Un ex-président face aux barreaux : Sarkozy convoqué pour son incarcération
Une condamnation sans précédent
Le 25 septembre 2025, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’association de malfaiteurs. Selon les juges, il a laissé ses proches — notamment l’intermédiaire Alexandre Djourhi et le banquier Wahib Nacer — solliciter des fonds auprès du régime de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse. Une somme estimée à près de 50 millions d’euros, bien au-delà des plafonds légaux.
Malgré son appel, la peine est exécutoire immédiatement. Le tribunal a justifié cette mesure exceptionnelle par « l’exceptionnelle gravité des faits », commis par un candidat à la plus haute fonction de l’État.
Pourquoi une incarcération maintenant ?
Contrairement à d’autres condamnés dans le même dossier, Nicolas Sarkozy a toujours répondu présent aux convocations judiciaires. En reconnaissance de cette coopération, les juges lui ont accordé un délai pour régler ses affaires personnelles et professionnelles. Ce sursis prend fin lundi.
La loi prévoit que l’incarcération intervienne dans les quatre mois suivant la convocation. Mais selon des sources proches du dossier, l’ex-président sera placé sous les verrous dans un « délai relativement proche ».
Où sera-t-il incarcéré ?
En région parisienne, la répartition des détenus suit généralement l’ordre alphabétique. Mais pour des raisons de sécurité, Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, ne sera pas envoyé en détention ordinaire. Deux scénarios sont envisagés :
- Le quartier de vulnérabilité particulière (QVP) de la maison d’arrêt de la Santé (Paris),
- Ou celui de Fleury-Mérogis (Essonne), le plus grand établissement pénitentiaire d’Europe.
Ces unités, conçues pour les personnalités ou les détenus à risque, offrent un isolement relatif et une surveillance renforcée.
Et après l’incarcération ?
Dès son entrée en prison, la défense de Nicolas Sarkozy pourra demander sa mise en liberté devant la cour d’appel de Paris. Celle-ci dispose de deux mois pour statuer. En cas de rejet, de nouvelles requêtes seront possibles.
Par ailleurs, un nouveau procès en appel aura lieu dans les mois à venir. Si aucune audience n’est organisée dans les 18 mois, la loi oblige la libération immédiate — sauf s’il est détenu dans un autre dossier.
Rappelons qu’en 2025, Sarkozy a déjà purgé une peine avec bracelet électronique dans l’affaire des écoutes Bismuth. Et le 26 novembre prochain, la Cour de cassation rendra une décision cruciale dans l’affaire Bygmalion, qui pourrait modifier son statut pénal.
Une chose est certaine : lundi marquera un tournant historique pour la justice française. Et vous, pensez-vous qu’un ancien président doit purger sa peine comme tout citoyen ? Partagez votre avis en commentaire.