« Soit elles remboursent, soit l’État devient actionnaire » : la proposition radicale d’Olivier Faure fait débat
Et si l’État devenait actionnaire de vos entreprises favorites ? Ce n’est pas une blague, ni une théorie complotiste. C’est une idée sérieusement avancée par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, lors d’un entretien en direct sur BFM. Sa proposition : remplacer les subventions publiques par des avances remboursables. En cas de défaut de remboursement ? L’État entre au capital. Une formule qui surprend, divise… et relance un vieux débat sur le rôle de l’intervention publique dans l’économie.
🔴💸 ALERTE : Olivier Faure perd la tête et nage en plein délire en DIRECT.
« Je souhaite des avances remboursables aux entreprises à la place des subventions. Soit elles remboursent soit l’État devient actionnaire de l’entreprise. » (BFM)
Da, camarade Karl Olivier Lénine Faure. pic.twitter.com/zms8DamP5l
— Sir 𝕏 (@SirAfuera) November 4, 2025
Une idée simple, mais explosive
Face à l’envolée des dépenses publiques et aux critiques sur l’opacité des aides aux entreprises, Olivier Faure propose un virage à 180 degrés. « Je souhaite des avances remboursables aux entreprises à la place des subventions. Soit elles remboursent, soit l’État devient actionnaire de l’entreprise », a-t-il déclaré sans ambages.
Derrière cette formule se cache une logique de responsabilité et de contrôle. L’idée n’est pas neuve : certains fonds d’investissement publics, comme Bpifrance, utilisent déjà ce schéma via des prêts participatifs ou des prises de participation. Mais généraliser ce mécanisme à toutes les aides publiques — y compris celles aux PME, aux start-ups ou aux secteurs en difficulté —, c’est entrer dans un nouveau paradigme.
Entre pragmatisme et nationalisation déguisée ?
Pour ses partisans, cette approche protégerait l’argent public. Au lieu de verser des subventions non récupérables — souvent critiquées comme des « chèques en blanc » —, l’État récupérerait son dû… ou gagnerait une influence sur la stratégie de l’entreprise. Cela pourrait même permettre de conditionner les aides à des engagements concrets : transition écologique, création d’emplois, relocalisation.
Pour ses détracteurs, en revanche, c’est une porte ouverte à une forme de nationalisation rampante. Un entrepreneur en difficulté pourrait se retrouver contraint de céder une partie de son capital, non pas à un investisseur privé, mais à l’administration. Et dans un pays où la méfiance envers l’État dans l’économie est ancienne, cette idée fait peur.
Un précédent déjà en place… mais limité
Contrairement à ce que suggère la polémique, le dispositif n’est pas une invention de science-fiction. Bpifrance, l’agence publique d’investissement, utilise depuis des années des prêts convertibles ou des participations au capital — notamment dans les start-ups innovantes. Le fonds « France Relance » a aussi mobilisé des instruments de dette subordonnée, remboursables à long terme.
La différence ? Ces mécanismes sont ciblés, encadrés, et réservés à des secteurs stratégiques ou à des entreprises à fort potentiel. Les généraliser à toutes les aides publiques — y compris aux TPE ou aux artisans — poserait des questions pratiques énormes : évaluation du capital, gestion des participations, risque de surcharge administrative.
Et la gauche dans tout ça ?
Ironie du sort : la proposition d’Olivier Faure résonne comme un mélange improbable de pensée social-démocrate et de logique libérale. Elle rejoint, sur la forme, certaines idées défendues par la droite technocratique : responsabiliser les bénéficiaires, exiger un retour sur investissement. Mais elle s’inscrit aussi dans une tradition socialiste de contrôle public de l’économie.
Reste à savoir si cette position est une véritable feuille de route… ou un effet d’annonce destiné à relancer le débat. Toujours est-il qu’elle a suscité des réactions vives, allant de l’applaudissement au sarcasme — certains internautes parlant même d’un « camarade Faure » flottant dans un « délire planifié ».
L’État actionnaire : utopie ou nécessité ?
Au fond, la question n’est pas tant technique que philosophique : l’argent public doit-il toujours rester un don — ou peut-il devenir un investissement ? Dans un contexte de crise climatique, de dépendance énergétique et de concurrence mondiale, l’idée d’un État plus stratège, plus présent dans le capital des entreprises, revient régulièrement sur le devant de la scène.
Mais il faudra trancher : veut-on un État qui soutient, ou un État qui dirige ? Entre ces deux visions, Olivier Faure vient de tracer une ligne… très controversée.
