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Retraités américains en France : faut-il leur demander de cotiser à la Sécu ?

Depuis plusieurs années, des milliers de retraités américains posent leurs valises en France attirés par la qualité de vie… et par un accès gratuit à un système de santé de premier ordre. Mais cette générosité hexagonale commence à faire grincer des dents. Un député propose désormais de leur imposer une cotisation minimale obligatoire pour bénéficier de la Protection universelle maladie (PUMA).

Pourquoi les retraités américains viennent-ils s’installer en France ?

Les témoignages abondent : en quittant les États-Unis, ces exilés trouvent une alternative bien plus abordable à leur assurance maladie américaine, souvent jugée ruineuse. Certains racontent même que leur santé s’est nettement améliorée grâce à un accès rapide à des soins de qualité.

 

Comme Carole, installée dans l’Hérault, qui affirme sans détour : « Je serais morte aujourd’hui si je n’avais pas déménagé en France. » Fini les primes mensuelles à 400 dollars. Fini les factures médicales qui vident le compte en banque.

Ce phénomène n’est pas anecdotique. Des médias comme CNN classent régulièrement la France parmi les meilleurs pays pour les retraités en 2025, citant notamment son système de santé, sa gastronomie et ses paysages.

Un accès gratuit à la PUMA… mais à quel prix ?

Actuellement, tout ressortissant non européen — y compris les Américains — peut bénéficier de la Protection universelle maladie après seulement trois mois de résidence stable et régulière sur le territoire. Il suffit de remplir un formulaire Cerfa, sans avoir à justifier de cotisations antérieures ni à payer d’impôt sur le revenu en France.

Ce dispositif est rendu possible grâce à une combinaison de règles fiscales et sociales françaises… et à une convention fiscale franco-américaine particulièrement avantageuse. Les retraités américains peuvent continuer à cotiser à leurs comptes d’épargne-retraite aux États-Unis, tout en profitant d’un taux d’imposition américain, souvent plus favorable que le barème français.

L’amendement de François Gernigon : une contribution obligatoire

Face à ce que certains jugent comme une « faille », le député Horizons François Gernigon a déposé un amendement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Son objectif : conditionner l’accès à la PUMA à une cotisation minimale obligatoire pour les ressortissants extracommunautaires titulaires d’un visa long séjour « visiteur ».

« Ces personnes perçoivent leurs pensions à l’étranger et n’acquittent pas d’impôt sur le revenu en France », souligne-t-il dans l’exposé des motifs. Il pointe aussi du doigt certaines agences d’expatriation qui, selon lui, « exploitent cette faille » en proposant des packages clés en main aux seniors américains.

Une réforme qui s’inscrit dans un débat plus large

Le débat ne concerne pas seulement les retraités américains. Il interroge la pérennité du modèle français de solidarité sociale face à une mobilité internationale croissante. Faut-il réserver les bienfaits de la Sécu uniquement à ceux qui y cotisent activement ? Ou bien le droit aux soins doit-il rester universel, même pour ceux qui n’ont jamais travaillé en France ?

Pour l’instant, rien n’est voté. Mais l’amendement relance une question sensible : comment concilier ouverture internationale et équité contributive dans un contexte de tensions budgétaires récurrentes sur la Sécurité sociale ?

Karim

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