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Elle a transformé ses chambres vides en refuge pour mineurs étrangers isolés

Quand Claire Lelièvre voyait des adolescents dormir près de la gare de Nantes, elle ne pouvait plus rester les bras croisés. « J’avais des chambres inoccupées, eux n’avaient nulle part où aller. » Cette injustice, vécue chaque matin en rangeant son vélo, allait devenir le déclencheur d’un engagement profond — et collectif — pour accueillir dignement des mineurs isolés étrangers.

Un premier pas chez soi, puis un projet structuré

Initialement cadre à l’Agence française de développement, Claire commence par héberger deux jeunes filles migrantes. Puis quatre adolescents vivent simultanément sous son toit. « C’était comme devenir la mère de quatre ados du jour au lendemain », raconte-t-elle. Entre inscriptions scolaires, repas partagés et premiers pas dans la vie locale, elle découvre l’ampleur des besoins… et la puissance de la solidarité.

Pour aller plus loin, elle fonde en 2025 l’association Maison Jeunes Migrants. Objectif ? Créer des lieux de vie semi-autonomes, où les jeunes sont accompagnés non pas en famille d’accueil classique, mais en colocation encadrée par des bénévoles.

Accompagner vers l’autonomie, pas seulement héberger

Au cœur du modèle : un équilibre subtil entre encadrement et responsabilisation. Chaque maison accueille des mineurs migrants non accompagnés en attente de reconnaissance de leur minorité par les services de l’État. Les bénévoles, organisés en binômes, les soutiennent dans leurs démarches administratives, leur scolarité, et leur intégration sociale.

Ce dispositif s’inspire d’initiatives locales comme Égide Solidarité 44, mais se distingue par sa dimension collective. « On sort du modèle individuel pour construire un espace de vie partagé, où les jeunes s’entraident », explique Claire.

Des histoires, pas des statistiques

Derrière chaque chiffre, il y a un prénom, un parcours, une résilience. Abdoulaye, originaire du Cameroun, apprend à nager en trois semaines pour intégrer le lycée professionnel maritime Jacques Cassard à Nantes. Ibrahim, scolarisé au collège Saint-Blaise à Vertou, rejoint l’équipe U17 du club local. « Un coach m’a dit : “Vous avez une pépite du foot à la maison !” »

Ces jeunes, souvent marqués par l’exil et les traumatismes, impressionnent par leur soif d’apprendre et leur capacité à rebondir. « Ils n’attendent qu’une chose : qu’on les soutienne, qu’on les aime », souligne Claire, la voix émue.

Une maison prêtée, des vies transformées

En juin 2025, la première maison de l’association ouvre ses portes — dans un bâtiment prêté temporairement par un promoteur immobilier. « Il devait être détruit, mais il donne aujourd’hui un toit à cinq adolescents. » Un soulagement… temporaire. Le bail ne couvre que six à douze mois.

Pour pérenniser l’action, Maison Jeunes Migrants lance un triple appel :

  • Des logements : maisons ou appartements vides, prêtés même quelques mois.
  • Des binômes de bénévoles : disponibles pour accompagner les jeunes au quotidien.
  • Des dons financiers : essentiels pour assurer la coordination, la formation des bénévoles, et le suivi.

Un engagement qui s’amplifie

Depuis la naissance de son premier enfant, Claire voit son action avec encore plus d’acuité. « J’espère qu’il grandira entouré de ces jeunes. Ils ont des valeurs fortes, une force incroyable. Ils me donnent des ailes. »

Dans un contexte où l’hébergement des mineurs isolés reste une urgence nationale, son initiative locale montre qu’une autre approche est possible — humaine, structurée, et durable. À condition que d’autres suivent.

Karim

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