Pour devenir français, « un prix à payer » ? Louis Sarkozy propose une loterie militaire pour les immigrés légaux
Alors qu’Emmanuel Macron envisage un retour du service militaire volontaire, Louis Sarkozy relance un débat sensible : et si l’armée devenait un outil d’assimilation… imposé à certains ? Son idée ? Une loterie ciblant 10 % des immigrés légaux, contraints de servir sous les drapeaux. Une proposition qui divise, mais qui s’inscrit dans un contexte tendu autour de l’intégration en France et du rôle de l’institution militaire.
Un service militaire uniquement volontaire… sauf pour certains
Invité en chronique sur RMC, Louis Sarkozy a d’abord écarté toute idée de service militaire obligatoire généralisé. Selon lui, « ça n’a aucun sens d’amener des centaines de milliers de jeunes non entraînés dans les casernes ». Il préfère un modèle réservé aux volontaires, qu’il juge plus efficace pour remplir un « vrai rôle sociétal et national ».
Mais sa vision ne s’arrête pas là. Le fils de l’ancien président Nicolas Sarkozy ajoute une condition radicale : intégrer, via une loterie militaire, une partie des immigrés légaux résidant en France. Objectif affiché ? « Vous voulez devenir français, très bien, il y a un prix à payer », affirme-t-il sans ambages.
L’armée, « grande école de la nation » ?
Pour justifier cette mesure, Louis Sarkozy s’appuie sur une référence historique : Hubert Lyautey. L’ancien maréchal et ministre des Armées écrivait en 1891 que l’armée était « le lieu où se mêlent ouvriers et étudiants, croyants et athées, ruraux et urbains ». En uniforme, « il n’y a plus de clans », plus de religion ni d’origine – « il reste une nation ».
Dans cette optique, l’armée deviendrait un creuset républicain, un outil de cohésion nationale. Une vision idéalisée, mais qui rejoint certains débats contemporains sur l’intégration des étrangers en France et les conditions de naturalisation.
Étendre le dispositif aux jeunes délinquants
Sa proposition ne se limite pas aux immigrés légaux. Louis Sarkozy suggère également d’inclure les jeunes condamnés pour petite délinquance dans ce cadre militarisé. Pas question de leur remettre une arme immédiatement, précise-t-il, mais de les « encadrer avec des légionnaires, des formateurs, des durs ».
L’objectif ? « En faire des soldats », voire des citoyens responsables. Une idée qui rejoint certaines expériences passées de centres éducatifs fermés ou de programmes de réinsertion par la discipline. Mais qui soulève aussi des questions éthiques sur la liberté individuelle et la fonction de l’armée.
Macron y réfléchit aussi… mais autrement
En parallèle, Emmanuel Macron préparerait le lancement d’un service militaire volontaire dès 2026, selon TF1. Ce dispositif rémunéré viserait initialement 3 000 volontaires, sans caractère coercitif. Il s’inscrirait dans une logique de civisme, plutôt que de sélection par la force.
La proposition de Louis Sarkozy, elle, va bien plus loin. Elle transforme le service militaire en levier de politique migratoire, mêlant naturalisation, sécurité et identité nationale. Un mélange explosif, à quelques mois d’échéances politiques cruciales.
