Vapotage sous pression : la révolution fiscale de Lecornu menace les consommateurs
Alors que la France cherche à rééquilibrer ses finances publiques, le vapotage devient la cible inattendue d’un nouveau projet de taxation. Dans le cadre du budget 2026, le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu envisage d’imposer une taxe sur les e-liquides — une décision qui pourrait bouleverser le quotidien de millions d’utilisateurs.
Un budget 2026 sous tension
Nommé Premier ministre après une brève démission, Sébastien Lecornu doit faire adopter un budget ambitieux d’ici la fin de l’année. L’objectif affiché : ramener le déficit public à 4,7 % du PIB. Pour y parvenir, plusieurs mesures d’austérité sont sur la table, dont la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites et le gel des pensions en 2026.
Face à l’urgence budgétaire, chaque secteur est passé au crible. Et cette fois, c’est au tour du vapotage d’être mis à contribution.
Une taxe ciblée sur les e-liquides
Le gouvernement propose d’instaurer une taxe comprise entre 30 et 50 centimes d’euro par flacon de 10 ml, selon le taux de nicotine. Cette mesure, incluse dans le projet de loi de finances 2026, s’inscrit dans une logique de fiscalité différenciée : moins lourde que celle du tabac, mais suffisamment dissuasive pour orienter les comportements.
Si elle est adoptée, cette taxe entrerait en vigueur au second semestre 2026. Une échéance qui inquiète autant les consommateurs que les professionnels du secteur.
Pourquoi taxer le vapotage ?
Officiellement, il s’agit de limiter l’usage des produits de vapotage, notamment chez les jeunes. Officieusement, cette mesure permettrait de générer des recettes supplémentaires sans toucher aux grands postes de dépense. Le vapotage, longtemps considéré comme une alternative moins nocive au tabac, est désormais perçu comme un levier fiscal à part entière.
Cette initiative s’inscrit aussi dans un contexte européen : la Commission européenne a proposé en juillet 2025 d’augmenter drastiquement la taxe sur les e-liquides, passant de 1,20 € à 3,60 € le flacon de 10 ml à partir de 2028.
La colère des vapoteurs
Sur les réseaux sociaux, la réaction ne s’est pas fait attendre. Beaucoup dénoncent une mesure injuste, alors que le vapotage reste un outil clé pour arrêter de fumer. « C’est déjà très cher les équipements ! La résistance, les liquides à faire à la maison, la batterie… C’est abusé », déplore un utilisateur.
D’autres envisagent de se tourner vers des commandes à l’international : « On va les commander en Chine », prévient un autre. L’humour n’est pas en reste : « Après, il faudra s’attaquer au papier toilette et au liquide vaisselle ! »
Un enjeu de santé publique… ou de recettes fiscales ?
Derrière cette proposition se cache un dilemme classique : protéger la santé publique ou combler les caisses de l’État ? Le coût du vapotage pourrait bientôt devenir un frein majeur à son adoption, alors même que de nombreuses études soulignent son rôle dans la réduction du tabagisme.
Pour les défenseurs du vapotage, cette taxe risque de pousser certains consommateurs à retourner vers la cigarette traditionnelle — un paradoxe que le gouvernement devra justifier.