Arrêt maladie limité à 15 jours : réforme Sécu 2026
Durée des arrêts maladie bientôt plafonnée à 15 jours : la réforme choc du gouvernement pour sauver la Sécu
Et si votre prochain arrêt maladie ne pouvait plus durer plus de deux semaines ? C’est la proposition radicale inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, dévoilé le 14 octobre 2025. Face à un déficit record de 23 milliards d’euros, l’exécutif veut resserrer la vis sur les indemnités journalières maladie, jugées insoutenables à long terme.
Pourquoi limiter les arrêts de travail à 15 jours ?
Depuis plusieurs années, les arrêts maladie en France connaissent une hausse continue. Entre 2019 et 2023, les dépenses liées à ces interruptions ont augmenté en moyenne de 6 % par an — contre 3 % sur la décennie précédente. Le gouvernement estime que cette tendance menace l’équilibre financier de la branche maladie de la Sécurité sociale.
Dorénavant, un médecin généraliste ne pourra plus prescrire un arrêt de travail de plus de 15 jours consécutifs. En milieu hospitalier, la limite serait fixée à un mois. Tout renouvellement devra se faire par tranches de deux mois maximum, avec un suivi médical renforcé.
Un déficit en pleine explosion
Le constat est sans appel : en 2025, le déficit global de la Sécurité sociale atteint 23 milliards d’euros, après 15,3 milliards en 2024. Ce creusement s’explique en partie par l’envolée des indemnités journalières maladie, dont le montant total a bondi de près de 28 % entre 2019 et 2023.
Moins de 60 % de cette hausse provient de facteurs structurels — comme la croissance du salaire minimum ou le vieillissement de la population active. Le reste ? Une sinistralité accrue, portée à la fois par une augmentation du nombre de prescriptions (34 %) et par une allongement de la durée moyenne des arrêts (+5 %).
Des mesures pour inciter à la prévention
Au-delà de la simple restriction, le gouvernement souhaite transformer cette réforme en levier de prévention. L’idée : pousser les employeurs à améliorer les conditions de travail, réduire les risques psychosociaux et mieux accompagner le retour des salariés après un arrêt.
Les professionnels de santé, eux, devront justifier plus rigoureusement leurs prescriptions. Quant aux salariés, ils seront invités à prendre conscience du coût collectif de chaque jour d’arrêt indemnisé.
Quelles autres mesures dans le PLFSS 2026 ?
Le projet de loi ne se limite pas aux arrêts maladie. Il prévoit aussi :
- La création d’un congé de naissance indemnisé, distinct des congés maternité et paternité ;
- Un gel des retraites de base en 2026 ;
- Le gel de certaines prestations sociales, comme les allocations familiales ;
- Une réduction des journées indemnisées pour les personnes en affection de longue durée non exonérante.
Ces décisions s’inscrivent dans une logique globale de maîtrise des dépenses publiques, alors que la France peine à contenir son déficit structurel.
Et les patients dans tout ça ?
Si la mesure vise à rationaliser les prescriptions, elle suscite déjà des inquiétudes. Les syndicats de médecins craignent une médecine de guichet, tandis que les associations de patients redoutent une perte d’autonomie thérapeutique. Pourtant, le gouvernement insiste : il ne s’agit pas de pénaliser les malades, mais de garantir la pérennité du système de santé pour tous.