« Nuire à la France » ? La ministre des Armées déclenche une tempête après ses propos sur le général Mandon
Alors que la France digère les déclarations explosives du général Pierre Mandon devant des maires, la nouvelle ministre des Armées a jeté de l’huile sur le feu. En accusant les citoyens choqués de vouloir « nuire à la France », elle a suscité une vague d’indignation — d’autant plus forte que son parcours ne comporte aucune expérience dans le domaine militaire. Dans un climat déjà tendu, cette sortie ravive les craintes d’une politisation des forces armées… et d’un mépris croissant envers la voix du peuple.
Le contexte : les propos controversés du général Mandon
Déclaration incroyable: La nouvelle Ministre des Armées (sans compétences en matière militaire) affirme que les français outrés des déclarations aux Maires du Général Mandon n’ont qu’un but: Nuire à la France. pic.twitter.com/NL9WZtyD7B
— Emmanuel de Villiers (@E2Villiers) November 21, 2025
Le 12 novembre 2025, lors d’une réunion à huis clos avec des élus locaux à Avignon, le général Pierre Mandon — haut responsable de l’armée de terre à la retraite — a tenu des propos jugés inquiétants par plusieurs participants. Selon des fuites relayées par des médias nationaux, il aurait affirmé que « les institutions démocratiques actuelles sont incapables de protéger la souveraineté française » et évoqué la nécessité d’« une intervention extra-parlementaire en cas d’effondrement ».
Ces déclarations, immédiatement qualifiées d’« inacceptables » par des responsables politiques de tous bords, ont provoqué une onde de choc. Dans un pays où la neutralité politique de l’armée est un principe fondamental, de tels propos ne passent pas inaperçus.
La réponse fracassante de la ministre des Armées
Interrogée à l’Assemblée nationale le 18 novembre, la ministre des Armées — nommée lors du dernier remaniement gouvernemental — a réagi avec une franchise déroutante : « Ceux qui s’empressent de dénoncer ces propos ne cherchent qu’une chose : nuire à la France. »
Cette affirmation, loin de calmer les esprits, a été perçue comme une attaque frontale contre la liberté d’expression citoyenne. Pire encore : elle provient d’une personnalité dont le CV, centré sur la communication institutionnelle et les cabinets ministériels, ne comporte aucune fonction liée à la défense nationale, au commandement militaire ou même à la stratégie de sécurité.
Quand le pouvoir confond critique et trahison
Accuser les citoyens de « nuire à la France » parce qu’ils réagissent à des propos potentiellement subversifs, c’est inverser les rôles. C’est aussi nourrir un climat de défiance entre l’État et ses citoyens — précisément ce que les forces armées sont censées prévenir.
Comme le souligne le général (2S) Jean-Pierre Bosser dans un entretien récent, « la légitimité de l’armée repose sur sa discrétion politique et sur la confiance du peuple. » Or, lorsque les responsables civils instrumentalisent cette même armée pour disqualifier la colère populaire, cette confiance vacille.
Un débat plus large sur la compétence et la légitimité
Au-delà de la polémique, cette affaire relance une question récurrente : faut-il exiger une expertise sectorielle pour occuper des postes aussi sensibles que celui de ministre des Armées ? Dans un monde marqué par des conflits hybrides, des cybermenaces et une insécurité accrue, la simple maîtrise des codes politiques semble insuffisante.
Les Français, eux, ne demandent ni démagogie ni silence. Ils exigent du sérieux, de la compétence… et du respect.
