Le pêcheur, les truites… et la vérité qui sort de l’eau
C’était samedi.
Roger avait passé toute l’après-midi au bord de la rivière, sous un soleil de plomb, canne à pêche à la main… et rentrait bredouille. Pas une seule touche. Pas le moindre frémissement de ligne. Rien.
Ne voulant pas affronter le regard déçu de sa femme les mains vides, il fit un détour par le supermarché et commanda quatre belles truites au poissonnier.
— Prenez-en quatre grosses, dit-il, et surtout… ne les emballez pas !
Le poissonnier, intrigué, leva un sourcil :
— Et pourquoi donc pas d’emballage ?
— Parce que je veux que ma femme croie que c’est moi qui les ai pêchées !
Le commerçant hocha lentement la tête, puis esquissa un sourire en coin :
— Ah… dans ce cas, je vous conseille plutôt de prendre des gardons.
— Des gardons ? s’étonna Roger. Pourquoi ça ?
— Parce que votre femme est passée tout à l’heure, et elle m’a bien précisé : « Si mon mari débarque ici avec des truites, dites-lui de choisir des gardons… Ce soir, je fais de la friture. »