Emmanuel Macron a annoncé une hausse spectaculaire de l’amende pour usage de stupéfiants : elle passera à 500 €. Cette décision, présentée comme un moyen de frapper au portefeuille les consommateurs, relance le débat sur la lutte contre le trafic de drogue, le rôle de la police et l’efficacité de la répression dans les quartiers déjà marqués par les narcotrafiquants.
🇫🇷 LE DYSON DE L'ELYSÉE VEUT FAIRE PASSER L'AMENDE POUR CONSOMMATION DE STUPÉFIANT À 500 EUROS…
Allez Kéké Rose, on va te prendre quelques cheveux, juste pour vérifier un truc 😉. L'hypocrisie n'a plus aucune limite dans ce pays !
Celui qui fout les villes, les quartiers et le… pic.twitter.com/m6LkBECTIu— Pascal Laurent (@Pascal_Laurent_) December 16, 2025
Une annonce forte à Marseille sur l’usage de stupéfiants
Le mardi 16 décembre 2025, Emmanuel Macron était en visite à Marseille, ville régulièrement citée pour ses tirs mortels liés au trafic de stupéfiants. Au cours d’un échange avec des lecteurs du journal La Provence, le président de la République a officialisé une mesure symbolique et très concrète : l’augmentation de l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de drogue.
Cette amende forfaitaire pour usage de stupéfiants, introduite en 2020, permet déjà aux forces de l’ordre de sanctionner immédiatement un consommateur sur le lieu de l’infraction, via un procès-verbal électronique, comme pour un défaut de permis ou d’assurance. Désormais, le coût annoncé change d’échelle.
De 200 € à 500 € : ce qui va changer pour les consommateurs
Actuellement, selon le code de la santé publique, l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de drogue est fixée à 200 €. Ce montant peut être minoré à 150 € en cas de paiement dans les 15 jours, ou majoré à 450 € si le paiement intervient tardivement, après 45 jours.
Emmanuel Macron a annoncé que cette amende va passer à 500 €. Le message est clair : l’État veut rendre l’usage illicite de stupéfiants plus coûteux et moins socialement acceptable. Cette hausse place l’usage de drogue parmi les infractions les plus lourdement sanctionnées par ce dispositif.
Une mesure ciblant d’abord le cannabis
En France, le cannabis reste la drogue la plus consommée. L’augmentation à 500 € visera donc en priorité les consommateurs de cannabis, souvent jeunes et très présents dans l’espace public. Pour les autorités, il s’agit de s’attaquer au dernier maillon de la chaîne, celui de la demande, afin de fragiliser, à terme, le trafic de stupéfiants dans les quartiers.
« Ce n’est pas festif de se droguer » : le discours de Macron
Le chef de l’État a accompagné cette annonce d’un message politique sans ambiguïté. « On va passer à 500 € l’amende. 500 €, parce qu’il faut taper au portefeuille, parce que ça n’est pas festif de se droguer », a-t-il déclaré devant les lecteurs de La Provence.
Emmanuel Macron a ajouté qu’il en avait « ras le bol d’avoir des jeunes qu’on pleure et dans des quartiers d’avoir d’autres gens qui considèrent que c’est festif d’aller acheter de la drogue ». Ce discours lie clairement la consommation de drogue, les drames humains et la violence liée au trafic de drogue dans certaines villes comme Marseille, Nantes ou Saint-Nazaire.
Une réponse à la montée des narcotrafiquants
Dans le débat public, l’évolution de la criminalité, entre « vieux bandits » et narcotrafiquants ultraviolents, nourrit une demande de fermeté. L’augmentation de l’amende à 500 € s’inscrit dans cette logique de durcissement. Elle vise autant à envoyer un signal aux consommateurs qu’aux réseaux de trafic de drogues qui prospèrent dans certains quartiers.
Des « commissaires de la République » pour faire payer les amendes
Emmanuel Macron ne s’est pas limité au montant de l’amende. Il a aussi insisté sur un problème récurrent : le faible taux de recouvrement des amendes forfaitaires délictuelles. Pour y remédier, il a annoncé la mise en place de nouveaux acteurs : des commissaires de la République.
Ces commissaires auront pour mission d’aider les finances publiques et la justice à récupérer effectivement les sommes dues. Selon le président, les taux de recouvrement actuels ne sont « pas satisfaisants ». Ce renforcement de l’appareil administratif vise à rendre la sanction réellement dissuasive.
Un dispositif déjà en plein essor
Depuis sa mise en place en 2020, l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de stupéfiants connaît une forte progression. En 2024, près de 499 990 amendes forfaitaires délictuelles ont été comptabilisées. Environ 40 % d’entre elles concernaient l’usage illicite de stupéfiants, selon le service statistique du ministère de l’Intérieur.
Ces chiffres montrent que ce dispositif est devenu un outil central de la politique de lutte contre la drogue. Avec le passage de 200 à 500 €, son impact financier sur les consommateurs sera encore plus marqué.
Une stratégie entre répression, prévention et enjeux politiques
Cette hausse de l’amende à 500 € intervient dans un contexte où les questions de sécurité, de criminalité liée à la drogue et de réformes pénales occupent une place importante dans le débat public. La lutte contre le trafic de stupéfiants et la consommation de drogue touche aussi à des sujets sensibles comme le coût pour les finances publiques, la charge pour la justice et l’organisation des quartiers populaires.
Pour le gouvernement, cette mesure s’inscrit dans une approche globale de la sécurité intérieure. Pour ses détracteurs, elle pose la question de l’efficacité réelle de la répression financière sur les comportements d’usage de drogues. Le débat sur l’équilibre entre prévention, accompagnement sanitaire et sanction financière devrait se poursuivre dans les prochains mois.
