Écologie extrême : Un élu met un rat sur son épaule pour sauver sa réputation
Un élu parisien fait parler de lui – et pas forcément en bien. Grégory Moreau, adjoint à la mairie du XIe arrondissement et membre du Parti animaliste, a lancé une campagne pour dédiaboliser le rat dans les rues de Paris. Devant les caméras, il a osé l’image choc : un rongeur posé sur l’épaule, un tract à la main, un sourire engageant. Une initiative louable pour certains, grotesque pour d’autres. Sur les réseaux, la vidéo a fait exploser les réactions – surtout les moqueries.
Une Campagne Pour Réhabiliter le Rongeur de la Capitale
« Bonjour madame, avez-vous déjà vu un rat ? Regardez sur mon épaule ! » Cette phrase, sortie d’un sketch improbable, est pourtant bien réelle. Elle a été prononcée par Grégory Moreau lors d’une action de sensibilisation menée lundi 1er septembre dans les rues de Paris. Diffusée via la chaîne de l’association écologiste Futur, la vidéo montre l’élu en pleine discussion avec des passants, le rongeur docile perché sur son épaule.
L’objectif ? Changer le regard des Parisiens sur le surmulot, ou Rattus norvegicus, espèce désormais dominante dans les égouts et ruelles de la ville. Contrairement au redouté rat noir, vecteur de la peste au Moyen Âge, ce rat-ci serait, selon Moreau, « doux, propre, et surtout utile ». Une réhabilitation en règle, presque digne d’un remake de Ratatouille… mais en version politique.
Les Rats, Bénéfices Écologiques ou Nuisibles Incontrôlables ?
L’argumentaire de l’élu ne manque pas de fondement scientifique. Chaque jour, les rats de Paris consommeraient près de 75 tonnes de déchets organiques. Un service de nettoyage urbain gratuit, en quelque sorte. En régulant les matières putrescibles, ils participeraient à limiter la prolifération de bactéries et à stabiliser les écosystèmes souterrains.
Olivier Thomas, rédacteur en chef adjoint de la revue L’Histoire, a d’ailleurs appuyé cette thèse dans un article publié par Le Point fin 2024 : « Détruire tous les rats est impossible, et surtout indésirable ». Selon lui, les méthodes de destruction massive, comme les appâts empoisonnés, ont un impact écologique dévastateur et déséquilibrent la chaîne alimentaire.
🐀 Et si les Parisiens faisaient la paix avec les rats ?
C’est le souhait de Grégory Moreau, adjoint au Maire du XIe arrondissement de Paris.
Surmulot sur l’épaule, l’élu distribue aux riverains une brochure pour casser l’image négative de ce rongeur.
🎥 : Thomas Sellin pic.twitter.com/swdgyoj52b— franceinfo (@franceinfo) August 30, 2025
Pourtant, cette vision idéalisée bute sur une réalité plus crue : les rats squattent les poubelles, rongent les câbles, effraient les enfants, et peuvent transmettre des maladies comme la leptospirose. Pour de nombreux habitants, ils restent un symbole d’insalubrité, pas un partenaire écologique.
Les Réseaux Sociaux S’en Donnent à Cœur Joie
La vidéo de Grégory Moreau a été accueillie avec une vague de sarcasmes. Sur X (ex-Twitter), les commentaires pleuvent : « Bientôt des voies réservées aux rats et pigeons ! », ironise un internaute. Une autre utilisateur renchérit : « Bien sûr, ils prennent une douche quotidienne, le matin, avant le croissant. »
Si certains saluent une démarche courageuse et pédagogique, la majorité perçoit l’action comme une déconnexion totale avec les préoccupations des citoyens. Dans un contexte de crise du logement, de coût de la vie et d’insécurité perçue, brandir un rat comme emblème écologique passe mal. « On nous parle de rats propres alors que les rues sont jonchées de déchets », s’insurge une Parisienne dans un commentaire partagé des milliers de fois.
Une Écologie Politique en Quête de Réalisme ?
Cette affaire dépasse le simple fait divers. Elle interroge sur le langage, les symboles, et les limites de l’écologie politique. Peut-on vraiment réconcilier les villes avec leurs animaux indésirables sans perdre le contact avec le quotidien des habitants ?
Grégory Moreau défend une approche pragmatique : plutôt que d’éradiquer, il propose de mieux gérer – tri des déchets, fermeture des bacs, prévention. Mais son choix de communication, spectaculaire, risque de discréditer le fond. Car si le rat a un rôle écologique, il n’en reste pas moins un animal que la majorité des citadins préfère voir… de loin.