Nicolas Sarkozy endure une première nuit chaotique derrière les barreaux de la Santé
Le silence carcéral n’existe pas toujours. Nicolas Sarkozy, incarcéré mardi 21 octobre 2025 à la maison d’arrêt de la Santé à Paris, a vécu une première nuit marquée par les cris, les insultes et les appels nocturnes de codétenus. Placé en isolement pour des raisons de sécurité, l’ancien président de la République n’a pourtant pas échappé aux réactions — parfois violentes — de la population carcérale. Dans l’obscurité des couloirs, des voix ont crié son nom. Certaines moqueuses. D’autres franchement hostiles.
Une détention historique sous haute tension
Condamné à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen de campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy est le premier ancien chef d’État français à être emprisonné sous la Ve République. Âgé de 70 ans, il bénéficie d’un régime de détention ordinaire, mais isolé des autres détenus. Malgré cela, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux — certaines authentifiées par Europe 1 — montrent une ambiance électrique dans l’établissement pénitentiaire cette nuit-là.
🚨🇫🇷 FLASH | "Oh Sarko, la ch*tte à ta mère, réveille-toi !" : plusieurs détenus de la prison de la Santé auraient HURLÉ toute la nuit pour empêcher Nicolas Sarkozy de dormir.pic.twitter.com/zwXKFDLFKZ
— AlertesInfos (@AlertesInfos) October 22, 2025
Des insultes et des menaces à travers les murs
Des détenus, munis de téléphones introduits clandestinement, ont filmé et diffusé des extraits sonores de la nuit. On y entend des interpellations comme « Oh bienvenue Sarkozy ! » ou « Y’a Sarkozy ! ». Mais d’autres messages sont nettement plus agressifs : « Oh Sarko, la chatte à ta mère, réveille-toi ! », lance une voix. Une autre évoque Kadhafi : « On va venger Kadhafi… Rends les milliards de dollars. » Ces propos font référence aux accusations de financement libyen de campagne présidentielle, au cœur de sa condamnation.
Deux gardes du corps dans la même aile
Pour garantir sa sécurité, deux officiers de police — également ses gardes du corps habituels — ont été placés dans une cellule voisine. Le ministère de l’Intérieur justifie ce dispositif exceptionnel par « son statut particulier et les menaces qui pèsent sur lui ». Ce niveau de protection, rare en milieu carcéral, souligne les risques perçus autour de sa détention.
Des réactions politiques contrastées
Marine Le Pen, elle-même sous le coup d’une exécution provisoire dans l’affaire des assistants parlementaires européens, a dénoncé un « dégoût » partagé, selon elle, par « des millions de Français ». « Sarkozy, enfermé avec exécution provisoire, n’est pas un détenu comme les autres », a-t-elle insisté, pointant du doigt un traitement médiatique et judiciaire qu’elle juge inéquitable.
Enquête ouverte après la diffusion de vidéos
La diffusion de ces contenus a conduit à une intervention rapide des autorités. Un téléphone portable a été saisi lors d’une fouille de la cellule concernée. Trois détenus ont été placés en garde à vue mercredi après-midi. Une enquête est en cours pour déterminer comment ces appareils ont pu entrer dans l’enceinte de la prison.
Dans les jours à venir, chaque détail de la détention de Nicolas Sarkozy sera scruté. Mais cette première nuit révèle une vérité crue : même en isolement, il n’est pas à l’abri du chaos carcéral — ni de la fureur populaire.