Présidentielle 2027 : Ségolène Royal relance le débat avec une vision « maternelle » du pouvoir
Alors que la gauche peine à se rassembler, Ségolène Royal fait un retour fracassant sur la scène politique. Dans un entretien télévisé et un livre percutant, l’ancienne candidate à la présidentielle 2007 affirme qu’elle « pourrait participer à une primaire de la gauche » en vue de 2027 — et propose une refonte radicale de l’exercice du pouvoir, inspirée de la maternité.
Un come-back stratégique en pleine crise d’identité à gauche
Mercredi 29 octobre 2025, sur France 2, Ségolène Royal n’a pas tourné autour du pot. Interrogée sur une éventuelle candidature à la présidentielle 2027, elle a répondu sans ambiguïté : « Oui, je pourrais participer à une primaire de la gauche, bien sûr. »
Cette déclaration intervient à un moment crucial. La gauche française est fragmentée, sans leader clair ni projet unificateur. Dans ce vide, Royal relance une idée forte : et si le prochain président devait incarner non pas la force brute, mais la part maternelle du pouvoir ?
« Présider, c’est aimer » : une philosophie politique inédite
Dans son nouvel ouvrage Mais qui va garder les enfants ? (Éditions Fayard), elle développe ce qu’elle appelle la « dette générationnelle » : une responsabilité morale envers une jeunesse « tenaillée par l’anxiété », désenchantée et en quête de repères.
Pour elle, les qualités associées à l’amour maternel — vigilance, patience, constance, exigence — sont précisément celles que les citoyens attendent aujourd’hui de leurs dirigeants. « Présider, c’est aimer », a-t-elle lancé, opposant cette vision au « virilisme toxique » qui, selon elle, domine encore trop la politique.
Une critique voilée de la gestion des crises sociales
Ségolène Royal n’a pas hésité à évoquer la crise des Gilets jaunes pour illustrer son propos. « Une mère de famille n’aurait pas embêté ses enfants pendant neuf mois », a-t-elle affirmé, critiquant implicitement la rigidité perçue de la réponse gouvernementale à l’époque.
Pour elle, « un pays bien présidé, c’est un pays dans lequel il n’y a pas de révolte sociale ». Ce n’est pas un appel à la faiblesse, mais à une forme de gouvernance empathique, préventive, centrée sur la protection plutôt que sur la répression.
2027 : une candidature conditionnelle, mais des idées claires
Interrogée sur son retour en politique, Royal reste prudente : « Ça dépendra du contexte. » Mais elle insiste : « Ce sont ces idées-là qui doivent être portées à la prochaine présidentielle. »
Qu’elle se présente ou non, son intervention redéfinit les termes du débat. Dans un paysage politique saturé de technocratie et de postures, sa proposition — audacieuse, féminine, humaniste — pourrait inspirer une nouvelle génération de leaders… ou relancer une vieille querelle sur le rôle des émotions en politique.
