Voiture désossée en plein week-end : quand le vol de pièces devient une plaie nationale
Une voiture. Un week-end férié. Et plus rien. Pas de roues. Pas de capot. Pas de pare-chocs. Juste une carcasse abandonnée sur le bord de la route, comme un squelette de métal. Jean-Luc Reichmann ne l’a pas vu venir. Sa belle-mère non plus. Ce n’était pas un accident. Ce n’était pas une erreur. C’était un vol organisé. Et ce qui choque, ce n’est pas seulement le vandalisme. C’est le silence des assurances.
Le coup de gueule d’un homme face à l’absurdité
Le 11 novembre, jour férié, alors que la France profitait d’un long week-end, la voiture de la belle-mère de Jean-Luc Reichmann a été entièrement démontée. Les voleurs sont venus, ont décroché les roues, les ailes, les feux, les rétroviseurs — tout ce qui pouvait être revendu. Puis ils sont partis. Sans laisser trace.
😱 Totalement inacceptable ‼️
L’horreur en pleine nuit… ma Belle-Mère s’est fait fracasser sa voiture…
qui n’est pas la sienne.
Dingue 🥵
⚠️ Gros conflit entre les Assurances…
Que faire ⁉️@courbet_julien @hpouchol @BanquePopulaire #roselyne #jura pic.twitter.com/iup5uWoJTI— Jean-Luc Reichmann (@JL_Reichmann) November 9, 2025
L’animateur de Grandes Gueules a partagé une vidéo brutale sur X. Pas de dramatisation. Pas de musique. Juste la voiture, vide, déchiquetée. Et sa voix, calme, mais tendue : « On lui a rendu sa voiture comme ça. »
Le problème ? Sa belle-mère devait repartir dans le Jura. Impossible. La voiture ne démarrait plus. Et les assurances ? Elles se renvoyaient la balle. L’assurance du véhicule de courtoisie refusait de prendre en charge. L’assurance propre à la voiture ne voulait pas intervenir avant le 12 novembre. Résultat : une femme âgée bloquée, sans solution, sans réaction, pendant un jour férié.
Un système qui s’effondre le week-end
Le 11 novembre est un jour férié. Mais pour les voleurs, c’est un jour idéal. Moins de circulation. Moins de surveillance. Plus de chances de s’attaquer à une voiture sans être vu. Et pour les assureurs ? Un jour de fermeture. Une pause. Une absence de réactivité.
« Jusqu’au 12, il n’y aura rien », a déclaré Jean-Luc Reichmann. Une phrase qui résume une réalité bien plus large : le système d’assurance, conçu pour protéger, devient un obstacle quand il faut agir vite. Et dans ce cas, la vitesse, c’est la vie.
Les pièces volées ne sont pas des objets anodins. Ce sont des roues en alliage, des feux LED, des capteurs de stationnement — des composants qui se revendent sur des sites spécialisés. Un marché noir en pleine expansion. Et il ne connaît pas de week-end.
Le marché noir des pièces détachées : un fléau en hausse
Entre 2023 et 2024, les vols de pièces automobiles ont augmenté de 10 %. En un an, plus de 700 millions d’euros de dégâts ont été enregistrés en France. Un chiffre qui ne reflète qu’une partie de la réalité. Beaucoup de cas ne sont même pas déclarés. Les victimes savent que les assureurs trouveront toujours un motif pour refuser.
Les véhicules les plus ciblés ? Les modèles populaires : Renault Clio, Peugeot 208, Volkswagen Golf. Faciles à démonter. Faciles à revendre. Et surtout, très présents sur les routes.
Sur les forums, les témoignages affluent. « J’ai perdu mes 4 roues. J’ai dû payer 3 200 euros, car mon contrat les classait comme accessoires. » « J’ai retrouvé ma voiture surélevée, les roues disparues. Le garage m’a dit : ‘C’est normal, ça arrive tous les jours.’ »
Quand les assurances deviennent la cible
Sur Grandes Gueules, les auditeurs ont réagi avec rage. « Il parle des assureurs, mais c’est les voleurs qu’il faut punir », a écrit Kevin, des Yvelines. « Un Smicard, il trouve sa voiture comme ça ? Il est dégoûté. Pas en colère contre les assurances. Il est dégoûté par la société. »
Pourtant, Olivier Truchot rappelle : « Il y a un marché pour ça. Et ce qui lui est arrivé est assez courant. » Emmanuel De Villiers ajoute : « C’est un délitement complet des comportements sociaux. »
Et Alain Marshall ne cache pas la vérité : « On retrouve les pièces volées sur des sites internet. En France. À prix cassé. »
Le problème n’est plus seulement criminel. Il est économique. Et il est systémique.
Les assurances : entre clauses et indifférence
Les contrats d’assurance mentionnent souvent, en petits caractères, que les roues, les jantes, les feux ou les rétroviseurs sont considérés comme « accessoires ». Et que leur remplacement est plafonné — ou exclu. Sans option complémentaire.
Le résultat ? Une double peine. D’abord, le vol. Ensuite, la facture. Pour une famille modeste, 3 000 euros, c’est un an de carburant. Ou un mois de loyer. Ou un traitement médical reporté.
Les assureurs, eux, se réfugient derrière les clauses. Leur priorité ? Limiter les sinistres. Pas réparer la vie. Et pendant les jours fériés, leur système s’arrête. Comme si la délinquance respectait les horaires de bureau.
Une demande urgente : des réponses immédiates
La situation de la belle-mère de Jean-Luc Reichmann n’est pas isolée. Elle est emblématique. Elle révèle trois failles :
- La montée en puissance des vols de pièces, organisés et ciblés.
- Le manque de réactivité des assureurs en dehors des jours ouvrés.
- La confusion des contrats, où les victimes paient pour des garanties qui n’existent pas en pratique.
Des associations de conducteurs réclament désormais des garanties « pièces détachées » obligatoires. Des députés demandent une réforme du code de l’assurance. Et les Français ? Ils commencent à ne plus laisser leur voiture en rue. Ils ont peur.
La voiture, symbole d’indépendance… et de vulnérabilité
Une voiture, ce n’est pas juste un objet. C’est un moyen de se rendre au travail. De voir ses enfants. De se soigner. Pour une personne âgée, c’est souvent la seule liberté qui lui reste.
Quand on lui prend ses roues, on lui prend sa dignité. Quand les assurances ne réagissent pas, on lui prend sa confiance.
Jean-Luc Reichmann n’a pas fait un coup de gueule pour les caméras. Il a parlé pour sa belle-mère. Pour toutes celles et ceux qui n’ont pas de voix.
Et peut-être, un jour, ce n’est pas une vidéo qui changera les choses.
Mais une loi.
Une obligation.
Une réponse, le jour férié, quand on en a le plus besoin.
