Élisabeth Borne déclenche l’alerte rouge : l’instabilité politique va coûter des milliards
Alors que la France traverse une période de tension institutionnelle sans précédent depuis des années, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a lancé un avertissement sans ambiguïté : chaque jour de blocage politique pèse lourdement sur l’économie nationale. Dans un entretien franc et direct sur BFMTV-RMC, elle a insisté sur l’urgence de sortir de la crise — non pas pour des raisons partisanes, mais pour sauvegarder la stabilité financière du pays.
« La crise et l’instabilité vont coûter des milliards »
Élisabeth Borne ne mâche pas ses mots. « La crise et l’instabilité vont coûter des milliards », a-t-elle affirmé, soulignant que l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale paralyse la capacité du gouvernement à légiférer, budgéter et rassurer les investisseurs. Sans gouvernance efficace, les marchés hésitent, les entreprises reportent leurs décisions, et la croissance ralentit.
Ce n’est pas une simple déclaration rhétorique. Des économistes indépendants, comme ceux de l’OFCE ou de la Cour des comptes, ont déjà mis en garde contre les effets concrets d’un vide décisionnel prolongé. Chaque mois sans budget rectificatif ou sans loi de finances adoptée peut coûter jusqu’à 0,2 point de PIB — soit plusieurs milliards d’euros en manque à gagner ou en dépenses imprévues.
Le vrai enjeu ? Retrouver le dialogue
Pour Borne, le cœur du problème n’est pas idéologique, mais structurel. « L’enjeu actuel, c’est de sortir de la crise et de trouver un chemin pour arriver à dialoguer », a-t-elle insisté. Elle appelle à un sursaut de responsabilité de la part de toutes les forces politiques, y compris celles qui se disent dans l’opposition. Selon elle, la France ne peut plus se permettre des postures figées alors que les défis — climatiques, sociaux, budgétaires — exigent des compromis rapides et concrets.
Derrière cette déclaration se cache une critique implicite de la fragmentation politique actuelle. Avec trois blocs parlementaires de poids similaire mais antagonistes, le risque n’est plus seulement l’immobilisme : c’est la perte de crédibilité internationale. Et dans un contexte de concurrence accrue avec l’Allemagne, les États-Unis ou même la Pologne sur les investissements verts et industriels, chaque jour compte.
Une alerte qui résonne au-delà des clivages
Même si Élisabeth Borne reste une figure associée à la majorité présidentielle, son message dépasse les frontières partisanes. Il rejoint les analyses de nombreux observateurs économiques et institutionnels, qui voient dans l’instabilité un frein majeur à la compétitivité française. Le vrai luxe que la France ne peut plus s’offrir ? Celui de l’indécision.