Démission de Lecornu : Marine Le Pen déclare la guerre au gouvernement et exige des élections
Alors que la crise politique s’approfondit, Marine Le Pen ne cache plus son impatience. En marge du Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, la présidente du Rassemblement national a lancé un ultimatum sans équivoque : « La plaisanterie a assez duré. » Son objectif ? Obtenir la dissolution de l’Assemblée nationale, coûte que coûte.
Une censure inconditionnelle
Marine Le Pen a réaffirmé avec force qu’elle censurera tous les gouvernements, sans exception, « jusqu’à obtenir la dissolution ». Cette déclaration intervient alors que les négociations menées par le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu touchent à leur fin. Pour la cheffe du RN, il ne s’agit plus de jouer avec le temps, mais d’en finir avec ce qu’elle qualifie de « ba-balles politiques ».
« On fait courir les Français derrière des promesses vides. C’est inadmissible », a-t-elle dénoncé, soulignant une fébrilité croissante au sein de l’exécutif.
La suspension de la réforme des retraites, une victoire tactique
Si la possible suspension de la réforme des retraites suscite des réactions mitigées à gauche comme à droite, Marine Le Pen s’en réjouit ouvertement. « Le problème ne se pose plus », affirme-t-elle, tout en s’étonnant de la manière dont l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a évoqué cette option.
Pour autant, cette concession ne change rien à sa stratégie. « Je censure tout. Là, maintenant, stop », martèle-t-elle, confirmant que la question des retraites ne suffira pas à apaiser la crise institutionnelle.
Retour aux urnes : inévitable selon le RN
Marine Le Pen juge « tout à fait inévitable » un retour aux urnes. Elle estime même que Sébastien Lecornu fait preuve d’un optimisme déplacé en affirmant que la perspective d’une dissolution s’éloigne.
« J’attends une dissolution. Ou démission [du président], ça m’irait bien aussi… Je ne suis pas trop exigeante », lance-t-elle avec ironie, avant d’ajouter : « Maintenant, on siffle la fin de la récréation. Et le début de la campagne. »
Une majorité possible avec Les Républicains ?
En cas d’élections législatives anticipées, la présidente du RN affirme croire en « un excellent résultat » pour son parti. Même sans majorité absolue, elle est convaincue de pouvoir constituer une majorité parlementaire grâce à des ralliements venus de Les Républicains (LR).
Toutefois, elle exclut formellement les « LR macronisés », visant clairement le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Il y a ceux qui disent : Jamais d’accord avec le RN. Et puis, il y a ceux qui, honnêtement, se sentent plus proches de nous que du PS ou de Macron », explique-t-elle.
Un bras de fer institutionnel sans précédent
Entre un gouvernement en sursis, un Parlement fragmenté et une opposition déterminée, la France traverse une crise politique majeure. La démission de Sébastien Lecornu ouvre une fenêtre d’incertitude, mais aussi d’opportunité pour les forces politiques cherchant à redéfinir l’équilibre du pouvoir.
Dans ce contexte, la menace de censure du RN ne relève plus de la posture : elle devient une arme stratégique, brandie avec la ferme intention de forcer un nouveau scrutin.