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Macron bascule sur le Mercosur : la FNSEA crie à la trahison

Emmanuel Macron change de cap. Après avoir juré au monde agricole sa « ferme opposition » à l’accord commercial UE-Mercosur, le président de la République se dit désormais « plutôt positif ». Une volte-face qui déclenche la colère de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. « C’est un reniement total », accuse Arnaud Rousseau. Et cette fois, les mots ne suffisent plus.

Pourquoi ce revirement déclenche-t-il une tempête ?

Le 7 novembre 2025, depuis le Brésil — « au cœur du territoire de nos concurrents agricoles » —, Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Un traité signé fin 2024, après plus de vingt ans de négociations, qui vise à réduire les droits de douane entre les deux blocs économiques.


Pour la France, cela signifie potentiellement plus d’exportations de voitures, de vins ou de produits industriels. Mais en contrepartie, le marché européen s’ouvrirait à des flots de bœuf brésilien, de volaille argentine, de sucre uruguayen ou de miel paraguayen, souvent produits à moindre coût et sous des normes sanitaires, sociales et environnementales bien moins strictes.

Des garanties jugées insuffisantes par les agriculteurs

L’Élysée avance que des clauses de sauvegarde renforcées ont été obtenues. Elles permettraient, en théorie, de freiner les importations si celles-ci menacent brutalement la production locale. Mais pour Arnaud Rousseau, c’est une illusion.

« Faire respecter en dehors de l’Europe ce que l’on exige de nos producteurs en Europe est une condition incontournable », martèle-t-il. Selon lui, ces mécanismes ne protègent ni la qualité alimentaire, ni le modèle agricole français, ni la souveraineté alimentaire du pays.

Quel impact réel sur l’agriculture française ?

Les craintes ne sont pas infondées. L’accord UE-Mercosur pourrait inonder le marché européen de viande bovine produite dans des élevages intensifs, parfois liés à la déforestation amazonienne. Or, les éleveurs français, soumis à des normes environnementales strictes et à des coûts de production élevés, risquent de ne pas survivre à cette concurrence déloyale.

Et l’opinion publique dans tout ça ?

Derrière les tracteurs bloqués et les discours syndicaux, c’est une question plus large qui se pose : veut-on une mondialisation sans règles ? Les Français, de plus en plus sensibles aux enjeux de souveraineté alimentaire et de transition écologique, semblent répondre non. D’où l’appel de la FNSEA aux eurodéputés français : « Faites bloc contre cet accord. »

Un enjeu européen, mais aussi électoral

Avec la ratification de l’accord Mercosur qui avance à Bruxelles, chaque voix compte. En France, les prochaines échéances — européennes, législatives ou locales — pourraient bien transformer cette affaire en sujet de campagne. D’autant que la crise agricole ne cesse de s’aggraver : baisse des revenus, pression réglementaire, concurrence internationale…

Si Emmanuel Macron croit apaiser les tensions avec de vagues garanties, il se méprend. Pour la FNSEA, ce n’est pas un simple revirement. C’est une trahison.

Karim

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