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Menaces de mort contre un député : le prix du combat contre les squatteurs

Il a célébré une avancée législative. Il a reçu en échange des menaces de mort. Guillaume Kasbarian, ancien ministre du Logement et député LREM, ne cille pas. Face à une vague d’insultes et de menaces explicites sur X, il choisit la loi, pas la peur. Son message ? La défense de la propriété privée n’est pas négociable — même quand elle coûte cher.

Des menaces sans précédent après un post sur les expulsions

Le 10 novembre 2025, Guillaume Kasbarian publie un constat chiffré : les expulsions locatives ont doublé en 2024 grâce à la loi anti-squat. Une réussite, selon lui. Une provocation, pour certains internautes.

Les réponses ne se font pas attendre. « On devrait l’exécuter en direct. » « Guillotine ! » « Tu mérites de finir dans un caniveau. » Des phrases brutales, publiques, et clairement criminelles. Au total, il recense une dizaine de menaces de mort directes, et quinze menaces physiques — un pic inédit depuis huit ans de mandat.

Un précédent déjà violent, mais pas aussi grave

En 2024, lors de l’adoption initiale de la loi anti-squat, sa permanence parlementaire avait été taguée. Un compte X avait même changé son nom en « Il faut tuer Guillaume Kasbarian ». À l’époque, les autorités avaient ouvert une enquête. Mais cette fois, la violence a franchi un seuil. Les menaces ne sont plus anecdotiques : elles sont nombreuses, ciblées, et publiques.

Le combat de Kasbarian : propriété, ordre public et financement des hébergements

Derrière les menaces se cache une bataille idéologique plus large. Kasbarian ne se contente pas de faire appliquer la loi. Il veut l’approfondir. Il a proposé un amendement visant à couper les subventions publiques aux chambres d’hôtel d’urgence occupées à plus de deux tiers par des migrants en situation irrégulière — une mesure qui dure en moyenne trois ans.

Cette proposition, peu médiatisée, est au cœur du débat : qui finance l’hébergement d’urgence ? Et à quelles conditions ? Pour lui, l’État ne peut pas être un bailleur indéfini pour des occupations illégales. Pour ses détracteurs, c’est une politique inhumaine.

La loi anti-squat : un texte qui divise, mais qui agit

Adoptée en 2024, la loi anti-squat a permis de renforcer les pouvoirs des propriétaires et des préfets pour expulser les occupants illégaux. En 2024, 12 700 expulsions ont été menées — contre 6 300 l’année précédente. Un doublement sans précédent en dix ans.

Les chiffres parlent. Mais les émotions parlent plus fort. Sur les réseaux, les débats se transforment en chasse aux sorcières. Les députés qui osent défendre la propriété privée sont désormais ciblés comme des ennemis publics.

Porter plainte, c’est aussi faire avancer la démocratie

Guillaume Kasbarian n’a pas choisi le silence. Il a porté plainte. Il a annoncé que les menaces ne l’empêcheraient pas de continuer son combat. « Aucune menace ne m’empêchera jamais d’exprimer mes idées, de protéger la propriété privée et de défendre la liberté. Je sais que vous êtes nombreux à partager ces convictions. Nous ne lâcherons rien. »

Son message dépasse le personnel. Il touche à la liberté d’expression des élus — et à la limite entre débat démocratique et incitation à la violence. En France, les menaces contre les représentants du peuple sont punies de jusqu’à cinq ans de prison. Mais la peur, elle, ne se sanctionne pas aussi facilement.

Un climat politique qui s’aggrave

Depuis 2022, les attaques verbales contre les élus ont augmenté de 40 % selon le ministère de l’Intérieur. Les menaces de mort, elles, ont doublé. Ce n’est pas un phénomène isolé. C’est une tendance. Et Kasbarian en est aujourd’hui l’un des visages les plus marquants.

La question qui se pose : jusqu’où ira la haine quand les lois touchent à des sujets sensibles — logement, migration, propriété ?

Le salaire d’un député en 2025 : combien gagne celui qui ose dire la vérité ?

En 2025, un député français perçoit environ 5 800 euros nets par mois, plus une indemnité de fonction de 1 500 euros. Un salaire qui ne protège pas des menaces. Ni des trolls. Ni des comptes anonymes.

Pourtant, c’est ce salaire qui finance les permanences, les assistants, les enquêtes. Et parfois, les plaintes.

Guillaume Kasbarian n’est pas le premier à être menacé. Il ne sera pas le dernier. Mais il est l’un des rares à répondre par la loi — et non par la fuite.

La démocratie ne se défend pas avec des likes. Elle se défend avec des plaintes.

Karim

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