Explosif : Sébastien Lecornu renonce officiellement au 49.3 — « On ne peut pas passer en force »
Dans un revirement politique rare, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a publiquement déclaré que le gouvernement n’utiliserait pas l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi de finances rectificative. Une déclaration qui fait écho à une crise de légitimité grandissante au sein de la majorité présidentielle et qui pourrait marquer un tournant dans la stratégie législative d’Emmanuel Macron.
Pourquoi cette annonce fait trembler l’Élysée
Alors que le climat politique se tend à l’approche du vote budgétaire, Lecornu a choisi ses mots avec une précision chirurgicale : « On ne peut pas passer en force. » Cette phrase, prononcée lors d’un entretien télévisé, sonne comme un aveu implicite : la majorité présidentielle, affaiblie depuis les législatives de 2022, ne dispose plus de la marge de manœuvre nécessaire pour imposer ses textes sans dialogue.
🇫🇷 FLASH | Sébastien Lecornu RENONCE au 49.3 : « On ne peut pas passer en force ». pic.twitter.com/fFU0eKqzQJ
— Cerfia (@CerfiaFR) October 3, 2025
Le recours au 49.3, souvent perçu comme un outil autoritaire par l’opposition et une partie de l’opinion publique, est devenu politiquement toxique. Depuis les débats houleux sur la réforme des retraites, chaque mention de cet article ravive les tensions sociales et médiatiques. En renonçant publiquement à l’utiliser, Lecornu tente de désamorcer une bombe politique — mais aussi de sauver ce qu’il reste de crédibilité démocratique du gouvernement.
Un changement de ton, pas nécessairement de méthode
Pour autant, ce renoncement ne signifie pas que le gouvernement abandonne ses ambitions budgétaires. Il s’agit plutôt d’un ajustement tactique. Face à une Assemblée nationale fragmentée, où chaque voix compte, Matignon mise désormais sur la négociation avec les groupes de la majorité élargie — voire avec une partie de la droite LR.
Cette ouverture inédite pourrait toutefois se heurter à des contradictions internes. Plusieurs ministres, dont Bruno Le Maire, ont par le passé défendu l’usage du 49.3 comme « un outil constitutionnel légitime ». La position de Lecornu, qui plus est en tant que proche d’Emmanuel Macron, soulève donc des questions sur la cohérence stratégique de l’exécutif.
Et l’opinion dans tout ça ?
Les Français, lassés des passes d’armes institutionnelles, attendent surtout des résultats concrets. Selon un récent baromètre Ifop, près de 60 % des citoyens estiment que le gouvernement « ne les écoute pas ». En renonçant au 49.3, Lecornu tente de répondre à cette défiance — mais sans garantie de succès.
Car si le geste est symboliquement fort, il ne suffit pas à restaurer la confiance. Reste à voir si cette nouvelle approche se traduira par des compromis réels… ou par une simple pause tactique avant un nouveau bras de fer.