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Macron et la « tentation de la guerre » : quand la peur devient stratégie politique ?

Dans un climat de défiance croissante envers les institutions, une déclaration fracassante a résonné sur CNews : Philippe de Villiers accuse Emmanuel Macron de vouloir entraîner la France dans une escalade avec la Russie — non pas par nécessité stratégique, mais pour changer de sujet et imposer l’obéissance par la peur. Une accusation grave, qui relance le débat sur l’usage politique de la menace extérieure.

Une sortie médiatique qui fait débat

Invité de CNews, l’ancien député européen et fondateur du mouvement Les Patriotes n’y est pas allé par quatre chemins. Selon lui, le chef de l’État entretiendrait une « tentation » dangereuse : celle de manipuler l’opinion publique en amplifiant le risque d’un conflit armé avec Moscou. L’objectif ? Détourner l’attention des Français des problèmes du quotidien — pouvoir d’achat, crise du logement, instabilité gouvernementale — en activant un réflexe ancestral : la peur.

« Avec ça, il veut changer de sujet pour provoquer la crainte et l’obéissance par la peur », a-t-il affirmé, sans ambiguïté.

 

Entre posture souverainiste et critique du « macronisme »

Cette intervention s’inscrit dans une longue tradition de critique souverainiste vis-à-vis de la politique étrangère de l’Élysée. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, Emmanuel Macron a multiplié les déclarations fermes, allant jusqu’à évoquer la possibilité d’envoyer des troupes occidentales sur le terrain — une position qui a suscité l’inquiétude jusque dans les rangs de ses alliés européens.

Pour ses détracteurs, comme Philippe de Villiers, ces prises de position ne relèvent pas d’une vision stratégique cohérente, mais d’un calcul médiatique destiné à redorer une image présidentielle érodée par les crises sociales et institutionnelles.

La peur, levier de gouvernance ?

L’idée que le pouvoir utilise la menace extérieure pour renforcer son emprise intérieure n’est pas nouvelle. Elle traverse l’histoire politique, de la guerre froide aux lois antiterroristes post-11-Septembre. Mais dans un contexte de défiance record envers les élites, cette accusation prend une résonance particulière.

Alors que plus d’un Français sur deux juge que le gouvernement « ne dit pas la vérité sur les risques de guerre », selon un baromètre récent, les propos de Villiers trouvent un écho — même s’ils relèvent davantage de la charge politique que d’une analyse géostratégique documentée.

Une rhétorique à double tranchant

Si cette sortie permet à Philippe de Villiers de renforcer sa posture d’« homme qui dit ce que personne n’ose », elle alimente aussi un climat de suspicion généralisée qui fragilise encore davantage le débat démocratique. Car derrière la provocation, la question demeure : dans quelle mesure la politique étrangère devient-elle un écran de fumée pour masquer l’impuissance intérieure ?

Et surtout : jusqu’où ira-t-on dans la dramatisation des menaces pour éviter de répondre aux attentes concrètes des citoyens ?

Karim

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